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Irlande

Deux jours pour découvrir Dublin

Dublin, capitale de l’Irlande depuis 1949, est très souvent le premier contact avec ce pays, et c’est un bien agréable contact, car Dublin est une ville à taille humaine. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’y a pas de grands  immeubles, qu’elle n’est pas particulièrement bruyante. Ses façades en briques, ses rues, ses portes et ses fenêtres colorées et fleuries lui donnent un bien joli cachet, loin de l’image de « l’étang noir », le « Dubh Lin », à côté duquel les Vikings construisirent un fort au 9ᵉ siècle. Vous l’aurez compris, Dublin m’a séduite. Je l’ai arpentée à pied de long en large, du matin au soir, traversant des quartiers et des ambiances bien différentes, sans jamais me lasser.

Dublin, ville festive et animée

Le quartier emblématique de Temple Bar

Qui dit ville festive, pense à Temple Bar. C’est effectivement un quartier emblématique : quelques rues piétonnes, des façades illuminées et colorées, de la musique à gogo, des pubs à la queue leu leu et une ambiance bon enfant. Le genre de promenade qui donne le sourire ! Il y a bien sûr « The Temple Bar » ; entièrement recouvert de guirlandes lumineuses, c’est celui qui brille le plus. Sur sa façade, on peut voir deux visages sculptés : celui de Sir William Temple, homme politique et recteur de Trinity College, qui acquis les terres ici-même en 1600, et celui de sa sœur, Lady Martha Temple. Il est bordé par une petite place où règnent en permanence des attractions, défis plus ou moins sportifs, encouragés par une foule compacte. Dire que ce quartier a failli laisser la place à une gare routière au début des années 90.… mais le projet s’est heurté à une opposition conduite par le groupe U2 ! Aujourd’hui, c’est le quartier le plus animé de Dublin, et probablement le plus touristique aussi. J’ai adoré !

De Mary Street à The Spire, une grande ligne droite

Mary Street et Henry Street constituent deux longues rues piétonnes toutes droites et bordées de nombreux commerces. Il y a même une église transformée en café – restaurant, « The Church ». C’est l’église où Guiness se maria. Imaginez un immense bar qui occupe toute la nef centrale. Il ne faut pas hésiter à monter à l’étage pour avoir une vue d’ensemble plutôt impressionnante, un bel endroit pour faire une pause.

Un peu plus loin se trouve le bâtiment de la General Post Office, un bâtiment relativement récent, construit en 1818, hautement historique puisqu’il servit de quartier général à l’insurrection. C’est ici que le syndicaliste James O’Connell et le poète Padraig Pearse proclamèrent l’indépendance et la République d’Irlande en 1916.
Tout au bout d’Henry Street pointe une aiguille. Elle s’élève en fait au milieu de O’Connell Street, une très large avenue. Baptisée « The Spire », elle ne mesure pas moins de 120 mètres de haut. Elle interroge pas mal le passant avec son aspect lisse, sans aucun décor. À sa base, on dirait que le revêtement est même effacé, laissant à voir les reflets de la rue. À cet endroit, jusqu’en 1966, il y avait une statue de l’Amiral Nelson détruite par une bombe de l’IRA. Cette aiguille restera une énigme pour moi. D’autant plus qu’O’Connell Street accueille plusieurs statues d’hommes célèbres, dans un tout autre style. Ainsi, il y a celle du syndicaliste James O’Connell et celle de Charles Stewart Parnell, autre figure célèbre du nationalisme. On y croise aussi celle du Père Théobold Mathew, réformateur irlandais et fondateur du mouvement de l’Abstème (qui désigne les personnes qui ne consomme pas d’alcool).

Grafton Street, la rue des artistes

Grafton Street est une autre rue très commerçante et très animée, je dirai même plus que Mary Street. Elle démarre à l’extrémité de Stephen’s Green Park et à côté d’un centre commercial qui se remarque par son architecture toute de verre et d’acier. La rue est en effervescence presque permanente. De nombreux artistes, en majorité des musiciens, la jalonnent, de tous styles, de tous âges, seuls ou en groupes, encouragés par une foule de badauds. Il ne faut pas hésiter à quitter de temps en temps cette artère commerçante pour découvrir par exemple la statue de Molly Malone, une jolie vendeuse de poissons, dont certains disent qu’elle vendait ses charmes la nuit. Molly Malone est un personnage purement légendaire, issu d’une chanson populaire… qui est devenu l’hymne officieux de Dublin !

