Loading...
Occitanie

La Montagne Noire, entre Massif Central et Pyrénées

À l’Est de l’Occitanie, il est un petit massif aux sommets doucement arrondis, une silhouette observable depuis l’est toulousain. Il faut savoir se perdre sur les petites routes qui le traverse, des routes qui se faufilent au milieu d’une forêt dense et découvrir tout à coup, un lac, une cascade, un point de vue sur la plaine…

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi, créé par Sylvie, du blog Le Coin des Voyageurs. Pour ce mois de novembre, c’est le thème «Montagnes» que Virginie du blog Les Aventures d’Arthur et Thibaut a retenu.

Repères géographiques

À moins d’une heure de Toulouse, à l’est, la Montagne Noire est un lieu hors du temps où la nature a toute sa place, un lieu de fraîcheur lors des journées torrides de l’été, un lieu de baignade, de randonnée, un lieu où il fait bon respirer et se détendre.
Le massif est situé dans le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc et s’étend sur 4 départements : la Haute-Garonne, le Tarn, l’Aude et l’Hérault. Il touche les contreforts du Massif Central. Les Pyrénées, quant à elles, ne sont pas bien loin et se laissent facilement observer depuis le versant sud.
De la plaine, le massif se détache de l’horizon par sa couleur sombre, noire : il est recouvert d’une épaisse forêt, en majorité des châtaigniers, des hêtres, des sapins et des épicéas. Sur le versant sud, on trouve aussi des chênes et des oliviers. Car ici se rencontrent les influences océaniques et méditerranéennes.
C’est un massif tout en rondeur, point de relief pointu, point de haute montagne : le plus haut sommet, le Pic de Nore, culmine à 1211 m d’altitude. Il est facilement reconnaissable par le relais de télévision qui a été implanté dessus.

Boldair, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Une ode à la nature

Comme tout massif montagneux, la Montagne Noire offre une diversité de paysages naturels, comme autant d’invitation à la balade ou à la petite randonnée. En voici une petite sélection.

Pour commencer, il y a le Pic de Nore, le plus haut sommet donc (1211 m), situé à l’est du massif. Son sommet est recouvert de landes. De là-haut, c’est un panorama à 360° qui s’offre à la vue, sur les Pyrénées, le Minervois, les Corbières… Il paraît même que par temps très clair, on peut apercevoir la Méditerranée. Surnommé le « Petit Ventoux », il est très prisé des cyclistes.

L’eau est très présente dans le massif, sous forme de cascades ou de lacs. Il y a d’ailleurs ici la plus haute cascade d’Europe, celle de Cubserviès, avec une chute de 90 mètres, pas moins ! Néanmoins, comme elle est constituée de plusieurs ressauts, la partie visible n’atteint que 35 mètres.

METGE Jean, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Envie d’une petite baignade ? Direction le lac de Montagnès. Il est situé à 680 mètres d’altitude, dans le Tarn, juste après Mazamet sur la route de Carcassonne. Il bénéficie d’un classement en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique pour ses prairies humides. Il est possible d’en faire le tour à pied (2,7 kilomètres). La plupart du chemin est ombragé ; par endroit, les arbres s’écartent laissant entrevoir un magnifique panorama sur le Pic de Nore. Le site propose une gamme d’activités variées comme une zone de baignade surveillée, des jeux aquatiques, un mini-golf ou encore un parc accro-branche. Mention spéciale pour la #teamsansvoiture : le lac est accessible en navette gratuite depuis les centres-villes de Mazamet ou Aussillon.

Envie d’encore plus de fraîcheur ? Rien de tel que d’aller explorer gouffres et grottes. Le gouffre géant de Cabrespine est situé à 30mn au nord de Carcassonne. Géant, car il présente des dimensions exceptionnelles que l’on peut découvrir depuis une passerelle de verre.
Pas très loin de ce gouffre se trouve la grotte de Limousis, la plus grande du pays Cathare, l’occasion de découvrir de jolies formations géologiques.

Gouffre de Cabrespine – Jcb-caz-11, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Envie de crapahuter dans les rochers ? Direction le nord du massif, à la découverte du Sidobre et de ses mastodontes de granit. Ici, les rochers prennent des formes familières ou imaginaires. Le bloc le plus connu est le Peyro Clabado, un énorme bloc de 780 tonnes délicatement installé sur un autre bloc beaucoup plus petit. Il y a aussi le Roc de l’Oie. La légende raconte qu’un tyran gardait une oie prisonnière dans une grotte. Il ne l’autorisait à sortir que la nuit pour aller couver son œuf. Mais un jour, cette dernière s’éternisa dehors après le lever du jour. Pour la punir, le tyran la pétrifia sur son œuf. De nombreux sentiers permettent de découvrir le site.

Sur les traces Cathares

Au sud-est du massif, à 18 km de Carcassonne, il est un village qui possède quatre châteaux médiévaux, le village de Lastours. Les châteaux existent au moins depuis le 11ᵉ siècle. Les seigneurs de Cabaret à qui ce site appartenait se sont enrichis notamment grâce à l’exploitation du minerai de fer. C’est ainsi que des villages fortifiés se sont développés tout autour des châteaux au 12ᵉ siècle. Au même moment, la religion cathare s’est répandue dans la région et les châteaux de Lastours devinrent un haut-lieu du catharisme soutenu par les seigneurs de Cabaret.

Non loin de là se trouve un autre vestige du Catharisme, le village de Saissac. Il est construit à flanc de montagne et abrite l’un des plus vieux châteaux Cathare (fin du 10ᵉ siècle) dont on peut encore voir les fortifications.

