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Voilà une virée tranquille (une vingtaine de kilomètres) à faire en Tarn-et-Garonne du côté de Saint Antonin Noble-Val ; tranquille certes mais qui passe par des endroits magnifiques, des sites naturels exceptionnels et des villages plein de charme.
Cirque de Bône
À cet endroit, la rivière Aveyron forme un méandre. Pour bien le voir, il faut prendre de la hauteur et se rendre au point de vue du Cirque de Bône situé à 5 km de Saint Antonin Noble-Val et accessible par la D958. Un panneau en bord de route signale discrètement le lieu, attention à ne pas le rater. Un chemin se faufile au milieu des chênes pubescents. Et d’un coup, la vue se dégage. En contrebas, les gorges de l’Aveyron se dévoilent, bordées par le Roc d’Anglars et les falaises du cirque de Bône. Des canoës colorés descendent la rivière.
Plusieurs tables de pique-nique sont disponibles à proximité du parking ainsi qu’une table d’orientation à l’arrière du parking.
Saint Antonin Noble-Val
Si aujourd’hui, Saint Antonin Noble-Val est un petit village, il fut autrefois un carrefour commercial important. Les productions des tanneries et des draperies s’exportaient en Italie, en Espagne et en Flandres. Et c’est ainsi que certaines maisons présentent des décors inspirés de l’art italien.
Le village s’est implanté en contrebas du Roc d’Anglars, de l’autre côté de l’Aveyron , autour d’une abbaye bénédictine. On raconte que Saint Antonin, dont le village tire son nom, fut martyrisé et décapité à Pamiers puis jeté dans l’Ariège. C’est alors que des anges mirent ses reliques dans une barque, qui, guidée par des aigles blancs, navigua jusqu’ici, à la confluence de la Bonnette et de l’Aveyron. On peut retrouver cette histoire sur les vitraux qui occupent le chœur de l’église.
En arpentant les rues, je découvre de belles maisons à colombages, avec souvent des volets bleu pastel. De nombreuses boutiques d’artisans sont installées ici, ce qui en fait un village très animé.
Parmi les maisons remarquables, il y a celle du Roi, appelée ainsi en hommage à Louis IX. Ce dernier, après sa victoire sur les comtes de Toulouse, avait maintenu la charte et les droits alors en vigueur qui donnaient au village une certaine autonomie. La maison date du 13ᵉ siècle : le rez-de-chaussée, autrefois une boutique, est bien conservé. Des vantaux étaient déployés permettant au commerçant d’y installer sa marchandise et de la proposer aux clients sans que ces derniers n’entrent dans la boutique.
Mais en m’enfonçant encore un peu plus dans le village, j’ai découvert une maison encore plus remarquable ! C’est la maison romane. Sa façade est décorée de fins piliers sculptés et de statues ; elle est surmontée d’une tour rectangulaire qui rappelle l’Italie. Ici se tenait autrefois la salle de justice et d’ailleurs plusieurs chapiteaux illustrent les vices de l’homme.
En passant sous la tour de la maison romane, on débouche sur une ruelle pavée ; ouvrez l’œil et vous découvrirez des têtes sculptées sur les façades ou de magnifiques portes d’entrée.
Tout au bord de l’Aveyron se trouve un bâtiment plus récent, celui des thermes, en cours de rénovation lors de mon passage. Un tout petit peu plus loin , il y a une ancienne abbaye. En la longeant côté rue, on tombe sur un escalier qui descend dans une petite chapelle. Celle-ci est installée dans une salle voûtée, le cellier de l’abbaye.
Possibilité de pique-niquer au bord de l’Aveyron en se garant au pré Roumegous.
Caylus
Direction maintenant Caylus à une dizaine de kilomètres au nord de Saint Antonin Noble-Val. La route passe devant le lac de Labarthe, un espace naturel sensible, puis grimpe dans le village. Celui-ci est en effet construit à flanc de colline. Ici, les petits passages, escaliers, ruelles étroites sont très nombreux, donnant envie de s’y perdre, comme cet escalier en colimaçon qui sort d’un mur et relie deux rues entre elles !
Les maisons sont le plus souvent en pierres, plus rarement à colombages. Leurs façades sont décorées, comme la maison du Loup, et ses gargouilles représentant… des loups.
Maison des Loups 
À voir également, la halle qui date du 16ᵉ siècle, le pavillon Gauléjac du 15ᵉ siècle et sa très jolie porte, enfin le lavoir, édifice beaucoup plus récent surmonté d’une charpente métallique.
Pavillon Gauléjac 
Ne partez pas sans aller voir un point de vue sur le village : pour cela, il faut monter tout en haut et emprunter le chemin de Marquisat, puis prendre le petit chemin en terre à droite dans le virage en épingle (point de vue indiqué sur le plan fourni par l’office du tourisme).
Une cascade pétrifiée
Reprenons la route en allant toujours plus au nord. Après avoir dépassé Saint-Pierre-Livron, il faut emprunter une petite route sur la droite. Quelques kilomètres plus tard, nous voilà aux pieds d’une cascade pétrifiée. Pétrifiée, car les eaux contiennent du calcaire en grande quantité qui vient se déposer sur la végétation. Une croûte assez épaisse finit par se former sur les rochers, leur donnant un aspect lisse et dégoulinant. Même en été, quand l’eau ne coule plus, le site est très joli avec ses nuances de vert et de marron.
La cascade se situe directement au bord de la D97; Il est possible de se garer dans un petit dégagement sur le côté.
Notre-Dame des Grâces
Poursuivons encore quelques kilomètres pour une dernière étape et nous voilà devant Notre-Dame des Grâces, une toute petite chapelle perdue au bout d’un grand pré. Elle a été construite en 1471 et faisait alors office de chapelle funéraire. Ce qui attire le regard, c’est le portail, particulièrement ouvragé, contrairement au reste du bâtiment. Il est notamment orné de feuilles de chardons.
La chapelle a été édifiée en bordure de falaise avec une large vue sur la vallée de la Bonnette, mais surtout sur le château de Mondésir, la demeure du défunt.
La chapelle est fermée et ne peut donc pas se visiter.
D’autres idées autour de Saint Antonin Noble-Val
- descendre les gorges de l’Aveyron en canoë
- randonner depuis le cirque de Bône
- admirer la vue depuis le belvédère du Roc d’Anglars
