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Bretagne

Champs Libres à Rennes

Les Champs Libres, un nom évocateur pour un espace culturel ; un espace entièrement gratuit ouvert à toutes et à tous, sans frontière. Ajoutez-y un logo tout en rondeur et douceur inspiré des spirales du triskèle, symbole celtique, et des nœuds marins. Et voilà, comme une envie d’aller découvrir ce que ce lieu cache.

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi, créé par Sylvie, du blog Le Coin des Voyageurs. Pour ce mois de novembre, c’est le thème des «Musées» que Sabrina du blog Tu Paris combien a retenu.

Des bâtiments intimement mêlés

C’est au bout de l’Esplanade Charles de Gaulle que les Champs Libres se dévoilent. Un bâtiment émerge des arbres, ou plutôt des bâtiments intimement mêlés. Car il y a ici en fait plusieurs lieux culturels regroupés sur un même site : une bibliothèque, un espace sciences et le musée de Bretagne, ainsi qu’un auditorium et des salles d’exposition. L’ensemble a été conçu par l’architecte Christian de Portzamparc. Il est ouvert au public depuis 2006.
De l’extérieur, c’est la bibliothèque qui attire le regard en premier. Le bâtiment est en forme de pyramide inversée entièrement vitrée, comme une invitation à y entrer pour se saisir des milliers de livres et autres supports de lecture ; un bel espace lumineux sur 6 étages.

Dans le hall d’accueil, c’est l’organisation de l’espace qui frappe, cette architecture étonnante de bâtiments dans le bâtiment. Un escalier et une plateforme toute ronde occupent le centre. À gauche, je retrouve la pyramide inversée de la bibliothèque et ses grandes baies vitrées, et à l’opposé, dans un cylindre sombre, l’espace sciences. En cette période de vacances de la Toussaint, ce dernier attire les familles : le planétarium et le laboratoire Merlin, espace de jeux et d’expériences, affichent complets. Il y a toutefois de quoi faire patienter les enfants au centre du hall avec un espace spécial pour s’exercer aux Kappla 

Le Musée de Bretagne

Pour ma part, je suis venue visiter le Musée de Bretagne. J’emprunte alors l’escalier central qui y mène et là j’avoue avoir été décontenancée. Mais où se trouve le musée ? Ne cherchez pas l’entrée ! De fait, je me retrouve directement dans le musée en haut des escaliers car celui-ci est installé sur une large (très large) coursive qui contourne la bibliothèque et l’espace sciences. Au fil de ce tour, je découvre l’histoire de la Bretagne de manière chronologique depuis l’Antiquité, époque à laquelle Rennes s’appelait Condate (ce qui signifie confluent), jusqu’à nos jours.

Il faut entre 1 à 2 heures pour en faire le tour selon les intérêts de chacun. L’exposition aborde de nombreux aspects : géographiques, sociaux, culturels, économiques, grands faits historiques, le tout au travers d’objets, d’affiches, de cartes, de films. On peut se contenter de visiter le musée en suivant le fil des siècles ; mais il est aussi possible de l’aborder selon des parcours thématiques. Pour cela, plusieurs plaquettes sont disponibles en haut de l’escalier.

Je vous livre ci-dessous quelques « extraits » de ma visite.

Anne de Bretagne, la duchesse en sabots

Anne de Bretagne, née en 1477, fut duchesse de Bretagne mais aussi deux fois reine : une première fois en épousant Maximilien Ier, roi des Romains (Saint-Empire romain germanique), mariage qui fut annulé car réalisé sans avoir demandé le consentement au roi de France ; puis une deuxième fois en épousant Charles VIII qui fit d’elle la reine de France. On retrouve dans l’exposition des objets liés à son histoire, des pièces de monnaie, un tableau représentant la salle des États de Bretagne, assemblée supprimée en 1488 et recréée par Anne de Bretagne, des sculptures comme celle du Gisant de son capitaine.

Mais Anne de Bretagne a aussi suscité des légendes, comme celle de la duchesse en sabots : elle est ainsi présentée dans une chanson populaire comme un personnage héroïque au service de la Bretagne. La feuille de cette chanson est exposée dans l’une des vitrines.

