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Canada

Noël blanc au Québec


Noël blanc au Québec, c’est découvrir une ambiance très particulière, c’est vivre une expérience magique.

C’est sous un ciel gris et bas que nous décollons de Toulouse, direction le Canada via Amsterdam. Après quelques heures de vol, nous survolons le continent américain. Nous sommes joyeux car un beau manteau blanc le recouvre. À l’approche de Montréal, le Saint Laurent laisse apparaître des parties prises par la glace. C’est la fin de l’après-midi. Le soleil couchant donne une teinte orangée à tout ce blanc. J’ai le nez collé au hublot…

(Re)Découvrir Montréal sous un joli manteau blanc

A Montréal, nous avons retrouvé des amis de longue date. C’est donc d’une manière un peu privilégiée que nous avons découvert cet hiver canadien. Montréal, c’est une ville que nous avons eu l’occasion de visiter en plein été. En décembre, nous avons l’impression de la redécouvrir. L’atmosphère y est tellement différente. Les rues sont enneigées et des abris d’hiver en toile blanche sont installés sur les accès des maisons pour protéger voitures et piétons. Les écureuils au pelage gris ou noir, très nombreux, gambadent de jardin et jardin, d’arbre en arbre. Nous avons découvert qu’ils faisaient de gros nids dans les arbres. Nous avons même assisté à une séance de boxe !

Une station de ski au cœur de Montréal

Le Mont Royal, c’est un immense ilot de verdure au centre de Montréal avec des allures de Central Park (d’ailleurs, c’est le même architecte qui a aménagé Central Park et le parc du Mont Royal). Mais ça, c’est en été et dans mes souvenirs de vacances estivales… Mais là, devant moi, en cette fin décembre, c’est un immense espace blanc qui se profile avec des allures de station de ski. Petits et grands dévalent les pentes sur des chambres à air (des tubes comme ils les appellent ici) ou sur des luges. D’autres montent en direction des sommets avec des vélos à roues surdimensionnées.

Pour prendre de la hauteur, nous avons suivi la Boucle du Sommet, un sentier de 2,2 Km qui mène au chalet et à la Croix du Mont Royal. Le chalet est en fait un hall immense, avec une magnifique charpente en bois, décorée d’écureuils. Les murs sont recouverts de grands tableaux illustrant l’histoire de Montréal. Mais en cette saison, nous avons surtout eu un véritable coup de cœur pour la vue depuis l’esplanade qui s’étend devant le bâtiment. Nous avons pu y admirer le soleil couchant, un magnifique soleil rougeoyant qui teinte les buildings d’une belle couleur dorée.
De là, nous avons regagné le sommet du Mont Royal (233 m de hauteur). Nous sommes passés au pied de la Croix du Mont Royal. Avec ses 30 m de hauteur, la croix culmine à 251 m d’altitude et est visible à 80 km de distance.

Dans les jardins enneigés

Le jardin Botanique est aménagé en plusieurs espaces culturels. Ainsi, il y a le jardin japonais, le jardin chinois, celui des Premières Nations, une roseraie… Découvrir le jardin japonais sous la neige est un régal pour les yeux, avec son petit lac gelé. Émergent de la neige un petit pont, des lanternes et des touffes d’arbustes. Le pavillon chinois, quant à lui, prend des accents féériques.
Des cardinaux aux becs rouges s’accrochent aux mangeoires pour grappiller des graines. Dans l’atmosphère hivernale, leur chant aigu résonne tout particulièrement.

Juste à côté du Jardin Botanique, dans le Parc Maisonneuve, un anneau de glace en plein air est en cours de lissage. La glace scintille sous les faibles rayons du soleil. À l’arrière, la tour olympique se détache du paysage.

Au cœur de la ville

À la nuit tombée, nous avons flâné dans le cœur de ville. Avec une plongée dans la ville souterraine pour nous réchauffer : il paraît que c’est le plus grand « RESO » du monde (REseau SOuterrain) avec une bonne trentaine de kilomètres de couloirs parsemés de boutiques, restaurants, hôtels, et reliés aux stations de métro. De magnifiques décors de Noël bleutés sont exposés dans une grande esplanade.

Bravant le froid, nous avons admiré la Basilique Notre-Dame parée d’anges lumineux, puis longé les différents bassins… gelés. Une grande roue anime le bassin Bon Secours. De là, une immense esplanade, la place Jacques Cartier, permet de rejoindre la mairie, en habit de lumière rouge et vert et la Place Vauquelin. A mi-chemin, un dessin animé est projeté sur une façade. Dans la rue flotte une odeur de vin chaud et de sirop d’érable. Une cabane à sucre est installée sur la place : on peut y déguster la tire d’érable sur la glace, et aussi gaufres et chocolats chauds à l’érable. En parlant de déguster, rien de tel pour se réchauffer et pour bien terminer la soirée qu’une bonne poutine. Ça requinque !