Pethrus, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

Des villages chargés d’histoire

À l’ouest du massif, il y a également de très jolis villages à découvrir, avec chacun une histoire bien particulière. Il y a ainsi Sorrèze qui doit sa renommée à son abbaye-école. Si celle-ci a été créée en 754, probablement par Pépin le Bref, c’est l’enseignement mis en place à partir du 17ᵉ siècle qui fera sa renommée, au point de devenir école royale militaire sous Louis XVI. Elle accueillera alors des enfants, parfois très jeunes, du monde entier.

À quelques kilomètres de là se trouve Durfort, qui était autrefois un centre de production de textile à l’aide de moulins à draps, les foulons. Mais lorsque l’activité a périclité, les moulins ont été transformés en « martinets » pour pouvoir forger du cuivre et produire des chaudrons et autres ustensiles de cuisine (bassines à confiture, casseroles…). En flânant dans les rues, on peut voir de nombreux chaudrons accrochés aux façades. Juste au-dessus du village se trouve un oppidum où les Gaulois avaient installé un système défensif, l’oppidum de Berniquaut ; une jolie petite randonnée que je vous conseille avec un beau point de vue à la clé.

Au cœur de la Montagne Noire, il y a Hautpoul, le berceau historique de Mazamet. Il aurait été fondé par un roi wisigoth en 413. Mais les habitants, frappés à plusieurs reprises par les guerres de religion, finirent par quitter leur piton rocheux pour s’installer dans la vallée. Pour visiter à Hautpoul, il faut emprunter une longue passerelle métallique qui enjambe les gorges de l’Arnette, 70 mètres au-dessus de la rivière !

Accroché aux pentes sud de la Montagne Noire, Montolieu est connu comme le village des livres. Et effectivement, en se promenant dans les rues, on trouve de nombreuses petites librairies. Mais le village possède aussi un riche patrimoine historique, comme la Porte Saint-Denis et ses deux tours, vestiges des fortifications. L’Apostrophe, aujourd’hui chambre d’hôtes et galerie d’art, était autrefois une manufacture de tissus. Quant à la cave coopérative construite en 1938, elle abrite désormais le musée Cérès Franco et ses collections d’art contemporain. Il ne faut pas quitter le village sans aller faire une petite marche jusqu’au pont de l’Izoule, un pont qui date du 11ᵉ ou 12ᵉ siècle.

Aux sources du canal du midi

L’Occitanie est traversée d’ouest en est par le canal du Midi. Saviez-vous que celui-ci est alimenté par des rigoles qui descendent de la Montagne Noire ? C’est Pierre Paul Riquet qui est à l’origine de cet ingénieux mécanisme (qu’il a d’abord testé dans son château de Bonrepos près de Toulouse). L’idée était de capter les eaux des ruisseaux et des rivières et de les amener dans trois réservoirs, le Lampy, les Cammazes et Saint Ferréol. Les eaux sont dirigées grâce à des rigoles des bassins jusqu’au Seuil de Naurouze, point le plus haut du canal et ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée.

Parmi les trois réservoirs, Saint Ferréol est aujourd’hui probablement le plus fréquenté, connu comme la « plage des Toulousains ». Le lac est entouré d’une belle forêt et dispose d’une large plage. Autour du lac, un sentier permet de découvrir la rigole ainsi qu’un petit parc. En contrebas du barrage, on peut même voir un geyser. À ne pas manquer également, le « Réservoir du canal du midi », un espace muséographique dédié à l’histoire du canal et à son système d’alimentation, sans oublier le must, la Galerie des Robinets, seule galerie intérieure du barrage accessible au public.

La Montagne Noire est certes un petit massif, mais il regorge de belles surprises. Il y en a pour tous les goûts, toutes les saisons : visites historiques, randonnées, baignades, sites naturels variés… quel sera votre choix ?

Le coin pratique

Sites d’informations sur la Montagne Noire et ses curiosités :

9 comments
  1. Estelle

    Félicitations, tu es la seule du collectif EFA qui ne parle pas des Alpes ce mois-ci ?. C’est bien de découvrir d’autres massifs.
    Très étonnant ces énormes blocs de granit en équilibre.

  2. Delphine

    Comme le souligne Estelle dans son commentaire, ça fait du bien d’avoir autre chose que les Alpes pour ce thème « montagne ». La Montagne noire fait partie des coins que j’aimerais visiter donc ton article tombe à pic (je veux voir cette passerelle de Hautpoul 🙂

  3. Pauline

    Je connais mal cette montagne pourtant si proche de Toulouse, je connais surtout les points d’intérêts dont tu parles qui sont situés à l’ouest… Du coup ton article m’a donné envie d’aller voir les autres 😉 Merci pour la balade virtuelle et les idées de promenades !

  4. Virginie

    Merci de ta participation non alpestre ! 😀 Je suis déjà allée dans le Sidobre avec mes beaux parents, à crapahuter au milieu de tous ces cailloux. C’est épatant comme endroit !

  5. Emmanuel

    J’ai entendu parler récemment des Montagnes Noires, comme partie méridionale du Massif Central.
    Egalement, nous les avions franchi en voiture entre Albi et Carcassonne, un joli arrière pays qui contraste avec le climat méditerranée qui prédomine ailleurs.
    Je pense que ce territoire me plairait à vélo 🙂

    1. Renée

      Merci Emmanuel. C’est effectivement un lieu qui attire de nombreux cyclistes. Il te faut donc le programmer dans tes futures escapades à vélo ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.