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Irlande

Roadtrip dans le Connemara

Connemara

Cela fait maintenant une semaine que nous sommes en Irlande. Nous poursuivons notre roadtrip à travers le Connemara, un lieu emblématique. J’imagine des landes à perte de vue, des lacs parsemés ici et là où le paysage se reflète, une légère bise souffle faisant défiler les nuages. Je suis impatiente de découvrir ce lieu et en même temps, j’ai un peu peur d’être déçue…

Pour découvrir le Connemara, nous nous sommes posés à Spiddal, une petite ville située en bord de mer sur la baie de Galway. Rien de bien particulier à y voir, si ce n’est les lever de lune le soir. Je n’en ai jamais vu d’aussi beau, surtout lorsque la lune est pleine et rouge et se reflète dans les eaux de la baie.

La côte sud du Connemara

Faire la côte sud du Connemara depuis Galway jusqu’à Clifden, c’est emprunter un parcours sinueux où l’on perd parfois l’océan de vue tellement la côte est dentelée et émaillée d’une multitude d’îlots rocheux.

Un air de gaieté à Galway

C’est par Galway que nous entamons notre découverte du Connemara, une bien jolie surprise, car Galway est une petite ville haute en couleurs, où flotte un air de gaieté, peut-être accentué par le soleil qui brille haut et fort le jour de notre visite.
Visiter Galway, c’est essentiellement flâner dans les rues sans but précis, croiser une foule de badauds, admirer les façades colorées et les immenses fresques murales, chercher la terrasse où se poser, écouter des musiciens qui égrennent des notes folkloriques au coin des rues… Car au final, il y a peu de bâtiments historiques à voir, mais ce serait vraiment dommage de faire l’impasse sur Galway.

Nous avons débuté la visite par une agréable promenade piétonne qui longe la rivière et va jusqu’au port et à l’embouchure de la rivière Corrib. Sur la rive droite, il y a les vieilles rues très animées de Galway, ce sont celles que nous sommes allés explorer ensuite ; sur la rive gauche, l’ancien village de pêcheurs de Claddagh.

Claddagh, un nom célèbre en Irlande qui évoque la bague éponyme, celle qui présente un cœur tenu entre deux mains, surmonté d’une couronne. C’est par un habitant d’ici qu’elle a été créée. Elle est devenue un bijou important, se transmettant de mère en fille : si on la porte avec le cœur pointé vers les extrémités des doigts, c’est qu’on a le cœur libre ; à l’inverse, c’est qu’on est soit fiancé, soit marié.

La promenade piétonne qui longe la rivière démarre au pont Salmon Weir. De là, on peut voir un barrage et avec un peu de chance les saumons sauter hors de l’eau pour le franchir. De l’autre côté du pont, sur la rive gauche, se trouve la cathédrale, la plus grande église médiévale d’Irlande. Et elle est effectivement très imposante, notamment son dôme en bronze.

Du pont jusqu’à l’embouchure de la rivière (soit environ 900m), on peut donc suivre une petite promenade entièrement piétonne et ombragée. Elle est bordée d’un côté par la rivière, et de l’autre, par le Friar’s river canal. Ce sera l’occasion de découvrir la Fisheries Watchtower, une Tour de Guet des Pêcheries qui date de 1853. C’est le seul bâtiment de ce genre dans tout le pays. Ici, la pêche se pratiquait avec un filet tendu entre un petit bateau et la rive. La tour servait également à repérer les activités de pêches illégales.

Tout au bout de cette promenade se trouve la Spanish Arch, témoignage de l’époque médiévale. Elle servait au 16ème siècle à protéger le port de pêche. Vestige d’une ancienne porte, il y avait ici autrefois 4 arches, une seule a subsisté ainsi qu’une petite partie des remparts. Elle doit son nom aux échanges commerciaux avec l’Espagne qui étaient prédominants.

Nous quittons la paisible et verdoyante promenade pour nous engouffrer dans les rues piétonnes colorées et animées. Au détour d’une rue, nous découvrons la maison Lynch, aujourd’hui occupée par une banque. Il paraît que c’est l’une des plus belles maisons bourgeoises d’Irlande. On peut y entrer et découvrir dans le hall une belle cheminée. Mais ce que j’ai préféré, c‘est la façade sculptée, décorée de gargouilles, de magnifiques linteaux qui fourmillent de mille détails et de blasons du roi d’Angleterre.
Nous avons terminé notre visite par un moment de détente sur Eye’s square, un bel espace vert entouré de cafés.