Tout près de Grafton Street se trouve George’s street Arcade Market, un petit marché situé dans un bâtiment victorien en brique et dont la toiture est vitrée. À l’intérieur s’alignent de minuscules boutiques, qui proposent de l’alimentation, des souvenirs, des bijoux, des livres et bien d’autres choses encore. Il ne faut pas hésiter à y entrer et à se faufiler dans ses deux allées étroites, encombrées de monde, bonne ambiance garantie !

Dublin, monuments et musées

Coup de cœur pour Saint Michan’s Church

Parmi les nombreux monuments de Dublin, mon coup de cœur va à une petite église, Saint Michan’s Church, la plus ancienne église de la rive nord de la Liffey. Elle semble un peu perdue au milieu des bâtiments modernes. Toute en pierre grise, elle possède un joli clocher carré et est entourée d’un petit cimetière. Et dans son sous-sol se trouve une crypte abritant des corps momifiés… par les vapeurs de whisky de la distillerie Jameson toute proche. Enfin, c’est ce que dit la légende :).

La célèbre université de Trinity College

Trinity College fait partie des bâtiments célèbres de Dublin. C’est un centre universitaire fondé en 1592 par Élisabeth I. Jusqu’en 1873, seuls les protestants y avaient accès. Si à compter de cette année-là, elle fut ouverte aux catholiques, ces derniers ne la fréquentèrent vraiment qu’à la fin des années 60, l’église leur ayant interdit d’y aller auparavant.
À peine passé le porche d’entrée, on se retrouve dans un endroit paisible où le bruit de la ville est atténué. Il y a tout d’abord une immense pelouse occupée par un campanile, puis une succession de cours pavées encadrées de bâtiments datant des 18ᵉ et 19ᵉ siècles. L’un d’eux est la bibliothèque qui abrite le célèbre livre de Kell, (ou Grand Évangéliaire de Saint Colomba) : il s’agit d’un manuscrit enluminé par des moines vers l’an 800 faisant le récit des quatre évangiles du Nouveau testament. C’est un lieu qui a beaucoup de succès et qui nécessite de réserver sa visite à l’avance.
En s’enfonçant dans le site, nous avons découvert le Museum Building, pour moi le plus beau bâtiment ; dommage de ne pas pouvoir visiter l’intérieur qui paraît aussi magnifique. J’ai aussi été surprise par une grosse boule dorée installée sur son parvis. Il s’agit d’une œuvre d’Arnaldo Pomodoro « Sphère dans une sphère ». Symbole de l’émergence d’un nouveau monde, il y en a plusieurs identiques dans le monde, dont une au Vatican.

Non pas une, mais deux cathédrales !

Saviez-vous qu’à Dublin, il n’y a pas une mais deux cathédrales ! Il y a Saint Patrick’s Cathedral qui possède un chœur plutôt imposant… et une statue de Saint-Patrick toute petite, au point que j’ai failli la rater ! C’est tout près d’ici que Saint-Patrick se servit d’un puits pour baptiser les convertis au christianisme. À l’intérieur de la cathédrale, on peut voir le pupitre de Jonathan Swift, l’auteur des Voyages de Gulliver. Sur le côté, on peut s’exercer au décalquage et repartir avec, comme souvenir, le dessin d’une belle croix gaélique ou celui de Saint-Patrick.

La deuxième cathédrale est celle de Christ Church, située à côté de Dubliana. Elle est un peu moins imposante que la première, mais c’est un lieu très ancien puisque cette église a été construite au 11ᵉ siècle par les Vikings ; elle a fait l’objet de plusieurs rénovations au fil des années.

Dublinia, un musée interactif et ludique

Voilà un musée qui m’a beaucoup plu. Dubliana présente l’histoire de Dublin depuis les Vikings à l’aide de reconstitutions. Les différentes salles traversent des milieux et des habitats qui évoluent au fil des années, comme une tente viking ou une maison du Moyen Âge. Je l’ai trouvé bien fait et interactif.
Le musée est installé dans ce qui était autrefois la maison de l’Église d’Irlande, le Synod Hall. À la fin de la visite, on emprunte une galerie couverte qui passe au-dessus de la route et relie le musée à Christ Church Cathedral.

