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AudeOccitanie

Sainte Lucie, perle de l’Aude

Sur le rivage méditerranéen, à l’endroit où la côte s’arrondit pour filer vers l’est, se trouvent plusieurs petites îles. Je vous emmène à la découverte de l’une d’entre elles, Sainte Lucie dans le département de l’Aude.

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi organisé par Sylvie du blog « Le coin des voyageurs ». Le thème choisi pour ce mois de juillet par Pauline du blog « Petites Evasions Grandes Aventures » est « Sur le rivage ». J’ai choisi l’île de Sainte Lucie pour illustrer ce thème, une île qui a plusieurs rivages différents comme autant de visages.

Ile ou presqu’île ?

Sainte-Lucie est une petite île qui se prélasse le long du rivage de la Méditérranée, à se demander d’ailleurs si c’est une île ou une presqu’île, car in n’est point besoin de prendre le bâteau pour y accèder. Si on souhaite s’y rendre par la route, il faut tout d’adord passer par Port-la-Nouvelle. C’est un port industriel qui accueille des installations pétrolières et une cimenterie. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus joli… alors quand on approche de l’île Sainte-Lucie, on est étonné de la différence des paysages. L’île est une petite perle posée à côté de ce port industriel. Allez, tournons le dos à Port-la-Nouvelle et empruntons une piste sableuse ; une piste encadrée par le canal de la Robine d’un côté, et de l’autre les marais salants, dernier trait d’union entre la côte et la Méditerranée. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir ici quelques flamants roses. Il faut laisser la voiture dans un parking aménagé sur le côté et rejoindre l’écluse Sainte Lucie à pied. Désormais ouvrez grand les yeux, inspirez profondément, vous allez en prendre plein la vue et plein les narines.

Une histoire très riche

Mais laissez-moi tout d’abord vous conter l’histoire de cette île, une île qui a connu plusieurs destins : économique, agricole et religieux. Dès l’époque romaine, Saint Lucie a servi de complexe portuaire et de débarcadère pour la ville de Narbonne. Elle permettait la commercialisation du sel, du blé et du vin entre la mer et la ville de Narbonne grâce à des barques à fond plat qui empruntaient alors l’Atax (devenu aujourd’hui le canal de la Robine). L’Atax est l’ancien nom de l’Aude, dont le lit a changé de place suite à d’importantes inondations au 14ᵉ siècle. L’île est aussi exploitée pour sa pierre calcaire qui va servir dans de nombreuses constructions dont celles de la cathédrale de Narbonne au 13ᵉ siècle et du château de Gruissan. Il reste d’ailleurs quelques traces de cette carrière. Au 9ᵉ siècle, elle devient propriété de l’église : des moines bénédictins y installent un monastère, Saint Martin de Cauquène, et par la même occasion baptise l’île « Insula Cauco », « l’île du port ». En 1614, elle prend le nom de Sainte Lucie. En 1791, les biens du clergé sont confisqués et le site mis en vente. L’île devient alors une grande exploitation agricole dédiée à la viticulture et à l’élevage. Au fil de toutes ces années, plusieurs bâtiments ont été construits ; ainsi on peut encore voir la cantine et la bergerie. Après la seconde guerre mondiale, les cultures sont abandonnées ; la forêt gagne du terrain. L’île devient alors un domaine de chasse privé. En 1983 enfin, l’île est achetée par le Conservatoire du Littoral ; c’est aujourd’hui une « Réserve Naturelle Régionale » classée à l’UNESCO.

