Loading...
OccitanieTarn

Berniquaut, pour une rando histoire et nature

Un jour que j’étais en déplacement professionnel à Sorèze, je vis une colline qui surplombait le parking. Et sur le parking, un panneau qui indiquait qu’un oppidum se trouvait tout là-haut. Qu’à cela ne tienne, j’y revenais quelques jours plus tard…

La rando à Berniquaut, c’est l’occasion d’une balade en pleine nature pour découvrir un oppidum et aussi de visiter deux très jolis villages : Sorèze et Durfort.
Du parking de Sorèze, il faut rejoindre le sentier via un chemin goudronné. La montée démarre alors doucement sous un couvert d’arbres. Après quelques lacets, il débouche sur une clairière très fleurie en ce mois de juin et où de nombreux papillons butinent. Des bancs permettent de profiter du point de vue et de reprendre quelques forces pour accéder à l’oppidum situé tout au sommet de la crête : ce sera finalement le seul véritable effort à fournir.

Le chemin vers l’oppidum

Installé au sommet de la montagne, l’oppidum a la forme d’un croissant ; il s’étire sur plus de 700 mètres d’est en ouest et 120 mètres du nord au sud. Ici, les Gaulois avaient installé un système défensif. Et ils avaient bien choisi le lieu : la vue au sommet, à 568 mètres d’altitude, porte très loin. Sur le village de Sorèze bien sûr, mais aussi bien au-delà sur toute la plaine de Revel. On distingue le lac de Saint Férréol qui sert de réserve d’eau pour alimenter le canal du Midi. Et depuis l’autre versant, on peut découvrir le village de Durfort, bien calé tout au fond de la vallée du Sor.

Juste après le sommet, on découvre les restes d’une voie romaine marquée par les empreintes de roues de chars. Des panneaux d’interprétation sont installés tout le long du chemin afin de s’imaginer comment ce lieu était organisé.

Le chemin rocailleux redescend ensuite rapidement au milieu d’arbustes bas. Dans un tournant, on peut apercevoir la carrière de Sorèze (Cemex), dont les matériaux ont servi à la construction de nombreux édifices dans la région. Le long du sentier, des traces d’habitations sont visibles. Il s’agit de restes de murs de maisons médiévales : le site est en effet resté habité jusqu’à la fin du XIIème siècle. Le village portait alors le nom de Brunicchellis. Il fut définitivement abandonné au profit de Sorèze et Durfort, puis de Revel, en lien avec le développement de l’agriculture.

Le sentier plonge ensuite à nouveau sous les arbres jusqu’à atteindre la route goudronnée qui mène à Durfort. En s’écartant un peu du chemin, on peut trouver plusieurs petites grottes, qui pourraient avoir servi à abriter des éleveurs au néolithique. On peut s’aventurer un peu à l’intérieur pour peu que l’on ait une lampe de poche.

Durfort, cité du cuivre

Après plusieurs lacets, une route goudronnée mème au village du Durfort. S’étirant le long du Sor, il est particulièrement connu pour être la cité du cuivre. Toutes les maisons portent la marque de cette activité. L’eau s’écoule dans une rigole au milieu de la rue. De chaque côté, les maisons affichent des portes d’entrée colorées et un chaudron suspendu au-dessus.

Autrefois, Durfort était un centre de production de textile à l’aide de moulins à draps, les foulons. Mais lorsque l’activité a périclité, les moulins ont été transformés en « martinets » pour pouvoir forger du cuivre et produire des chaudrons et autres ustensiles de cuisine (bassines à confiture, casseroles…). Il ne faut pas hésiter à prendre son temps dans la rue des Récureurs, puis dans celle, parallèle, des Martineurs. C’est vraiment très joli. On débouche ensuite sur une place sur laquelle se trouve le musée du cuivre.

L’abbaye de Sorèze

Il est temps alors de regagner Sorèze. Pour cela, un chemin, au bout du village, bifurque sur la droite et permet d’éviter la route. Peu de temps après, nous voilà de retour à Sorèze. Une fois franchi le petit ruisseau d’Orival, un très joli village s’offre à la découverte. Les ruelles s’organisent autour de l’abbaye-école, bâtiment emblématique de Sorèze. Si l’abbaye a été créée en 754, probablement par Pépin le Bref, c’est l’enseignement qu’elle mettra en place à partir du 17ème siècle qui fera sa renommée, au point de devenir école royale militaire sous Louis XVI. Elle accueillera alors des enfants, parfois très jeunes, du monde entier.

Une fois passé le porche, on se retrouve dans une cour intérieure recouverte d’herbe, entièrement entourée de hauts bâtiments. Sur quelques piliers, on peut dénicher la signature de quelques élèves, ceux de dernière année, qui laissaient ainsi une trace de leur passage.

A l’intérieur, sont exposés des chaises et des bureaux d’écoliers, leurs cahiers aussi parfois, ainsi que des photos d’élèves en uniforme. On est alors porté par l’atmosphère et on se met à penser que la vie ne devait pas être simple tous les jours pour ces enfants parfois très jeunes, séparés durant de longs mois, voire des années de leur famille. Difficile d’imaginer ces élèves rassemblés chaque fin de semaine dans la salle des Illustres pour écouter les appréciations de chacun d’entre eux. Cette salle est impressionnante avec son plafond peint et les bustes des illustres, anciens élèves de l’abbaye, comme Lacordaire, Peyrouse, Caffarelli, Déodat de Séverac…

Salle des Illustres

Aujourd’hui, une partie des bâtiments accueille le musée Dom Robert, moine bénédictin, maître de tapisserie, qui vécut au 20ème siècle. Ses œuvres sont une ode à la nature : très colorées, foisonnantes de détails, souvent inspirées par la Montagne Noire. Parfois, le projet sous forme de dessin est également exposé.

Au cœur du vieux village, les ruelles serpentent entre de belles maisons à encorbellement et pans de bois. Certaines datent du Moyen-Age. De cette époque date également le clocher Saint-Martin.

Pour bien finir la journée, il ne reste plus qu’à déguster le Pumpet (prononcer Poumpète), feuilleté au citron et au beurre. Appelé autrefois feuillât, il était réalisé les jours de fête, d’où son nom actuel, de l’occitan « pompa » qui signifie fête.

Paysages variés, chemins ombragés, petits villages très attachants, voilà une bien belle balade !

Épinglez-moi !

2 comments
  1. Pauline

    Je ne connais, pour l’instant, que Sorrèze mais j’ai maintenant très envie d’aller voir cet oppidum et Durfort ! Merci pour ces deux belles découvertes !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.