En route pour les Cantons de l’Est

Les Cantons de l’Est, appelés il n’y a pas si longtemps encore Estrie, sont traversés par les Appalaches. Le relief y est parfois accidenté, parfois doucement vallonné et ponctué de lacs parfois immenses, comme celui de Memphremagog qui s’étire jusqu’aux États-Unis. La forêt y est très présente, recouvrant 80% du territoire. Le patrimoine est marqué par un fort héritage anglo-saxon, avec de belles maisons cossues dans les villages.

Nous ne pouvions pas nous rendre au Québec en hiver sans aller découvrir les espaces naturels et les parcs. C’est ainsi que nous avons quitté Montréal pour rejoindre la région des Cantons de l’Est. Nous avions loué un chalet avec nos amis à Eastman. Nous y sommes arrivés à la nuit tombée après une centaine de kilomètres à travers un paysage enneigé. À la lueur des phares, nous avons découvert notre chalet perdu au milieu des arbres. La route était bien enneigée et un peu verglacée aussi. L’une des deux voitures a refusé de grimper la côte qui séparait la route de l’entrée du chalet. Mais nous étions tellement excités d’être là, que ça ne nous a pas vraiment gêné.

Eastman et le lac d’Argent

Le lendemain matin au réveil, nous avons découvert depuis la terrasse la vue sur les arbres et sur le lac d’argent, presque entièrement gelé… j’avais l’impression d’être dans un rêve. Le chalet était magnifique, très cosy, avec une belle cheminée, d’immenses baies vitrées pour profiter de la vue. Au mur étaient accrochées une vieille luge et des raquettes en bois. Pour un peu, je serai bien restée à rêver sur le canapé face à la baie vitrée…
Mais un grand soleil brillait, le ciel était d’un bleu très pur et sans un seul nuage. Nous avons donc enfilé des tenues bien chaudes, chaussures fourrées, bonnets et gants (même deux paires pour moi afin de pouvoir garder les doigts protégés pendant que je faisais des photos !). Le thermomètre affichait -23°C, mais un froid sec. Du coup, bien couverts, nous n’avons pas eu froid. La promenade le long du lac était magnifique. Sur la route principale s’alignent des maisons en bois colorées, décorées pour Noël avec guirlandes, père Noël et bonhomme de neige. C’est tellement beau.

Excursion au Mont Orford

Eastmann est situé à une dizaine de minutes en voiture du parc national du Mont Orford. Les montagnes n’y sont pas très élevées, avec une altitude maximale de 853 mètres donnant à voir un paysage traversé de cours d’eau, couvert de forêts où domine l’érable à sucre, ponctué de lacs. C’est un lieu essentiellement dédié au ski de fond et à la randonnée. Il y a aussi des pistes pour les vélos à pneus surdimensionnés. Les sentiers portent tous des noms d’animaux : le sentier du coyote, le sentier de la gelinotte, le sentier de la loutre…

Après nous être renseignés au poste d’accueil situé au bout de l’étang aux cerises, nous sommes partis pour une belle randonnée toute une après-midi à travers bois, empruntant tout d’abord le sentier du coyote qui serpentait dans la forêt, perdant parfois sa trace sous la neige. Nous y avons découvert le lac de l’ours, entièrement gelé et recouvert d’une importante couche de neige, lui donnant un aspect cotonneux. Nous avons ensuite suivi le sentier de la chouette grimpant à travers bois. Le temps a filé vite. Déjà, il fallait penser à revenir au centre d’accueil, car la lumière baisse vite et la température descend aussi très vite.

Circuit dans les villages des Cantons de l’Est :

Après cette incursion en pleine nature, nous sommes partis à la découverte de Sherbrooke et des petites villes de la région de Memphrémagog, frontalière avec les États-Unis.

Située au cœur des cantons de l’Est, Sherbrooke est marquée par le relief et la présence de l’eau, avec une immense centrale hydroélectrique en pleine ville. Voir un tel aménagement au milieu des bâtisses est très étonnant. L’eau jaillit bruyamment et dévale les rochers comme si nous étions en pleine montagne. Car la centrale de Frontenac se dresse au centre de la gorge de la rivière Magog. Il s’agit de la plus ancienne centrale hydroélectrique encore en fonctionnement au Québec ; elle a été construite en 1888. Une passerelle permet de passer au-dessus de la rivière et de s’approcher au plus près des installations. En ce mois de décembre, des blocs de glace s’accrochent parois. C’est vraiment un paysage insolite.