Une côte dentelée

Nous avons ensuite tourné le dos à Galway pour plonger dans les paysages emblématiques du Connemara. Dans un premier temps, nous avons choisi de longer la côte de Spiddal à Clifden. Sur la carte, la route apparaît très découpée et nous donnait envie d’aller explorer tous les recoins. De Spiddal à Carna, notre première étape, la route ondule entre les prairies vertes ou brunes, ponctuées de lacs et d’étangs émaillés de nénuphars en fleur. Les montagnes du Connemara, toutes rondes, ferment le paysage d’un côté, tandis que de l’autre côté, la vue porte loin sur l’océan.

Première étape au village de Carna donc, où le bras de mer s’avance dans les terres. Quelques maisons sont construites au bord de l’eau ; il y a une jolie petite église blanche, avec devant de belles croix gaéliques qui ornent les tombes. De nombreux rochers recouverts d’une épaisse couche d’algues marron émergent de l’eau ; au loin, nous apercevons quelques petites plages de sable blanc. Les routes sont désormais bordées de gerbes de fleurs oranges, des crocosmias. Elles fleurissent à foison, c’est tellement beau !

Nous poursuivons notre chemin. Difficile de ne pas s’arrêter à chaque tournant. Nous sommes sous le charme des paysages. Cashel est notre deuxième étape. Il y a ici une église toute grise construite à flanc de coteau avec un beau point de vue sur la baie qui permet de réaliser à quel point la côte est découpée. L’intérieur de l’église fait penser à la cale d’un bateau renversé. A l’entrée, il y a un bidon de « holy water ». C’est la première fois que je vois ça !

Nous avançons jusqu’à Roundstone en suivant les contours et les détours de la côte. C’est le village le plus animé traversé jusqu’à présent. Il y a un petit port et des maisons colorées à flanc de collines qui se reflètent dans la baie. Il y a aussi plusieurs petits commerces et pubs, de quoi faire une pause déjeuner bien sympathique, ainsi qu’un village d’artisans tout au bout du village auquel je n’ai pas vraiment trouvé d’intérêt si ce n’est la tour surmontée d’une croix gaélique toute simple.

Nous suivons la route pour aller le plus au sud possible, passons devant le Bunowen castle, un château en ruine, puis arrivons là où la route s’arrête. Il y a ici une smokehouse, où les filets de saumon fumés (mais aussi d’autres poissons) sont préparés. Au final, on ne voit pas les ateliers de préparation et tous les produits sont congelés ; je suis un peu déçue. Par contre, il y a une belle plage de sable blanc et un manoir en ruine.

Nous voilà à Clifden, et nous retombons dans l’agitation d’une ville ; il y a même un léger embouteillage et peu d’endroits disponibles pour se garer. J’avoue que ça ne nous a pas donné envie de nous arrêter après ce grand bol de nature. Nous avons donc continué notre chemin pour rejoindre la Skyroad. Une route panoramique qui fait le tour d’une petite péninsule, une route étroite, mais vraiment très étroite, et qui plus est sinueuse, avec de beaux points de vue sur la côte notamment depuis la Lower Skyroad. Elle prend un peu de hauteur dominant la côte. Ici, c’est la bruyère mauve qui est très présente, en compagnie de petites fleurs jaunes. Mais j’étais tellement concentrée sur la conduite que j’ai eu du mal à profiter du paysage et des points de vue ; la Skyroad est probablement l’une des routes les plus étroites que j’ai empruntée…., le style de route où tu espères ne jamais croiser personne.

Ce trajet a été assez surprenant. Les paysages sont magnifiques, mais je m’attendais à rouler sur des chemins désertiques ; or, la côte est ponctuée de loin en loin de petits villages ou hameaux.
Mais le désert, nous l’avons finalement rencontré, en retournant sur Spiddal et en empruntant une toute petite route – oui encore une 🙂 – où il n’est pas envisageable de se croiser. Il faut donc être attentifs aux passing places, mais ici, la vue porte loin, et il n’y a pas de précipice en bord de route, ce qui facilite la conduite. Nous traversons les tourbières où nous avons pu voir la récolte de la tourbe. Elle est cassée en petites bûches puis mise en sacs. C’est le paysage tel que je m’imaginais le Connemara, de grandes étendues herbeuses, vallonnées, balayées par le vent, une route sinueuse qui se perd dans le paysage, l’impression d’être seul au monde. Une route quasi déserte où nous ne croiserons pratiquement personne.

Les montagnes du Connemara

Notre deuxième excursion nous mène dans le parc national du Connemara. Le parc national du Connemara s’étend sur 2000 hectares alternant tourbières, landes, collines tout en rondeur. Il est traversé par la chaîne de montagnes des Twelve Bens ; le Benbaun est avec ses 725m le plus haut sommet du comté de Galway. Sur ces routes, les moutons sont rois. Ils se promènent, se prélassent sur les bas-côtés mais aussi au milieu de la route.

