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Japon

Aller à Nikko…

Aller à Nikko… pour voir du pays, pour fuir l’agitation tokoyïte, pour se promener dans les Alpes Japonaises, pour tester les transports ferroviaires, les gares, les correspondances de trains…

Pour toutes ces raisons, nous avions prévu de couper notre séjour à Tokyo par deux jours sur Nikko et sa région. Nous sommes donc partis légers de bon matin, laissant le gros de nos bagages à Tokyo, direction la gare de Shinjuku. 8H00, c’est l’heure de pointe. Le métro est bondé. Beaucoup d’hommes en chemises blanches et pantalons foncés. Une classe de très jeunes écoliers montent dans notre rame ; ils sont tous en uniforme.

Pour nous rendre à Nikko, nous prenons deux trains « locaux » et un shinkansen, le tout sans nous tromper ! Nous voilà rassurés. Tout est très bien indiqué et l’application Hyperdia facilite beaucoup les choses : il suffit d’indiquer le point de départ et celui d’arrivée, et les horaires s’affichent avec les durées, le numéro du quai, éventuellement la distance à parcourir à pied. Par terre sur les quais sont inscrits les numéros des wagons. Car les trains s’arrêtent toujours au même endroit avec une précision extrême. C’est assez impressionnant. En fait, les contrôleurs à quai guident les conducteurs avec une gestuelle bien particulière et je dois l’avouer, assez esthétique. Donc, lorsqu’on veut prendre un train, il suffit de repérer sur le quai le numéro de la voiture dans laquelle on veut monter (ou le numéro des voitures pour lesquelles une réservation n’est pas obligatoire), puis de faire sagement la queue… 2H30 plus tard, nous arrivons à Nikko. A la gare, nous nous procurons un pass de 2 jours sur les lignes de bus Tobu pour effectuer nos déplacements.

Nikko, et ses sanctuaires hauts en couleurs

Cette première journée, nous la consacrons à la ville de Nikko et plus particulièrement à la visite de trois sanctuaires : le Futarasan, le Taiyuin-byo et le Tosho-gu. Construits au milieu d’une forêt de grands cèdres, leurs couleurs ressortent particulièrement bien sur le vert des arbres immenses. Nous avons fait le choix de commencer par celui qui est le plus haut perché et où nous nous rendons en bus, le Futarasan, puis de redescendre à pied en visitant les autres jusqu’au fameux pont Shinkyo. A noter que les noms des édifices ne sont que très rarement écrits en romaji (lettres romaines) et nous avons eu à plusieurs reprises des doutes et des hésitations !

Le Futarasan est le plus ancien sanctuaire : il date de 1619. Il est dédié aux dieux des monts de la région : le Nantaï, le Nyotaï (sa compagne) et le mont Taro (leur enfant). Il est aussi le protecteur de la ville. On y accède par un escalier surmonté d’un tori. Il faut ensuite s’enfoncer dans la montagne pour atteindre le coeur du sanctuaire. Ainsi perdu au milieu d’immenses cyprès, il s’y dégage une atmosphère de calme.

Juste à côté se situe le Taiyuin-byo. Situé un peu à l’écart de la route, il y a peu de visiteurs, ce qui n’est pas pour nous déplaire. C’est le mausolée de Tokugawa Lemitsu, shogun qui ferma le Japon au commerce étranger au 17ème siècle. Pour l’atteindre, il faut emprunter une allée bordée de lanternes offertes par les Daimyo (les seigneurs), puis franchir une succession de portes, toutes magnifiquement ornées. Peintes en rouge vermillon, elles sont ornées de lions, dragons, fleurs. Des gardiens à l’air féroce et très colorés surveillent les accès. On finit par arriver au cœur du sanctuaire, sur une terrasse où trône un magnifique bâtiment : c’est là que se situent le Haiden (salle de révérence) et le Honden (salle de prière où réside l’esprit du shogun). Le bâtiment est couvert de sculptures aux multiples détails, de peintures aux couleurs vives, parfois de feuilles d’or.

