Camon, le village des roses

Camon, plus beau village de France

Il est un petit village en Ariège à mi-chemin entre le lac de Montbel et Mirepoix, appelé Camon. Lové dans un vallon, il est bordé, sur 3 de ses côtés, par une boucle de l’Hers. D’ailleurs, le nom du village vient du Gallo Romain « cambo dunum » qui signifie la forteresse du méandre. Au 10ᵉ siècle, il y avait ici une abbaye bénédictine construite, suppose-t-on, à la demande Charlemagne. C’est autour d’elle que le village s’est ensuite installé. L’abbaye que l’on peut voir aujourd’hui a été reconstruite au 15ᵉ siècle, les précédents bâtiments ayant été détruits par une inondation puis par des pilleurs qui y mirent le feu ; c’est d’ailleurs suite à ce deuxième événement que Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix, fit construire un rempart tout autour du village pour le protéger. L’abbaye ne se visite pas, car elle appartient désormais à un propriétaire privé qui l’a transformée en restaurant et chambre d’hôtes. Mais il y a bien d’autres choses à découvrir dans ce village.

• 

• 

• 

Camon est labellisé « plus beau village de France », et c’est le seul en Ariège. Pour le visiter, il est impératif de laisser sa voiture hors les remparts. Il y a un parking ombragé dans la Grande Rue. Avant d’entrer dans le village, jetez un œil au métier à ferrer les bœufs conservé sur le trottoir de l’autre côté de la route.

• 

• 

Depuis le parking, l’accès au village se fait par une porte du 16ᵉ siècle surmontée d’une vierge et d’une cloche. C’est depuis le balcon de cette porte que la justice était rendue à cette époque. On découvre ensuite des ruelles étroites bordées de maisons en pierre, certaines à colombages, couvertes de tuiles romanes en terre cuite, typiques de la région. On peut aller visiter le prieuré, accolé à l’abbaye et ressortir du côté des remparts. Ces derniers sont bien conservés de ce côté-ci du village.

• 

• 

Retour au parking en empruntant la Rue Grande Rue, c’est l’occasion de lever le nez pour repérer deux maisons un peu particulières. Il y a ainsi la Maison Haute, ancienne tour d’angle des remparts, qui servit de tour de défense avant de devenir une demeure seigneuriale. Elle est facilement repérable grâce à sa hauteur et à son apparence, toute en pierre, avec des fenêtres à meneaux et des colombages au dernier étage. De l’autre côté de la rue, la façade d’une autre maison est ornée de trois symboles : un triangle, une étoile et un cœur sacré. C’est la Maison aux Symboles, autrefois chapelle des pénitents blancs, dont il ne subsiste aujourd’hui que la façade.

• 

• 

Camon, allons voir si la rose…

Ce qui fait la spécificité de Camon, ce sont ses roses. Imaginez, un village de 143 habitants… qui comporte 400 rosiers ! Chaque maison a son rosier et chaque rosier son nom affiché. L’idée est partie des habitants. Les rosiers étaient déjà présents en bout des rangs de vigne ; ils servaient alors d’alerte car touchés en premier en cas de maladie. Ainsi la vigne pouvait être traitée au plus tôt.

L’idée de décorer les maisons a été soutenue par le conseil municipal en 1995. Désormais, les portes d’entrées, les façades se parent au printemps de magnifiques couleurs. Une roseraie a même été créée en 2017 à l’entrée du village à côté du viaduc surplombant l’Hers. Elle accueille plus de 150 rosiers et fait office de conservatoire. Depuis 2003, chaque année, le 3ᵉ dimanche de mai est consacré à la fête de la rose. (En 2020, l’année où j’y suis allée, cette fête a été repoussée au mois de septembre en raison du covid, c’est la raison pour laquelle, je n’ai pas beaucoup de rosiers en fleurs sur mes photos).

• 

Un marché gourmand et floral s’installe à cette occasion dans les ruelles. Nous y avons découvert le tougnol, une spécialité du département voisin, l’Aude : c’est un petit pain à l’anis roulé comme un croissant que l’on mange au petit-déjeuner ou en dessert.

• 

Camon, vu de haut

Il serait dommage de quitter Camon sans suivre le petit sentier qui part du viaduc et permet de rejoindre une table d’orientation. De là-haut, la vue sur le village et sur les Pyrénées est vraiment très belle. Quand nous y sommes allés, le balisage n’était pas toujours bien visible… du coup, nous avons mis un peu de temps à trouver cette fameuse table d’orientation. Sur le chemin, nous avons pu voir une cabane en pierres sèches : elle servait autrefois à y entreposer des outils de manière à ne pas avoir à les transporter depuis le village. Il y a une centaine de cabanes similaires ; leur origine remonte au 10ᵉ siècle lors de la construction de la première abbaye où il fallut défricher puis cultiver les terres alentours pour notamment nourrir les habitants et les moines.
Comptez 1 heure environ pour faire l’aller-retour.

• 

• 

Échappées belles autour de Camon

A l’entrée du village, une voie verte emprunte le viaduc au-dessus de l’Hers . C’est une ancienne voie ferrée ; le trajet est donc entièrement sécurisé et facile à faire (très peu de dénivelé). Elle permet de relier plusieurs sites très différents et tous très beaux :
– le lac de Montbel au sud de Camon, une aire de loisirs avec baignades, jeux pour enfants, crêpes à déguster 🙂 ,
– le château de Lagarde au nord de Camon, des ruines majestueuses à visiter pour découvrir comment un château défensif est devenu un extraordinaire palais d’agrément, surnommé le « petit Versailles des Pyrénées »,
– la ville de Mirepoix (encore plus au nord), une magnifique cité médiévale.

Le coin pratique 

• informations sur la fête des roses
• site de la commune de Camon
• informations sur la voie verte de Lavelanet à Mirepoix
• mon article sur le château de Lagarde

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi, créé par Sylvie, du blog Le Coin des Voyageurs. Et c’est Eimelle du blog Tours et Culture qui est chargée d’animer le thème «Classé» .

Epinglez-moi !

• 

•