Retour à Tokyo, impressions

^{20 août 2018 : « Dernière balade à travers le Senso-ji illuminé. Demain matin, le Narita Express nous emmènera à l’aéroport. Mais je sais déjà que ce n’est qu’un au revoir. »}

26 avril 2023, retour à Tokyo, pour un voyage différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Moi, qui ne tiens pas en place, qui enchaîne les destinations par pas de 2 à 3 jours, j’ai décidé pour une fois de poser mon sac pour 12 jours au même endroit. Certes, Tokyo est une ville immense, une ville que j’ai déjà visitée en 2018, ou tout du moins, les sites emblématiques. Ce nouveau séjour sera l’occasion de découvrir la ville hors des sentiers battus, de ressentir l’atmosphère, de partager du quotidien.
Retour à Tokyo, c’est aussi un voyage très spécial, puisque je vais rendre visite à mon fils qui y vit et y travaille. J’ai hâte de le voir dans son nouvel environnement.

La Golden Week

Je me suis retrouvée à Tokyo fin avril – début mai. Or, du 3 au 5 mai, ce sont 3 jours fériés qui s’enchaînent : le 3 mai est le jour de la commémoration de la constitution japonaise, le 4 mai est dédié à la nature. Le 5, c’est le jour des enfants, appelé Kodomo no hi ; des manches à air en forme de carpes Koi flottent au vent un peu partout. Elles sont très colorées et très imagées. Pendant ces jours fériés, les japonais arpentent leur pays. Tokyo se vide, les musées sont fermés, le métro est très calme sauf dans les lieux hautement touristiques. Les sites hors de Tokyo, par contre, sont bondés.

Pour ces raisons, j’avais lu que ce n’était pas une bonne idée de venir au Japon pendant la Golden Week. Et bien, je pense vraiment l’inverse. J’ai aimé cette ambiance de fête familiale, j’ai adoré découvrir toutes les carpes accrochées aux maisons. Et oui, il y a énormément de monde à certains endroits, comme à Enoshima, ville balnéaire, ou au Mont Takao qui offre un point de vue sur le Mont Fuji certains jours. Mais il y règne une ambiance agréable, tranquille… sans aucune bousculade (on est au Japon !) ; il suffit juste de ralentir et d’avancer au rythme de la foule. Ce n’est pas très compliqué !

Revoir des sites emblématiques

Il y a des sites sur lesquels je suis revenue, juste pour le plaisir de les revoir. Ainsi, je me suis promenée à la nuit tombée dans le Senso-ji, cet immense temple situé à Asakusa. Et j’ai à nouveau été envoutée par le charme de ce lieu, tout de rouge et d’or. A cette heure-là, le lieu est très calme et c’est vraiment très agréable.
J’ai fait de même dans le sanctuaire shintoïste Meiji Jingu et son parc. Ce sont des lieux que j’avais vus chargés de monde. Cette fois-ci, la cour intérieure du sanctuaire était presque déserte, laissant le temps de contempler les détails des bâtiments. Peu de promeneurs arpentaient le parc, un lieu immense où les arbres sont si hauts et denses qu’ils donnent l’impression d’être dans une forêt. A 4 heures de l’après-midi, il y faisait déjà très sombre, une ambiance spéciale.

• 

• 

Il y a des sites sur lesquels je suis revenue pour voir ce que je n’avais pas eu le temps d’explorer. A Odaïba, j’ai pu découvrir le TeamLab, un laboratoire où sont projetées des images dynamiques du sol au plafond, où des guirlandes de lumière pendent par milliers et remplissent toute une pièce, où il faut se déchausser et remonter le pantalon pour marcher dans l’eau au milieu des projections de carpes et de fleurs.
J’ai également pris le temps de découvrir le parc de Ueno. La 1ère fois, j’avais juste visité le musée national et le temple Rinno-ji. Cette fois-ci, j’ai pu faire le tour du lac et voir les pédalos en forme de cygnes, mais aussi un joli temple, avec de nombreux torii ainsi qu’une pagode bouddhique.

• 

• 

Arpenter de nouveaux quartiers

Un deuxième séjour, c’est l’occasion de découvrir des quartiers moins touristiques mais tout aussi intéressants. Akasaka, par exemple, comprend deux jolis temples très différents. Le Hie-jinja est situé sur une petite colline. Nous y avons vu un mariage, avec les mariés en tenues traditionnelles entourés de leurs parents, un couple venu présenter son bébé au temple, ainsi qu’une famille venue faire bénir sa voiture avant un départ en voyage.
A Yanaka, nous avons visité le Nezu-jinja, où, en mai, les azalées fleurissent à foison. Du coup, c’est un lieu très prisé des japonais. Puis, nous avons emprunté une allée commerçante regorgeant de petites échoppes alimentaires. A l’arrière de cette rue, se trouve un quartier résidentiel, calme, avec des maisons, un lieu tellement différent de la grouillante Tokyo et de ses buildings.