L’hermine, le symbole breton

Partout, l’hermine montre le bout de son nez  comme sur les fauteuils du Parlement de Rennes, une pièce visible dans ce musée. Elle a été érigée comme emblème du duché de Bretagne par Jean IV.
Mais une petite explication s’impose, car sa représentation est très stylisée. Elle apparaît sous la forme d’une croix avec 3 pointes vers le bas, évoquant ainsi sa fourrure. Lors des croisades, la peau d’hermine recouvrait les boucliers. Pour cela, les fourrures étaient cousues côte à côte et la queue noire attachée par une barrette. Symbole de pureté morale, l’hermine apparaît aussi sur les habits de cérémonie des nobles et des magistrats. Symbole de pureté, car la légende dit qu’une hermine préférerait se laisser manger par un renard plutôt que de risquer salir sa belle fourrure blanche en s’enfuyant !

L’affaire Dreyfus

Une partie de l’exposition est consacrée à l’affaire Dreyfus, un capitaine accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne sur fond antisémitisme. C’est en effet à Rennes qu’eut lieu le second procès. Jugé coupable lors du premier procès, il fut déporté en Guyane, au bagne de l’île du Diable. Film, extraits de journaux, affiches, cartes postales du monde entier permettent de comprendre le fil des événements, une histoire chargée d’émotion, de révolte, de haine et d’incompréhension. On découvre le long combat porté par Lucie, la femme de Dreyfus, et également Zola dont le célèbre « J’accuse » publié en une du journal de L’Aurore lui vaudra un an de prison. Un combat qui ne permettra pas de faire reconnaître totalement l’innocence de Dreyfus puisqu’au cours du second procès qui se tint à Rennes, ce dernier fut à nouveau désigné coupable malgré des évidences criantes. Seule compensation, il ne fut pas renvoyé au bagne. Face aux fortes critiques, le président de la République de l’époque, Émile Loubet, finira par le gracier… Quant au véritable coupable, Ferdinand Walsin Esterhazy, il ne fut jamais condamné.

Il y a bien d’autres choses à découvrir au sein de ce fabuleux musée au fil des nombreuses pièces exposées. Alors, ça vous dirait d’y aller faire un tour ?

Le coin pratique

  • Pour tout savoir sur les Champs Libres
  • Lien vers le site du Musée de Bretagne
  • Accès gratuit dans tous les espaces sauf expositions temporaires
  • Espace restauration sur place au 1er étage
  • Vestiaire gratuit
  • Les plaquettes thématiques du Musée de Bretagne sont disponibles sur smartphone via l’application Guidigo.

Epinglez-moi !

12 comments
  1. Tiphanya

    J’aime bien ces lieux culturels qui réussissent à être vraiment accessible.
    Et les kapla ! J’en ai eu une fois dans un hôtel, dans un petit espace à côté de l’accueil. C’est tellement pratique pour faire l’enregistrement quand on est seul avec un enfant.

    1. Renée

      Alors, tu n’as aucune excuse pour ne pas y aller 🙂 . Tu me diras ce que tu en penses . Et stay tuned, il y aura un autre article sur Rennes…

  2. Lucie B.

    Ça a l’air d’être un très beau musée, dans un écrin très intéressant ! Je crois que j’aime visiter les musées autant pour le contenu que pour les bâtiments et la mise en scène. Dommage que Rennes soit aussi loin de chez moi 🙂

    1. Renée

      En fait, il y a plein de jolies pépites à découvrir un peu partout. Et côté musées, je trouve en effet que nous avons une belle offre en France, tant du point de vue des collections que de celui de l’architecture des bâtiments

  3. Sabrina

    Il va vraiment falloir que je me bouge et que je me décide à venir en Bretagne.
    Anne de Bretagne fait partie de ces personnages qui me fascinaient lorsque j’étais enfant.

    Merci pour cette belle présentation d’un musée qui m’a l’air bien riche.

  4. Delphine

    J’avais visité ce musée lors d’un week-end à Rennes et j’avais adoré ! J’avais notamment apprécié cette muséographie très ouverte qui tourne atour de la bibliothèque, et le cheminement chronologique qui nous mène jusqu’à des produits de la vie quotidienne reflétant l’identité bretonne.

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