Dublin Castle, un austère château

Dublin Castle est l’endroit qui m’a le moins emballé. C’est un château austère en pierres grises. Du coup, j’ai juste traversé la cour pavée, l’occasion de jeter un œil au bâtiment d’entrée, surmonté d’un clocheton. C’est ici que se tiennent les cérémonies officielles.

Dublin, de la Liffey au Grand Canal

Voilà une bien agréable balade à faire : longer la Liffey en empruntant la passerelle piétonne qui la surplombe jusqu’aux Docks sur la rive nord. Le must : une balade au bord de la Liffey à la tombée de la nuit, les bâtiments en briques se reflètent joliment dans ses eaux

La Liffey

La Liffey est la rivière qui traverse Dublin ; elle coupe littéralement la ville en deux. Elle est bordée de petits immeubles de 1 à 2 étages, l’occasion de découvrir de belles façades en briques ou en pierres, parfois recouvertes de dessins comme celle de l’hôtel Abbey Court. Il y a aussi Four Courts, le palais de justice et Custom House avec son dôme vert et son entrée digne d’un temple grec. Chacune de ses façades est sensée représentée une rivière d’Irlande !

Plusieurs ponts permettent de traverser la rivière – il y en a 23 en tout ! –, dont certains sont assez étonnants. Le plus connu est probablement le Ha’ Penny Bridge, un pont piéton métallique tout blanc. C’est l’un des plus vieux ponts en fonte dans le monde. Avant le pont, la traversée s’effectuait avec des bateaux. Mais leur état finit par devenir préoccupant et la société fut sommée de trouver une solution. C’est ainsi que le pont fut construit et que la société fut autorisée à prélever un demi-penny (half penny) à chaque passage pour compenser son manque à gagner… et ce jusqu’en 1919, soit pendant 100 ans !

Les Docks, un quartier entre histoire et modernité

Les Docks constituent un quartier de Dublin situé le long de la Liffey depuis le Talbot Memorial Bridge jusqu’à l’embouchure. C’est un lieu en pleine transformation où bâtiments et entrepôts anciens côtoient des constructions modernes, le plus souvent avec d’immenses façades de verre et d’acier.

Juste après le Talbot Memorial Bridge, sur la rive nord, il y a plusieurs statues représentant des personnes décharnées et déguenillées. Une œuvre d’art emplie d’émotion et qui marque un pan de l’histoire de l’Irlande, celui de la Grande Famine qui s’était abattue sur le pays entre 1845 et 1849.
À quelques mètres de ce monument, un beau 3 mâts est à quai, le Jeanie Johnston. Il s’agit de la réplique du navire sur lequel de nombreux irlandais embarquèrent pour tenter de fuir la Grande Famine. Le bateau effectua 16 voyages à destination des États-Unis et du Canada avant de sombrer dans l’océan.

Arrive ensuite le Samuel Beckett Bridge, avant-dernier ouvrage d’art avant l’embouchure. C’est un pont tournant récent, inauguré en 2009. Mais ce qui attire l’œil, ce sont ses haubans en forme de harpe celtique, clin d’œil à l’emblème de l’Irlande .
À hauteur de ce pont, toujours sur la rive nord, un drôle d’ouvrage se dresse au milieu de la chaussée, le Dublin Draw Bridge, un pont à bascule. En fait, il n’y a pas un, mais deux ponts, côte à côte. Construits en 1912, ils servaient de portes d’écluses entre la rivière Liffey et le Canal Royal. Ils sont très hauts et vraiment impressionnants.

Après ces deux ponts, l’architecture du quartier change et oscille entre entrepôts réhabilités et bâtiments ultra-modernes, comme notamment le DCC, le « Dublin Convention Center ». De ce dernier émerge un énorme cylindre en verre incliné de 54 mètres de hauteur et d’un diamètre de 39 mètres.

