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Paris et Grand Paris

Du côté du Bois de Vincennes

Ce blogtip a été réalisé sur invitation d’ExploreParis. Le programme a été coorganisé par Léa de l’Office du Tourisme du Val de Marne et Sylvie, créatrice du collectif EnFranceAussi. Les opinions et avis exprimés dans cet article me reviennent

Une résidence royale, un jardin étonnant, un lac, voilà ce que promet cette balade aux portes de Paris et dans le Val de Marne au cœur du plus grand espace vert parisien qu’est le Bois de Vincennes.

Visiter des lieux historiques et étonnants

Le Château de Vincennes

Une longue muraille en pierre blanche borde le boulevard des maréchaux. Ce sont les fortifications du château de Vincennes, une imposante forteresse médiévale. Quand on sort du métro, on est tout d’abord frappé par l’enceinte qui entoure le château, magnifiquement conservée ; une enceinte longue de 1100 mètres. Derrière ces remparts se cache un donjon assez particulier. Saviez-vous que ce fut le plus haut d’Europe au Moyen Âge ?

Un peu d’histoire pour commencer

Ce sont les Capétiens qui, au 12ᵉ siècle, s’installèrent ici. Vincennes était alors un domaine de chasse royal. Vous avez probablement entendu parler du « bon roi » Saint-Louis qui rendait la justice sous son chêne. C’était ici même ; mais le chêne a disparu !
Puis le pavillon de chasse a été remplacé au 13ᵉ siècle par un manoir. Saint-Louis en fait l’une de ses résidences favorites. Au 14ᵉ siècle, le domaine devient lieu de résidence permanente des rois et c’est Charles V qui fait édifier le donjon. Mais des problèmes de succession se font jour, des rivalités entre les rois de France et d’Angleterre à l’origine de la guerre de 100 ans. C’est à cette période que la construction de l’enceinte est entreprise. Elle était alors flanquée de 9 tours ; aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une. Ainsi, l’ensemble se transforme en véritable cité médiévale fortifiée. Il ne sera jamais attaqué ! Il restera résidence des rois jusqu’en 1682, année où la cour s’installe à Versailles. Le château devient ensuite une place forte militaire. Napoléon en fera même un grand arsenal après la Révolution.
Mais le château a eu bien d’autres fonctions : prison, il hébergera des personnalités célèbres comme Henri de Navarre, Diderot, Fouquet, surintendant de Louis XIV, arrêté par Dartagnan, ou encore Raspail. Il y eut aussi une manufacture de porcelaine, de faïences, d’armes et aussi une boulangerie ! Il est désormais le siège du service historique de la Défense et le lieu de conservation des archives des armées.

Le donjon

Allez, c’est parti pour la visite du donjon. Pour y accéder, il faut franchir une enceinte et emprunter un pont. Et maintenant, accrochez-vous, je vous emmène pour une visite exceptionnelle jusqu’en haut du donjon, soit 250 marches à grimper. J’avoue que j’ai un peu de mal à imaginer que le donjon constituait la résidence du roi et de la reine. Et pourtant… Au 1er étage se tenait la salle du conseil qui pouvait aussi servir de salle de bal, voire de dortoir. Elle devait être très belle cette salle. Elle possède des piliers élancés, finement sculptés, une immense cheminée. À l’origine, la pièce était lambrissée, mais le bois a été utilisé par les prisonniers pour soudoyer leurs gardiens… On peut également voir dans les encadrements des portes des barres en métal : ici, en effet, a été utilisée la technique de la pierre armée pour renforcer la structure du donjon.

