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Autour du Senso-ji et de la Tokyo Sky Tree Tower
Asakusa est situé au nord-est de Tokyo. Le quartier fait partie de l’arrondissement de Taitō. Il est bordé par la rivière Sumida. C’est un quartier hautement touristique. C’est ici que se situe l’un des temples les plus connus de Tokyo, le Senso-ji et il faut bien avouer qu’il vaut le déplacement à lui seul. Mais c’est aussi un quartier qui recèle bien d’autres pépites. On y trouve de nombreux petits temples, des rues avec des maisons fleuries, une coulée verte et de jolis points de vue sur le fleuve. Si le quartier du Senso-ji est très fréquenté, il suffit de tourner dans les petites ruelles tout autour pour se retrouver dans des coins étonnamment calmes où il fait bon déambuler.
De l’autre côté de la rivière, à l’est, s’étend le quartier de Sumida-ku. Il est marqué par la Tokyo Sky Tree Tower, une tour de télédiffusion de 634m de haut. Il y a davantage de buildings qu’à Asakusa, mais on peut aussi y trouver quelques belles découvertes comme des musées ou encore une coulée verte le long de l’Oyoko river.

Le Senso-ji, la perle d’Asakusa
S’il est un lieu à visiter plusieurs fois, c’est bien celui-ci, et à différents moments de la journée : en milieu de journée pour plonger dans l’effervescence du site, à la tombée de la nuit lorsque les bâtiments sont illuminés, au petit matin, lorsqu’il n’y a que quelques fervents, pour découvrir le lieu dans un moment très calme.
Le site comporte plusieurs bâtiments, souvent remarquables et un joli petit jardin. Il débouche sur une ancienne rue commerçante très fréquentée.
J’ai été séduite par ses édifices colorés et imposants, comme par exemple la Hozo-mon, la porte à deux niveaux qui marque l’entrée du site. En son centre sont suspendues trois grosses lanternes. Celle du milieu est la plus grosse, rouge et presque entièrement recouverte d’écritures. Imaginez : 4 mètres de haut, plus de 3 mètres de large et d’un poids de 670 kilos ! Dans les niches de chaque côté se tiennent les gardiens.
Le bâtiment le plus important abrite une statue en or de la déesse de Kannon. Elle aurait été trouvée dans les eaux de la Sumida par deux pêcheurs en l’an 628. Un temple fut alors construit à proximité quelques années plus tard. Toutefois, vous ne verrez pas la statue qui n’est pas exposée au public. Mais cela n’empêche pas de jeter un œil à l’intérieur pour y découvrir de magnifiques plafonds ornés de peintures.
Autre bâtiment magnifique sur ce site, la pagode à 5 étages de 55 m de haut. Magnifique de jour, elle est encore sublimée à la nuit tombée lorsqu’elle est illuminée. C’est la 2ᵉ plus haute du Japon.
Au centre du site se trouve le jokoro, un gros chaudron à 3 pieds où brûle de l’encens : les gens se pressent autour et font venir la fumée sur eux, gage de santé.
De l’autre côté de la Hozo-mon (la porte d’entrée principale) s’étire une ancienne rue commerçante, Nakamise-dori. Les petites boutiques regorgeant de souvenirs, bibelots, jouets, friandises… s’alignent de chaque côté. Il y a un monde fou. Le soir, les boutiques sont fermées par des stores métalliques dont certains sont très joliment décorés. À ne pas manquer également au début de la rue, des panneaux illustrés racontant l’histoire du temple. Et à l’autre extrémité se trouve une deuxième porte, la Kaminarimon, la porte du tonnerre.
Tokyo Sky Tree Tower
Telle un phare, elle sert de repère quel que soit le côté de la rivière sur lequel on se promène. Il faut dire que c’est la plus haute tour de télédiffusion du monde avec 634 m de haut. Elle dépasse facilement les immeubles, s’illumine à la tombée de la nuit, change de couleur. Elle est plutôt récente, construite en 2009. À ses pieds ont été installés un grand centre commercial, un aquarium et un planétarium. Lors de la fête des enfants, la tour est décorée de centaines de carpes Koï qui flottent au vent. Il est possible de monter dans la tour qui comporte deux plateformes panoramiques. Par temps clair, il est alors possible d’apercevoir le Mont Fuji.
Des temples moins connus
Imado-Jinja et les Maneki-neko !
Il s’agit en fait d’un sanctuaire shinto situé dans le quartier d’Asakusa. Il n’est pas très grand. On y tombe dessus presque par hasard au détour d’une rue. Il foisonne de chats à la patte levée : ils sont de toutes les tailles, en céramique, en pierre, représentés sur des Ema (plaques de vœux). Ils sont beaux, tout blanc avec des oreilles rouges et de jolis yeux. Il est dit que le Maneki-neko serait originaire d’ici. (Il y a un autre endroit dédié aux chats à Tokyo, le temple bouddhiste Gotoku-ji). Mais selon une légende du 11ᵉ siècle, donc, une vieille dame, très attachée à son chat, du un jour s’en séparer faute de pouvoir continuer à le nourrir. Or, ce jour-là, elle vit son chat en rêve lui demander de fabriquer une statuette à son effigie. Ce qu’elle fit, puis elle vendit cette statuette. Et elle recommença de nombreuses fois, finissant, grâce à ce nouveau commerce, par sortir de la pauvreté.