La ville de Sherbrooke a une autre particularité. Sur les murs des bâtiments s’étalent d’immenses fresques, des murales, comme ils disent ici. Des murales donc qui racontent l’histoire de la ville et figent les moments marquants. Ce sont de véritables œuvres d’art. Pour ne rien louper, il faut passer à l’office du tourisme qui vous remettra une brochure avec un circuit. Chaque fresque y est décrite et il y a même des jeux, notamment pour retrouver des petits animaux, lutins ou autres bien cachés ! La balade démarre dès l’office du tourisme avec une première murale qui fait allusion à l’activité économique de la ville dans les années 1800. Au fil des rues, nous avons découvert des représentations d’anciennes boutiques, de la bibliothèque, et aussi du site avant la construction de la ville. Colorées, étonnantes, belles, elles valent vraiment le détour.

Autre lieu très sympathique, le marché de la gare. Il accueille les producteurs locaux dans une ambiance chaude (oui, ça fait du bien !) et chaleureuse. Les stands sont variés, tous plus beaux les uns que les autres. Nous avons craqué pour des spécialités locales : sirop d’érable, bonbons, confiture de bleuet. Difficile de ne pas se laisser tenter.

Direction ensuite North Hatley et le lac Massawipi, long de 14 km. Le chemin est bordé de loin en loin de quelques bâtiments de fermes en bois rouge  ; nous croisons un cerf de Virginie qui nous regarde tout autant que nous le regardons, instant magique. Une érablière… j’aimerais être en février et goûter le sucre sur la neige.

North Hatley est une jolie petite ville avec de belles villas qui datent des années 20 et donnent un peu de gaieté dans la grisaille ambiante. Elle est située à l’extrémité du lac Massawipi. Un ponton permet d’avoir un joli point de vue. Nous avons aussi découvert une petite boutique qui recèle des trésors, dans laquelle il faut se faufiler, avec un petit air anglo-américain.

À partir de là, le temps, déjà bien gris, s’est gâté, laissant place à un brouillard épais et à un crachin glacé. C’est de la voiture que nous avons tenté de voir les différents points de vue et les édifices des villages traversés. Nous voulions pousser jusqu’à la frontière américaine, si proche. Nous y avons finalement renoncé. Coupant directement vers Georgeville et l’immense lac Memphremagog. Il paraît qu’il abrite un monstre ressemblant à celui du Loch Ness. Grosse déception pour nous, le brouillard est tellement épais que nous ne sommes pas en mesure de voir la grandeur du lac et de profiter de notre traversée de Georgeville et Magog…

Mais déjà, il faut repartir…

Retour à Montréal. Une dernière sortie avec nos amis dans un échappe-toi… oui, un escape game quoi ! Les jeunes s’en sont sortis, les parents ont failli s’en sortir. C’est sûr, notre parcours était plus dur !
Une dernière ballade à pied, une dernière poutine… J’ai devant les yeux notre dernière image du Québec, depuis le hublot de l’avion : la nuit est tombée. Un engin s’approche de l’aile et la dégivre, c’est vraiment une ambiance spéciale…

Découvrir Montréal sous son manteau hivernal nous a beaucoup plu, même si nous ne sommes pas adeptes de la neige ou des sports d’hiver. Le paysage est tellement différent, l’ambiance aussi. Le matin, les gens dégagent les accès devant leur maison ou le font faire par une société. Des chasse-neiges « urbains » parcourent les rues.
Cerise sur le gâteau, notre séjour à Eastman au bord du lac gelé avait quelque chose de magique, un paysage de carte postale. Ça nous a donné envie d’y revenir pour pousser plus loin l’expérience.

Le coin pratique :

  • Un circuit touristique à découvrir, le Chemin des Cantons, d’une longueur de 415 Km. Il couvre huit régions dont celle de Memphremagog : il permet de découvrir entre autres North Hatley, Ayer’s Cliff, Georgeville, Magog… https://www.chemindescantons.qc.ca/

2 comments
  1. Pauline

    Aaaaah l’hiver à Montréal, et au Québec d’une manière générale … C’est tellement une belle expérience ! Contente de découvrir la tienne et de voir tes photos de Montréal enneigée 🙂
    Je n’ai encore jamais été dans les Cantons de l’Est mais il y a l’air de bien jolies choses par là-bas aussi ! Merci pour cette balade hivernale 🙂

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