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Irlande

Les falaises de Moher

La première fois que j’ai vu les falaises de Moher, c’était depuis la plage de Doolin, au soleil couchant. Le soleil faisait briller la roche grise, cette roche caractéristique du plateau de Burren. Au sud, les falaises occupent une bonne partie de l’horizon telle une masse sombre et imposante qui plonge dans l’océan ; une masse qui prend de belles couleurs sous le feu des derniers rayons du soleil. Un spectacle à ne pas manquer !

Plage de Doolin

Les falaises de Moher, c’est où, c’est quoi ?

Elles sont situées sur la côte ouest de l’Irlande au sud de Galway, dans le comté de Clare, entre les villages de Doolin au nord et de Lahinch au sud. Les falaises de Moher, « Aillte an Mhothair » en irlandais, doivent leur nom à un fort, le fort Mothar. Démoli pendant les guerres napoléoniennes, il est aujourd’hui remplacé par la tour de signalisation de Hag’s Head.

Les falaises marquent la fin brutale d’un plateau tout de vert vêtu, recouvert d’une herbe épaisse et moelleuse comme partout ici en Irlande. Elles prennent la forme d’une muraille de 214 m de hauteur au plus haut point et s’étirent sur 8 km de long. Elles se sont formées il y a environ 320 millions d’année, alors qu’une rivière déversait ici de la boue et du sable. Petit à petit, des couches de grès, de siltite (proche du gré mais avec plus d’argile) et de schiste sont apparues jusqu’à former ce paysage emblématique d’Irlande.

Randonner au sommet des falaises sur le « cliffs walk »

Un sentier serpente au sommet des falaises. C’est une très bonne option pour les découvrir. Je conseille de faire cette balade en toute fin de journée pour bénéficier d’une très belle lumière. En début de journée, ça peut aussi être pas mal, mais il peut y avoir de la brume.

Il existe plusieurs possibilités pour rejoindre le « cliffs walk » : soit à pied depuis la plage de Doolin… il faudra alors grimper pour se retrouver tout au sommet (une randonnée de 12 km de bout en bout de Doolin à Hags Head) ; soit emprunter une route étroite qui mène au visitor centre puis emprunter à pied le cliffs walk soit vers le nord, soit vers le sud.

La partie qui part vers le nord est la plus facile à faire et par ricochet la plus fréquentée ; le sentier est en dur et le bord des falaises est bien protégé. Il permet de prendre la mesure de leur hauteur et de voir l’océan se déchaîner à leurs pieds. Au loin, on distingue les silhouettes des monts du Connemara, la baie de Galway et les îles d’Aran. Sur ce chemin, une tour a été construite en 1835, la tour O’Brien pour permettre aux touristes de prendre un peu plus de hauteur et avoir une meilleure vue. Aujourd’hui encore, il est possible d’y grimper moyennant 2 euros. Personnellement, je ne l’ai pas fait et je ne suis pas vraiment sûre que ça aurait apporté quelque chose de plus.

La partie qui part vers le sud est moins fréquentée, surtout quand on s’éloigne du visitor centre. Pour autant, elle n’est pas plus difficile. Le chemin est en terre et flirte avec le bord des falaises. Il faut faire alors attention à ne pas se rapprocher trop près du précipice, car de ce côté-ci, il n’y a aucune barrière ou muret de protection. Mais le chemin est suffisamment large pour ne pas avoir le vertige. C’est vraiment le côté que j’ai préféré. Le précipice est bordé de nombreuses fleurs qui apportent une jolie touche colorée à ce paysage tout de vert et de bleu. De nombreux oiseaux nichent dans les falaises, l’occasion de voir des bébés mouettes au duvet tout ébouriffé attendre que leurs parents les ravitaillent. Et il y a bien d’autres oiseaux à découvrir comme les huitriers pie ou les macareux avec leurs becs orange et noir (très difficiles à voir ceci dit !). De ce côté-ci, la vue porte sur le village de Lahinch et sa crique sableuse et au large sur les îles d’Aran. Le chemin longe le bord des falaises jusqu’à la Moher Fort Site Telegraph Station. Nous l’avons emprunté en début de soirée sur les coups de 20 heures ; outre le fait que la lumière mettait particulièrement bien en valeur le paysage, nous étions pratiquement seuls sur le sentier.

Naviguer aux pieds des falaises

Depuis le port de Doolin, une compagnie de bateau propose de découvrir les falaises en les longeant depuis l’océan. L’aller-retour dure environ 1 heure et permet de prendre la mesure de la hauteur des falaises. C’est aussi l’occasion de découvrir des reliefs côtiers variés, comme des grottes ou des arches marines. Il y a aussi cette formation isolée, toute droite et pointue, située à l’avant des falaises et qui marque le paysage, le Branaunmore Pile.
En ce qui me concerne, j’ai de très loin préféré découvrir ce lieu depuis le sentier qui chemine au sommet des falaises. Longer la crête m’a beaucoup plus impressionnée, car le bateau reste à bonne distance des falaises ; à moins d’avoir un téléobjectif ou des jumelles, ça ne permet pas de bien voir les détails du relief.

Doolin, entre falaises et pubs

Doolin, Dubh Linn en gaélique, nom qui signifie « mare noire », est un village assez particulier, tout en longueur. Il y a plusieurs groupes de maisons à l’intérieur des terres ; l’un d’entre eux rassemble de nombreux pubs avec de belles ambiances musicales. Il faut dire que Doolin est le foyer de la musique traditionnelle irlandaise. Le soir tous ces pubs sont plein à craquer et offrent des ambiances différentes. Ainsi, nous avons passé une super soirée au Mac Dermott à écouter le groupe DubhLinn sur des musiques typiquement irlandaises. Un groupe constitué d’un trio dont l’un joue de la «pipe uilleann», la cornemuse irlandaise.

Tout au bout du village, après le dernier groupe de maisons et le golf se trouve le port : d’ici partent les excursions en bateau pour les falaises ou pour les îles d’Aran. Mais il y a aussi une plage recouverte de roche grise, cette roche caractéristique du plateau du Burren, une roche très érodée. Des milliers de trous et de failles émaillent la plage et lui donnent un aspect singulier. Une plage qui offre un très beau point de vue sur la totalité des falaises. Au soleil couchant, le paysage devient bicolore, doré et sombre ; quelques rares silhouettent déambulent sur les rochers, le lieu est très calme avec pour seul bruit celui des vagues venant s’écraser sur la grève. Un bien joli spot !

Le coin pratique

  • le visitor centre :
    • l’accès au parking est relativement cher, 7€ / personne – et non par véhicule
    • Peu de choses à voir au Visitor Centre, si ce n’est une exposition sur la géologie, l’océan, les oiseaux
  • il existe un autre parking plus au sud à la hauteur de Liscannor tenu par un particulier, moins cher que celui du Visitor Centre
  • les indispensables pour réaliser cette balade : jumelles et coupe-vent
  • Nous avons dormi à Doolin dans un Bed and Breakfast, le Riverdale Farmhouse, chambre très confortable, accueil très sympathique et petit déjeuner copieux ;
  • Nous avons testé trois pubs à Doolin :
    • Mention spéciale au McDermott’s Pub, bondé, mais avec une chouette ambiance musicale et un accueil sympathique ;
    • Dans une ambiance plus feutrée, le Fitzpatrick‘s propose des plats de saumon très goûteux ;
    • Mc Gann, beaucoup beaucoup de monde d’où un service un peu longuet, les fishs and chips y sont particulièrement copieux.
  • Excursion en bateau : 2 sites de réservation :

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