Le tour de l’île

Nous avons donc laissé la voiture au parking. Il nous faut maintenant parcourir quelques centaines de mètres entre les marais salants et le canal de la Robine jusqu’à l’écluse Sainte-Lucie. À cet endroit, une passerelle permet de passer au-dessus du canal ; nous voilà sur l’île (car oui, on vient d’avoir la confirmation que c’est bien une île même si le canal qui la sépare des marais salants et de la côte est étroit). Immédiatement, nous sommes envahis par l’odeur de garrigue qui s’en dégage, comme un parfum de vacances. Même les cigales sont au rendez-vous. L’île est rocailleuse, battue par les vents, recouverte de pins parasols, d’arbustes odorants comme le romarin et de centaines de cistes roses. Les papillons y sont particulièrement nombreux. Nous aurons la chance de pouvoir observer des papillons machaons, mais aussi un papillon beaucoup plus rare comme le Debian.

Deux chemins sont proposés : un court (3 km) et un plus long (7 km) ; c’est ce deuxième que nous allons suivre. Il ne présente pas de difficulté particulière si ce n’est qu’il est caillouteux. Nous avons effectué le parcours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ainsi, nous avons tout d’abord traversé une zone humide avant de regagner le bord de l’île. En chemin, nous avons croisé les restes du domaine de Sainte-Lucie, un ancien portail, la cantine et aussi des traces d’anciennes exploitations de pierre. Je suis sous le charme de sa végétation, ce sont de véritables tapis de fleurs qui s’étalent sous nos yeux.

Le chemin surplombe le canal de la Robine et offre de beaux points de vue sur l’étang de l’Ayrolle, et au loin, les maisons de Bages. Le chemin passe ensuite devant les anciennes caves viticoles du domaine de Sainte-Lucie qui ont été réaménagées après la seconde guerre mondiale et transformées en porcherie.

À l’extrémité de l’île se trouve le Roc Saint Antoine. Ici, on tourne complétement le dos à la mer et on fait face aux différents étangs et îles qui forment le paysage : étangs du Charlot, de la Sèche, de Bages-Sigean… îles de la Margotte, de Planasse, de l’Aute…

Le chemin se faufile ensuite à travers une végétation abondante et toujours très odorante : chênes verts, genévriers, thym… Nous amorçons le retour par l’autre côté de l’île. De « La Vigie », nous découvrons un autre visage du paysage : ici l’île est bordée par la voie ferrée et par La Berre, un cours d’eau qui vient se jeter dans la Méditerranée. Face à nous, la ville de Sigean et au loin les Pyrénées. Plus au sud, on découvre l’anse de Cauquenne. C’est ici que les Romains avaient aménagé un port ; elle est effectivement très bien abritée.

La balade se termine par un chemin assez large, sous les pins. J’ai trouvé cette partie plutôt monotone et beaucoup moins agréable que l’autre côté de l’Île. A part la toute dernière partie de la balade, j’ai beaucoup aimé ce lieu. La promenade est très facile. Je conseille de la faire au printemps avant les fortes chaleurs et au moment où les fleurs s’épanouissent.

Le coin pratique

  • Guide : à télécharger sur le site du conservatoire du littoral
  • Tour de l’île : deux possibilités, le petit tour fait 3 km, le grand 7 Km. Le balisage est bien visible.
  • Accès en voiture depuis Port-la-Nouvelle exclusivement ; un parking se trouve à 500 mètres de l’écluse. À noter que le chemin est en plein soleil, entre marais salants et canal, la chaleur peut y être particulièrement difficile à supporter. Eau et chapeaux sont indispensables !
  • Accès en vélo : depuis Narbonne en suivant le canal de la Robine.
  • Quelques tables de pique-nique sont installées juste après avoir franchi la passerelle de l’écluse.
7 comments
  1. Renée

    Merci Eimelle et Anne pour vos commentaires. Oui, une belle palette de bleu et de vert qui change avec la lumière, pas toujours facile du coup pour faire des photos !

  2. Myriam

    Ce lieu paraît tellement serein! Ça donne envie.

    (Mais…qui est donc ce nounours explorateur mangeur la pizza???:D )

  3. Renée

    Merci Myriam. C’est effectivement l’endroit idéal pour se poser tranquillement… Même Léonhard, mon petit coéquipier :), a apprécié !

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