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Les trois châteaux de Ribeauvillé

Plus que la ligne bleue des Vosges, ce qui m’a frappée en Alsace, c’est le nombre important de châteaux forts accrochés à flanc de montagne. Parfois isolés, parfois par groupe de deux ou trois. Dans cet article, je vous invite à me suivre dans une belle randonnée à la découverte des trois châteaux de Ribeauvillé.

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi, créé par Sylvie, du blog Le Coin des Voyageurs. Pour ce mois de mars, le thème « Vieilles pierres» a été choisi par Annabelle du blog Matante A – blog voyage.

Les seigneurs de Ribeaupierre

Ribeauvillé fut le fief des seigneurs de Ribeaupierre, des seigneurs qui s’illustrèrent dans les croisades et qui contribuèrent à faire de Ribeauvillé une petite ville dotée de fortifications. Aujourd’hui, il reste peu de traces de ces fortifications, si ce n’est morceaux de remparts ou encore la belle Tour des Bouchers. Construite au 13ème siècle, elle doit son nom aux abattoirs et étals de bouchers installés à ses pieds. A l’époque, elle servait de beffroi et de prison.
Les seigneurs de Ribeaupierre sont également connus pour avoir protégé les Ménétriers, des joueurs de musique. Tous les ans, le premier dimanche de septembre, Ribeauvillé est le théâtre d’une fête qui rend hommage à cette corporation.

Les seigneurs de Ribeaupierre édifièrent trois châteaux dans la montagne. Le seul moyen d’aller les visiter est d’emprunter un sentier de randonnée, le GR5. Il faut se rendre à l’extrémité du village, tout aux pieds de la montagne et emprunter le Passage Jeannelle, situé à l’angle du restaurant les Trois Châteaux. Le chemin suit une ancienne muraille sur quelques mètres puis bifurque à gauche pour s’élever rapidement au-dessus du village, au milieu des cultures de vignes. L’effort est soudain, mais un petit kiosque à mi-hauteur permet de retrouver son souffle. C’est l’occasion d’admirer le point de vue sur la plaine d’Alsace et la Forêt Noire à l’horizon. Ensuite, le chemin entre dans un sous-bois ; un couvert d’arbres bienvenu car le soleil commence à taper fort…

Saint-Ulrich, le plus imposant

Quelques trouées dans les arbres permettent de voir que nous nous rapprochons de notre premier objectif, le château de Saint Ulrich. Il doit son nom au saint à qui sa chapelle fut consacrée . Auparavant, il portait le nom de « Grand Ribeaupierre ». Situé à flanc de montagne, à 528 mètres d’altitude, nous l’avions remarqué depuis la route avec ses murs dentelés et son donjon carré. C’est le mieux conservé des trois et le plus imposant par la taille. Au départ, en 1140, les seigneurs de Ribeaupierre édifièrent un château de style roman avec le donjon que l’on voit encore aujourd’hui. Il a été agrandi au fil des années et des générations jusqu’au 15ème siècle, époque à laquelle les Ribeaupierre quittèrent ce lieu pour aller s’installer dans une résidence plus « moderne » de type renaissance.

Ici, il est possible de déambuler dans les ruines et même de grimper au donjon, vestige du 12ème siècle. De là-haut, on a alors une belle vue sur la salle des chevaliers et ses magnifiques fenêtres en ogive, vestiges du 13ème siècle. Une belle vue également sur Ribeauvillé et la plaine du Grand Ried jusqu’à la Forêt Noire. C’est aussi d’ici que l’on peut bien voir le château du Girsberg construit à l’aplomb d’une barrière rocheuse. On prend alors toute la mesure de la complexité qu’a du représenter sa construction.

Au sommet, le Haut Ribeaupierre

Notre deuxième étape nous mène au point le plus haut de la randonnée, à 645 mètres d’altitude, là où se trouve le château du Haut-Ribeaupierre. Le chemin est moins pentu et c’est tant mieux car la chaleur est bien présente. Au détour d’un virage, une belle tour ronde crénelée émerge de la végétation. Car le château est envahit par les ronces et les arbustes. C’est le moins bien conservé des trois et son accès est interdit car les murs sont fragilisés.
Construit à la fin du 12ème siècle, il est connu sous le nom de « Altenkastel » (vieux château). C’est un lieu qui servit de prison pendant la guerre de Cent Ans à un chevalier anglais puis à l’un des fils Ribeaupierre quelques années plus tard, puni pour sa passion des jeux et ses mauvaises fréquentations. Un panneau d’information propose une reconstitution en dessin qui me laisse songeuse. Difficile en effet d’imaginer ces ruines avec plusieurs tours coiffées d’un toiture pointue – il n’en reste qu’une vraiment visible. S’il est certes moins impressionnant que le Saint Ulrich, il possède un certain charme.

Le nid d’aigle, le Girsberg

Nous amorçons ensuite le chemin retour qui va nous faire passer par le troisième château, celui de Girsberg, encore appelé Petit-Ribeaupierre. Il est construit sur un éperon rocheux et paraît difficilement accessible. Il était destiné à renforcer la défense du château Saint Ulrich situé à quelques centaines de mètres et n’aurait jamais été habité. La reconstitution imagée montre un étonnant château qui épouse étroitement la paroi rocheuse. Finalement, c’est de loin qu’il est le plus impressionnant, lorsqu’on peut avoir le point de vue sur l’éperon rocheux et les murailles construites en aplomb. Du chemin qui borde le château, il y a un très beau point de vue sur la plaine alsacienne et sur le château de Saint Ulrich.

Mon avis sur la randonnée

Il s’agit d’une belle randonnée qui permet de découvrir trois châteaux forts, tous en gré rose des Vosges, mais assez différents par leur taille, leur emplacement, leur fonction initiale ; une randonnée agréable pour les points de vue qu’elle offre, pour les ruines impressionnantes qu’elle permet de découvrir, agréable aussi car en grande partie dans un sous-bois. La montée, raide du départ, est finalement bien vite oubliée. Et quel plaisir, à la fin de la balade, de retrouver la jolie ville de Ribeauvillé, avec ses maisons colorées et fleuries et ses ruelles piétonnes.

Le coin pratique

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16 comments
    1. Renée

      Merci Pierre. J’avoue que ce fut une réelle découverte pour moi. Je suis vraiment très étonnée par le nombre important de châteaux comme ceux-ci que l’on peut voir dans les Vosges.

  1. Annabelle

    Ce mois de vieilles pierres commence fort avec en prime ces 3 châteaux et une rando! En plus, dans les Vosges, lieu de naissance de mon chéri où je pense bien me rendre dans la prochaine année. Assurément, ton article me sera donc fort utile!

  2. Estelle

    Oh mais j’adore, c’est tout à fait mon type de château (en ruines). Cette rando a l’air géniale. Je me la note si un jour je retourne en Alsace.
    Trop belle la vue depuis le donjon.

  3. Anne LANDOIS-FAVRET

    J’ai visité la ville que j’ai trouvé très jolie mais je ne savais pas qu’il avait 3 châteaux sur les hauteurs ! Je les trouve très jolis en tout cas et la balade à l’air très agréable ! 🙂

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