Le Grand Canal

Sur la rive sud, à quelques mètres du Samuel Beckett Bridge, le Grand Canal rejoint la Liffey. Suivre ce canal constitue une autre jolie balade. Il y a tout d’abord un quartier très moderne qui a poussé tout autour d’un grand bassin, Grand Canal Square. Un grand bassin qui accueille même un petit port de tourisme. Le canal est bordé par une large esplanade piétonne et deux bâtiments aux allures très modernes. Il y a le Bord Gáis Energy, un théâtre, dont la silhouette évoque un diamant ; et juste à côté, the Marker, un hôtel dont la façade alterne des rectangles blancs et noirs inspirés de la Chaussée des Géants. Au bout du bassin, c’est le « Silicon Docks » : on y trouve des entreprises comme Google, Facebook ou encore Amazon.

Puis le bassin laisse place au canal à proprement parler. Le lieu devient plus confidentiel. Le canal est étroit  ; il n’est plus utilisé pour la navigation et de nombreux nénuphars s’y sont installés. Un chemin en terre arboré permet de le longer d’écluse en écluse. C’est une toute autre ambiance qui fait oublier que l’on se trouve dans une grande ville.

Dublin, Quartier de la distillerie

Le soir de notre arrivée, nous sommes sortis à la recherche d’un lieu pour manger. A deux pas de notre chambre d’étudiant, nous sommes tombés sur une immense cheminée en brique. elle domine une large esplanade piétonne. Elle fait partie de la Old Jameson distillery, où on peut découvrir le processus de fabrication du whiskey.
On peut traverser la distillerie et découvrir à l’arrière un alambic… ou s’extasier devant les reflets de la cheminée dans les façades vitrées (oui, j’avoue, je dois l’avoir photographiée sous toutes les coutures:) ). Il est possible de grimper dans la cheminée pour avoir une vue sur la ville. Il ne faut pas hésiter à pousser plus loin et à sortir par la Bow Street. Ici, nous avons découvert une cloche assez imposante . Dans cette même rue, il y a une sculpture un peu particulière comme un animal qui chevauche un mur sur le Friary Building. Et si on pousse encore un peu plus loin sur Bow street, on peut découvrir une jolie petite église anglicane, Saint Michan’s Church, mon coup de coeur dont je vous ai parlé plus haut (entrée à l’opposé par la N1).

Sur l’esplanade Smithfield, il y a de nombreux coffe shops et restaurants, un endroit calme et bien sympathique. C’est d’ailleurs ici que nous avons pris notre petit déjeuner tous les matins, au Third Place. Et tout au bout de l’esplanade, n’oubliez pas de jeter un œil sur l’immense fresque qui recouvre tout un bâtiment.

Suggestion d’itinéraires à pied

Voici mes itinéraires de visite à pied, 7 km chacun à la base… à multiplier par 2 si on y ajoute les visites, les photos, les aller-retour pour aller voir un monument, une façade, une rue, un pub sympa…

Le coin pratique

  • Hébergement : Adcairn House – Campus Accomodation , chambre avec salle de bain dans une résidence étudiante, plus abordable que l’hôtel et très calme en plein mois d’août. Celle-ci est très bien située à deux pas de la distillerie Jameson et d’une esplanade très animée. Le cœur de Dublin est à une dizaine de minutes à pied ;
  • Les restaurants et coffe-shops que j’ai bien aimés
    • Third Place, un coffee shop situé presque en face de la distillerie sur Smithfield, un endroit très convivial pour prendre son petit déjeuner, livres à disposition, et une offre bien variée dont l’irish breakfast ;
    • The Woollen Mills, avec vue sur le célèbre pont Ha Penny Bridge, plats classiques et copieux dont le Fish and Chips ;
    • Porterhouse, un pub et une brasserie situés dans le quartier de Temple Bar, les murs sont entièrement recouverts de bouteilles de bière… et d’ailleurs, le choix de bière est assez phénoménal ;
    • The Church, un endroit insolite pour boire une bière ou pour manger, une véritable église dans laquelle Arthur Guiness s’est marié, transformé aujourd’hui en « Café, Late bar and Restaurant ». L’intérieur vaut vraiment le coup d’œil.
  • Envie de se poser un moment entre deux visites ailleurs que dans un pub, pas de souci ; Dublin possède nombreux parcs. J’ai bien aimé celui de Stephen’s Green. IL est très arboré et très animé. Il attire de nombreux dublinois : parents et enfants viennent s’y détendre, les mariés s’y faire photographier.

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