Nous nous arrêtons ensuite au Tosho-gu, probablement le sanctuaire le plus célèbre et le plus imposant de Nikko. A l’entrée, une pagode a été érigée dont chaque niveau représente un élément naturel : la terre, l’eau, le feu, le vent et tout en haut le ciel. Après avoir franchi une porte gardée par des statues très colorées et à l’air terrifiant, on se retrouve dans une première cour ornée de nombreuses lanternes, d’un tori et comprenant plusieurs bâtiments. Sur l’un d’eux, trois singes sont sculptés : il y a celui qui n’écoute pas le mal, celui qui ne dit pas le mal, enfin celui qui ne voit pas le mal. C’est aussi ici que l’on peut voir le chat endormi : le Nemuri-Neko. C’est le deuxième symbole de ce sanctuaire. Il a été peint par un artiste japonais du 17ème siècle passionné par les chats qui alla jusqu’à s’isoler pour produire une oeuvre parfaite ! Et c’est celle du Tosho-gu qui est considérée comme un aboutissement de sa recherche et qui est classée Trésor National du Japon. Comme dans les autres sanctuaires, une succession d’escaliers et de terrasses mènent au Honden, là encore richement décoré. Dans ce sanctuaire, j’ai fait réaliser un seau officiel sur mon cahier nomade. On les appelle des «goshuin». Ils sont composés d’un dessin au tampon rouge et d’une calligraphie propre au lieu faite au pinceau et à l’encre de Chine. Ils sont réalisés devant les gens et remis avec une bénédiction le plus souvent.

Notre promenade se termine tout en bas, au bord de la rivière, enjambée par un pont en bois laqué de rouge, le pont Shinkyo. Il était réservé au shogun. On peut aujourd’hui l’admirer d’un autre pont. Il ressort particulièrement bien sur le vert de la forêt qui borde la rivière.

Pour clore cette belle journée, nous avons fait un petit arrêt dans une pâtisserie où nous avons dégusté des gâteaux au matcha et aux haricots rouges, accompagnés de thé vert froid. Et même si les échanges sont compliqués, nous sommes reçus avec beaucoup de gentillesse. C’était un moment très agréable.

Balade dans le parc national de Nikko

Notre deuxième journée nous mène hors de Nikko. Nous commençons par prendre notre petit déjeuner dans un Family Mart. Comme dans la plupart des konbini, on peut y acheter de quoi manger puis s’installer dans une petite salle attenante. Il y a souvent des machines à café ou des distributeurs de boissons. Nous prenons ensuite le bus jusqu’à Yumoto Onsen. Nous y découvrons des sources d’eau chaude sulfureuse. On peut s’y promener très facilement grâce à un chemin en bois qui serpentent entre les différents abris protégeant les sources. Puis, nous longeons le lac Yunoko. La balade est très agréable et ombragée ; il y a beaucoup de peintres installés avec leur chevalet.

A l’extrémité du lac, nous découvrons les Yudaki Falls. Un escalier les longe de haut en bas. C’est là qu’est installé un marchand de petits poissons : il les enfile sur une brochette et les fait griller. C’est bon mais vraiment très salé ! Le chemin continue ensuite vers Izumiyadoike Pond dans le marais de Senjogahara. On y circule grâce à des pontons en bois. Peu à peu, la forêt laisse place à de vastes champs très fleuris. Le marais abrite une grande diversité de faune et de flore. Nous avons effectivement vu des milliers de fleurs dont des orchidées, mais au final peu d’animaux, en tout cas aucun singe, ni aucun ours malgré les pancartes de mise en garde. Nous avons entendu de très beaux chants d’oiseaux… sans jamais les voir. Mais il faut dire que ce jour-là, de nombreuses écoles étaient en sortie scolaire dans ce coin : nous avons croisé avec beaucoup d’amusement de nombreuses classes, plus ou moins bruyantes.

Comme la chaleur était tout à fait supportable, nous avons poursuivi notre petite randonnée vers les Ryuzu Falls. Nous nous retrouvons à nouveau dans la forêt, à longer une petite rivière. Aux Ryuzu Falls, le cours d’eau se sépare en deux évoquant une tête de dragon. De là, nous avons repris le bus jusqu’au lac Chuzen-ji. Il a été formé lors d’une éruption volcanique et est dominé par le Mont Nantaï. Juste à côté se situent les Kegon Falls, qui font partie des plus hautes cascades du Japon et que l’on peut admirer depuis une plateforme aménagée. C’est de là que nous avons repris le bus pour Nikko puis le train jusqu’à Tokyo.

Ces deux journées ont constitué une bien jolie parenthèse au cœur de notre séjour à Tokyo. Nikko mérite vraiment le détour. Les sanctuaires noyés dans la forêt de cèdres sont vraiment magnifiques ; ils possèdent une grande richesse de couleurs et un style très particulier que nous n’avons pas retrouvé ailleurs au Japon. La balade dans la montagne, quant à elle, même si elle ne constitue pas un incontournable, permet de faire une agréable pause et de découvrir des paysages alpins.

One comment
  1. Aurélie

    La lecture de ton article me conforte dans l’idée que Nikko a besoin de plusieurs jours sur place pour être appréciée à sa juste valeur !
    Je me rends compte que je n’ai eu le temps que d’effleurer la richesse du lieu.
    Et je te rejoins : c’est agréable de couper un peu les visites avec un peu de nature, d’autant que la nature japonais est magnifique !

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