La particularité du lieu est que la plupart des chats représentés le sont par deux. Et ça vient d’une autre légende : ce sanctuaire célèbre Izanagi et Izanami, couple mythologique qui, par leur union, auraient créé le monde. Ainsi, les Japonais viennent ici prier, notamment, pour obtenir de la chance en amour ; ils accrochent de très jolies Ema sur lesquelles ils ont pris soin d’inscrire leurs vœux.
Shinshuotaniha, temple bouddhiste
Quelques mètres plus loin, toujours dans le quartier d’Asakusa, je découvre un temple bouddhiste, le Shinshuotaniha Rinsensan Honryu Temple. Une première entrée sur la rue mène au bâtiment principal sur la façade duquel ont peut découvrir une magnifique paire de dragons enlaçant les piliers. À l’arrière, il y a un grand cimetière avec de nombreuses sépultures. Il existe une deuxième entrée, un peu plus loin dans la rue, gardée par deux gardiens à l’air féroce. A l’intérieur, on peut découvrir un agréable petit jardin avec plusieurs statues, une grosse cloche et un gingko biloba classé.
Matsuchiyama Shoden, perché sur une colline
Le dernier temple visité ce matin-là à Asakusa est le plus surprenant. Il est installé sur une hauteur (toute petite). Il y a même un charmant petit funiculaire, le Sakura Rail, pour y accéder si on ne veut pas prendre les escaliers. Pour ma part, j’emprunte la volée de marches et en haut, je découvre le bâtiment principal, entouré d’un jardin rempli de hauts arbres et de statues avec des symboles que j’ai du mal à décrypter… En contournant le temple, je comprends leur signification : il s’agit de daïkon, d’énormes radis blancs. Ah mais attention, quand je dis énormes, ils sont vraiment énormes ! Les gens les donnent en offrandes et à l’entrée du temple, il y a en effet un gros tas de radis ! On peut même en acheter dans la boutique située en contrebas.
Ce temple a été construit au 7ᵉ siècle . Selon la légende, la colline serait apparue soudainement pendant le règne de l’empereur Suiko ; un dragon d’or serait alors descendu du ciel pour protéger l’empereur. Six ans plus tard, alors que le pays souffrait d’une extrême sécheresse, la déesse Kannon apparue sous la forme de Daisho-Kangi-ten, un dieu à tête d’éléphant, pour sauver les habitants.
Le fait d’offrir des radis blancs au Kangi-Ten permet de purger le corps et l’esprit du poison, le radis blanc représentant les esprits piégés dans l’ignorance profonde, d’où émane le poison de la colère.
Jusqu’à la période d’Edo (1603-1869), Matsuchiyama fut un lieu célèbre fréquenté par les peintres qui réalisèrent de nombreuses vues du site, le montrant alors entouré d’une épaisse forêt.
Sous les glycines du Kamudo Tenjin Shrine
Pour ce dernier sanctuaire, je suis allée à l’est du quartier de Sumida-Ku, dans celui de Koto. Il est réputé pour ses floraisons de glycines et vu que j’y étais à la bonne période, je n’ai pas hésité à y faire un crochet.
En entrant, je découvre le honden, le bâtiment principal, avec sa toiture bronze et rouge. De chaque côté sont installés des portiques auquel sont accrochés des centaines d’Ema avec des dessins variés. Installée sous un abri juste à côté, il y a une jolie vache couchée. Il est dit que la toucher apporterait santé et sagesse.
À l’arrière du bâtiment s’étend un jardin assez vaste, comportant des mètres et des mètres de glycines suspendues sur des treillis, recouvrant des étangs. Il y a trois petits ponts rouges tout en rondeur qui invitent à la découverte. De nombreux stands sont installés en cette fin avril, période où le site est sublimé par les glycines en fleurs. Ils proposent des jeux et de la nourriture, installés à l’ombre des glycines.
Le point de vue à ne pas manquer : depuis le haut du 2ᵉ pont rouge, la vue s’étend sur la « mer » de glycines jusqu’au honden, avec à l’arrière, la Tokyo Sky Tree Tower.
C’est un sanctuaire où les étudiants viennent chercher des promesses de succès pour leurs examens. Il fut construit en 1661 en l’honneur d’un grand poète, Sugawara-no-Michizane, désormais reconnu comme le dieu de l’apprentissage sous le nom de « Tenjin ». Ce dernier avait pris la défense de l’empereur dans une histoire de succession. Il fut condamné et exilé sur une île. Il mourut rapidement ensuite. Mais dans les années qui suivirent, des sécheresses, des incendies se déclenchèrent ; des malheurs qui furent attribués à l’esprit de Sugawara-no-Michizane.