Nous empruntons l’escalier du roi – d’une bonne largeur pour un accès facile ; ce ne sera plus le cas ensuite. Il mène aux appartements privés du roi. Ici aussi, il y a une belle cheminée. Les murs ont gardé la trace de leurs décors colorés, des traces de peinture bleu et rouge. Notre guide, Cathy, nous explique que le rouge était obtenu à partir d’une pierre précieuse, le rubis. Les coins de la pièce sont ornés d’animaux sculptés représentant les apôtres : un lion ailé pour Saint-Marc, un aigle pour Saint-Jean, un bœuf ailé pour Luc et un homme ailé pour Mathieu. Mais les plus étonnants sont ceux qui ornent la clé de voûte et encadrent le blason royal : deux animaux possédant une tête de chien et un corps de poisson… un poisson-chien, me direz-vous ? Il faut en fait se mettre à la place du sculpteur à qui il avait été demandé de représenter un dauphin (en honneur au dauphin Charles V). Mais notre pauvre homme n’avait jamais vu de dauphin de sa vie. Il s’est donc renseigné ; il lui fut dit que le dauphin avait un long museau et c’est ainsi qu’il s’est inspiré des chiens de la cour royale, des lévriers, et a abouti à cette représentation !

La visite s’arrête normalement ici pour le public. Mais nous avons eu le privilège de pouvoir accéder aux étages supérieurs. À partir d’ici, l’escalier devient beaucoup plus étroit. Quelques marches plus haut se trouve la chambre du Chambellan, devenue ensuite l’une des pièces de la prison. Elle a d’ailleurs été « décorée » par un prisonnier. Malgré les traces qu’il a laissées, notamment ses initiales – D et R -, personne n’a encore découvert de qui il s’agissait ; probablement un franc-maçon, car au mur sont dessinés une équerre et un compas et sur la cheminée les chiffres 7’ 7’ font référence à un verset de l’évangile de Saint-Mathieu utilisé dans les loges maçonniques.

Continuons à grimper, et nous voilà dans une pièce identique à la chambre du roi, mais qui n’a jamais été habitée. Elle était réservée à la reine. Située au 3ᵉ étage et accessible par un étroit escalier, la reine ne voulut jamais y résider !
Le dernier étage est un étage militaire. Ici, on peut voir de nombreux graffitis laissés par les prisonniers qui s’y sont succédé dont certains datent de la deuxième guerre mondiale, l’édifice étant alors occupé par la Wehrmacht.
Nous sommes désormais tout en haut du donjon ; l’escalier débouche sur une terrasse. La vue y est à couper le souffle : une vue à 360 sur le Grand Paris, depuis le rocher du zoo de Vincennes aux tours de la Défense en passant par la Tour Eiffel. Nous avons eu énormément de chance le jour de notre visite, car le soleil brillait haut et fort, aucun nuage ne venant perturber ce paysage de carte-postale.

La Sainte-Chapelle

Il est un autre bâtiment emblématique à visiter sur ce site, celui de la chapelle. De l’extérieur, elle impressionne avec sa façade de style gothique très élancée et finement travaillée comme de la dentelle. Elle a été construite en 1379 sous Charles V sur le modèle de la Sainte-Chapelle située au cœur de Paris. Le chantier était ambitieux et les travaux ne furent terminés qu’un siècle plus tard. L’intérieur m’a un peu décontenancée. Il est très blanc, très pur. Il y a peu d’éléments de décoration en dehors des vitraux du chœur notamment. Certes, la voûte est immense, mais j’ai trouvé la chapelle froide, sans âme et j’ai nettement préféré l’extérieur.

Le coin pratique

Le Jardin d’agronomie tropicale

C’est aux confins du 12ᵉ arrondissement que se situe le Jardin d’agronomie tropicale. Ici vous entrez dans un jardin très particulier et surprenant. Car ce ne sont pas les plantes qui retiennent l’attention au premier abord.  Non, ce sont tout un tas de constructions d’un autre temps et surtout d’autres continents ; des constructions qui racontent une histoire et qui sont les vitrines d’une autre époque. Ici se trouvent les vestiges de l’exposition coloniale de 1907. C’est un lieu que je ne connaissais pas et que je n’avais encore jamais visité. Suivez-moi, je vous emmène pour un grand voyage en Afrique et en Asie, mais un voyage d’un autre temps.