Screebe Waterfall

La route longe des étendues d’eau. Sur le côté, une petite cabane en pierre attire l’œil. Devant nous, un pont franchit des eaux tumultueuses. Nous nous y arrêtons presque par hasard. Ce sont les Screebe Waterfall, pas très hautes, pas très impressionnantes, mais étonnantes dans ce paysage légèrement vallonné, recouvert de landes à perte de vue. Il y a un peu de place pour s’arrêter sur le bas côté et aller jeter un œil.
A Mam Cross, nous bifurquons pour emprunter la N59, une route bordée de tous côtés d’étendues d’eau. Puis direction le Lough Inagh par la R344.

Lough Inagh

Attention, coup de cœur assuré ! Dans ce lac, les Maumturk Mountains et les Twelve Bens se reflètent avec une belle pureté. Pour peu qu’il n’y ait pas le moindre souffle de vent, les eaux du lac deviennent de véritables miroirs pour les collines alentours. Tout autour du lac, de nombreux moutons gambadent ; par contre ils sont assez farouches et il est difficile de les approcher.

Kylemore Abbey

Nous bifurquons sur la N59 et parcourons quelques kilomètres avant de découvrir dans un virage, perdu au milieu de nulle part, un château bâti au bord d’un lac. Il s’agit là d’un vaste domaine, dont la pièce centrale, le château, aujourd’hui transformé en abbaye, était un cadeau offert par Henri Mitchell à son épouse. Et quel château : imposant avec son style victorien. Aujourd’hui, le bâtiment est devenu une abbaye et il est occupé par des religieuses bénédictines, mais une partie peut se visiter. On peut ainsi découvrir une succession de pièces contenant du mobilier, des tapisseries murales, le tout très raffiné. Il y a même des toilettes où il faut vraiment jeter un œil ! Elles sont grandes et joliment décorées de carrelages, dans le plus pur style victorien.

Si l’abbaye est le point central de ce domaine, il y a bien d’autres choses à voir tout autour, notamment un immense jardin, ou plusieurs jardins : celui des parterres fleuris, celui du potager, celui des arbres, celui qui borde le lac… Il n’a pas du être simple de transformer ces étendues de lande pour les rendre cultivables, qui plus est avec de nombreuses variétés d’arbres et de fleurs.

Parmi tous ces espaces, j’ai beaucoup aimé le jardin clos victorien. Pour le découvrir, il faut franchir de hauts murs qui le dissimulent intégralement à la vue. Une fois passé le porche d’entrée, c’est un immense parterre de fleurs colorées savamment agencées qui se dévoile. Au fond du jardin se trouvent les maisons des jardiniers, celle du chef, la plus imposante et celles des autres jardiniers, plus modestes. Delà, il y a une belle vue sur Diamond Hill. Et à côté du jardin, on peut aller saluer les poneys du Connemara, une race pure connue pour sa nature douce. En quittant le jardin, on peut suivre une promenade dans les bois qui longe une rivière.

Diamond Hill

Dès que l’on quitte Kylemore Abbey, on retombe dans le paysage du Connemara, des landes à perte de vue et des montagnes arrondies. Juste avant Letterfrack, il y a une jolie randonnée à faire ; une randonnée qui commence doucement mais qui se termine par 30 mn de grimpette plutôt raide si l’on choisit d’aller jusqu’au sommet (445m). Il y a en effet plusieurs possibilités, qui permettent de grimper plus ou moins haut et de profiter des points de vue. Pour autant, je vous conseille de faire l’effort d’aller tout en haut et de suivre le Upper Diamond Hill (le sentier rouge), pour avoir une vue à 360 degrés, une vue à couper le souffle sur la presqu’île de Renvyle d’un côté, sur l’abbaye de Kylemore et la chaîne de montagnes de l’autre. Nous avons eu la chance de faire cette randonnée sous le soleil et sans vent, car ce dernier doit bien corser la montée lorsqu’il souffle ! Comptez deux heures pour réaliser le parcours rouge.

Au final, déçue ou séduite ?

J’étais impatiente de découvrir le Connemara et en même temps, j’avais un peu peur d’être déçue… J’ai été surprise par le paysage côtier ; je ne m’attendais pas à ça du tout et du coup, j’en ai presque été déçue. Pourtant, c’est très beau ! Mais j’ai finalement trouvé ce que je cherchais, notamment lorsque nous avons emprunté cette petite route au sud de Clifden qui pénètre au milieu de la lande, un endroit désertique où nous avons croisé bien plus de moutons que d’humains. Et j’ai adoré le Lough Inagh, ce magnifique miroir où les montagnes se reflètent.

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