Les coulées vertes
Voici deux coulées vertes, une dans chaque quartier !
Celle située dans le quartier d’Asakusa est la plus petite. C’est celle de Sanyabori Park, connectée au parc qui longe la Sumida. Autrefois, un canal coulait à cet endroit. Mais avec l’urbanisation du quartier, il fut nécessaire de le couvrir. Le chemin est ondulé pour rappeler l’idée de l’eau. Il offre de très jolis points de vue sur la Tokyo Sky Tree Tower.
La deuxième coulée verte se situe dans le quartier de Sumida-Ku. Elle est beaucoup plus longue que la première. Par endroit, on se croirait dans une petite ville tellement il y a d’arbres et tellement l’ambiance est calme. Au milieu coule une rivière, l’Oyoko. Parfois, il ne reste qu’un tout petit filet d’eau. Mais les aménagements rendent l‘endroit très agréable avec des petits ponts, des bassins, des zones de jeu et même un espace aménagé pour la pêche, le Oyokogawa Water park Fishing Pond. Le lieu est très prisé… et là aussi, presque tout le long de cette coulée verte, il y a de jolis points de vue sur la Tokyo Sky Tree Tower.
Une énorme flamme d’or
S’il est une installation qu’on ne peut pas louper, c’est celle de la flamme d’or. Perchée sur un immeuble au bord de la Sumida, elle attire immanquablement le regard. Non pas qu’elle soit belle, c’est surtout qu’elle étonne. Imaginez : longue de 40 m de long, entièrement dorée, reposant sur un énorme bloc noir. Elle est l’œuvre de Philippe Stark. Elle est le symbole d’une célèbre marque de bière, l’Asahi, dont la société a son siège social ici. Le bâtiment qui jouxte la flamme est aussi un clin d’œil à la bière : il représente une chope de bière avec au sommet la mousse représentée par des éléments d’architecture blancs… j’avoue que ça ne m’a pas vraiment sauté aux yeux. À l’intérieur du bâtiment se trouve un Beer Hall proposant des centaines de variétés de bière du monde entier.
De l’autre côté de la rivière, en contre-bas du pont Azuma, se trouve le point de départ de croisières en bateaux sur la Sumida. De là, on peut par exemple relier Odaïba, une balade très agréable pour avoir d’autres points de vue sur la ville.
The Sumida Hokusai Museum
ou le premier manga
Le bâtiment a une allure très moderne, une façade recouverte de panneaux d’aluminium. J’essaie de comprendre ce qu’elle peut bien représenter. J’y vois une forme de N, pourquoi pas une vague, mais ça me laisse perplexe. Et les explications cherchées ne me donnent pas plus de clé de compréhension. Certains disent que le bâtiment se veut novateur par son architecture tranchant avec le style des bâtiments tout autour ; novateur finalement comme le fut Hokusaï à son époque.
À l’intérieur, j’ai pu découvrir de très nombreux dessins : des animaux, des scènes de vie, des tutos de danse, et bien évidemment la fameuse vague ; des dessins qu’il a reproduits presque à l’infini. Je suis impressionnée par leur nombre. Il y a aussi une reproduction de son atelier. C’est une visite qui m’a beaucoup plu et m’a permis de découvrir d’autres facettes de cet artiste.
Katsushika Hokusaï (1760 – 1849) est né et a vécu dans le quartier de Sumida-ku. Il est célèbre pour ses « Trente-six vues du Mont Fuji » et pour sa représentation de la vague, la « Great Wave », encore connue sous le nom de « Sous la vague au large de Kanagawa ». Mais son œuvre est bien plus vaste. Ainsi, il a réalisé un recueil connu sous le nom de « HokusaÎ Manga » : il comporte 15 chapitres et environ 3900 dessins allant de la représentation de la nature à celle des êtres humains et des dieux. Son influence a largement dépassé les frontières du Japon. Ainsi, VanGogh ou encore Monet ont été influencés par son style.
Le coin pratique
- Dormir à Asakusa
- Hotel Asakusa view Hotel, avec une vue impressionnante sur l’est de Tokyo (Tokyo Sky Tree, Senso-ji)
- AirBNB : logement loué par AKEMI à une 10aine de minutes à pied d’Asakusa Station
- Liens vers les sites d’informations :
- Tokyo Sky Tree Tower
- Temple Matsuchiyama
- La rue commerçante Nakamise
- Le Senso-ji
- Hokusaï museum
- Balades en bateau au départ d’Asakusa
- Mes autres articles sur Tokyo :
PetitDiable
Splendide article, tu vends du rêve!
cahiernomade
Merci PetitDiable. Et je rêve d’y retourner 😉