• 

• 

Sortir des sentiers battus

Il y a des lieux qui ne figurent pas (ou si peu) dans les guides. Ainsi, la vallée de Todoroki : imaginez un paysage de (petites) gorges avec une rivière encaissée, protégée par de nombreux arbres. Un sentier serpente au fond. Étonnamment, ce lieu est situé dans Tokyo, un lieu où le bruit de la ville est atténué, un lieu où la température est légèrement moins élevée. C’est une promenade courte, complétement hors du temps, tellement agréable.

Dans un autre style, j’ai découvert Shibamata, un quartier préservé avec des maisons en bois et des boutiques qui débordent de friandises. Tout au bout de la rue principale se trouve un temple qui possède de merveilleux panneaux en bois sculptés. C’est un lieu bien connu des japonais qui a servi de cadre au tournage d’une série «Otoko wa Tsurai yo».

• 

• 

Assister à un matsuri

Je n’avais pas eu l’occasion d’assister à un matsuri lors de mon premier séjour. C’est désormais chose faite. Je me suis rendue à Fuchu, à 1h30 de train de Tokyo. Ici se tenait le Kurayami Festival, festival de l’obscurité. L’ambiance est très festive, beaucoup de monde se masse le long des allées du temple et des rues pour voir l’arrivée d’immenses tambours sur lesquels sont juchés plusieurs personnes, tandis que d’autres mettent toute leur force à le faire vibrer. A la nuit tombée, de petits sanctuaires, des mikoshi, sont transportés en procession dans la ville, accompagnés de cris et de chants. Un défilé impressionnant et très joyeux.

• 

• 

S’échapper de Tokyo

Ce retour à Tokyo m’a permis d’aller visiter des endroits que l’on ne met pas sur son itinéraire lors d’un voyage classique. Ainsi, j’ai passé une journée à Yokohama à 1 heure de train environ de Tokyo. Yokohama est connue pour sa Gundam Factory, un immense Gundam maintenu dans une structure digne d’un pas de tir et qui s’anime à heure fixe. Au-delà de cette attraction, j’ai découvert un grand quartier chinois avec deux magnifiques temples. J’ai assisté à la tombée de la nuit sur la baie et vu les bâtiments s’illuminer, une bien belle image.

• 

Le Mont Takao est une petite randonnée d’1h30. Nombre de personnes sont équipées comme s’ils partaient à l’assaut du Mont Fuji. Mais cette « randonnée » ne présente aucune difficulté. Le chemin est entièrement bétonné et ombragé. La montée se fait sous les arbres… sans point de vue. Mais parvenue au sommet, j’ai eu la chance de découvrir le Mont Fuji encore coiffé de neige. J’ai adoré.

• 

• 

Mais l’excursion qui m’a le plus marquée est celle à Nokogi-riyama, une véritable expédition. Il m’aura fallu changer 2 fois de train, prendre un taxi pour aller sur le site… le funiculaire étant fermé pendant la Golden Week puis emprunter plus de 2000 marches (!) pour visiter le site. Ici se trouvent plus de 1000 statues représentant des disciples de Bouddha, toutes avec un visage différent. Mais le « must see », ce sont deux immenses sculptures de plus de 30 mètres de haut représentant un bouddha assis et une déesse.

• 

• 

Le coin pratique 

• se déplacer à Tokyo et autour : l’application Google maps est ce qu’il y a de plus pratique. Elle permet de préparer ses trajets, de savoir quel métro ou train prendre, de connaître le prix du trajet, la voie où se rendre et même le numéro de la voiture dans laquelle monter pour être au plus proche de la sortie ou du couloir de correspondance.
• Des cartes de transports peuvent être achetées à l’aéroport, SUICA ou PASMO. On peut prendre indifféremment l’une ou l’autre. Il faut les recharger régulièrement. Elles permettent de se déplacer dans tout Tokyo ainsi que d’emprunter les trains locaux pour sortir hors de la ville. Le coûts des trajets est débité de la carte en sortant des gares de train ou des stations de métro.
• Pour connaître les animations et les festivités, deux sites à consulter :
  • Tokyo Cheapo
  • les bons plans de Tokyo
• Logement : nous avons loué un appartement via AirBNB dans le quartier d’Asakusa chez Akemi, très bien pour 2 personnes, un peu juste pour 3.

Impressions finales

J’ai beaucoup aimé ce séjour. Bien sûr, j’ai été très heureuse de pouvoir retrouver mon fils après son travail, le voir dans son nouvel environnement, voir où et comment il vivait, et de pouvoir faire des excursions avec lui grâce à la Golden Week.
Grâce à mes deux séjours à Tokyo (6 jours en 2018 et 12 cette fois-ci), j’ai profité d’expériences et d’ambiances très différentes. J’ai découvert une grande variété de paysages dans Tokyo et à proximité et j’en ai vraiment été étonnée. Un séjour à l’opposé de ce que je fais d’habitude mais qui m’a apporté beaucoup de bonheur ! Merci Ludovic 🙂

Epinglez-moi !

•