L’entrée nous plonge directement dans l’ambiance de l’exposition coloniale. Dès le portail franchi, on se retrouve face à une porte chinoise, ou plus exactement un tori rouge. Cette porte a été prélevée après escarmouches entre le Tonkin et la Chine. Elle fut exposée dans un premier temps au Grand Palais lors de l’exposition coloniale de 1900 puis déplacée ici ensuite. À l’arrière s’ouvre un jardin tropical, rempli de plantes exotiques et luxuriantes. Un chemin serpente entre les arbres, les bambous et les bosquets touffus ; la balade s’apparente presque à un jeu de cache-cache. Nous croisons d’abord des statues représentant les colonies françaises : l’Indochine, les Antilles et les îles du Pacifique. Puis nous découvrons un stupa, le Phom, dédié aux Laotiens et aux Cambodgiens morts pour la France. Plusieurs bâtiments se dévoilent ensuite au fil du chemin, des bâtiments plus ou moins bien conservés, plus ou moins bien restaurés. Sous nos yeux défilent le pavillon de la Guyane, celui de la Réunion, celui du Congo – très endommagé par un incendie, celui de l’Indochine, la porte Tao, vietnamienne, une maison cochinchinoise parfaitement restaurée, une mosquée… Plus étonnant, il y a aussi un piège à tigre et un magnifique pont Khmer orné à chaque extrémité de têtes de serpents.

Enfin, il y a aussi dans ce jardin une ferme bio où une association, V’île Fertile, cultive fruits et légumes qu’on peut acheter. Juste à côté, des enclos et des serres abritent des plants exotiques. C’est ici que la famille Meunier testa la culture du cacao. Car au tout début, à la fin du 19ᵉ siècle, ce jardin était un lieu d’expérimentation de cultures tropicales.

Le coin pratique 

  • Accès : RER A, station Nogent-sur-Marne
  • Pour la visite au jardin d’Agronomie : voici la visite ainsi qu’un article de blog à ce sujet
  • Durée de la visite 2 heures, 15€ (tarif à octobre 2023)
  • Nous avons réalisé cette visite avec Bohemond, guide de l’agence InterKultur, dont j’ai apprécié la justesse des mots, et le fait de remettre l’histoire en contexte sans porter de jugement.https://www.interkultur.fr/fr/

Canoter au lac des Minimes

Il y a quatre lacs dans le Bois de Vincennes. Pour notre activité, nous rejoignons celui des Minimes. Il a été creusé sur l’emplacement d’un ancien couvent, de l’ordre des Minimes, fondé au 12ᵉ siècle par Louis VII.
Prendre une barque, faire le tour des îles, s’enfoncer sous le couvert des arbres, ce fut un moment très agréable, qui plus est, au soleil couchant, moment où les arbres à peine teintés de couleurs d’automne se reflètent dans les eaux du lac.

Le coin pratique 

  • Informations sur la location de barques au lac des Minimes sur le site de l’office du tourisme
  • Tarif : 10 à 12€ de l’heure selon le nombre de personnes (octobre 2023)

Où manger ?

La guinguette Rosa Bonheur

Imaginez, nous sommes à Paris, et pourtant nous dînons sous les arbres, dans un bois et en bordure d’un plan d’eau. Le bruit de la circulation ne parvient pas à nos oreilles. Des tables en bois sont disposées en longueur ; des guirlandes lumineuses viennent donner un air de fête au lieu. Les plats proposés sont corrects mais pas inoubliables, des planches de charcuterie ou des pizzas. On vient surtout ici pour le cadre et l’ambiance.

Le coin pratique

Les Petits Vignerons

A 10mn à pied du château de Vincennes, voilà une adresse style bistrot qui m’a beaucoup plu avec des plats goûteux et bien présentés et un accueil chaleureux.

Le coin pratique

Où dormir ?

Nous avons été hébergées au Tim Hôtel dans le 12ᵉ arrondissement. L’hôtel est situé dans une rue calme, à deux pas de la gare de Lyon, dans une rue parallèle à la rue Crémieux. Il est accessible par plusieurs lignes de métro, ce qui est assez pratique. Les chambres sont très propres, mais vraiment très petites, et leur isolation phonique laisse à désirer.

Bonus : si vous êtes gourmand, je vous invite à aller goûter des cheesecakes japonais chez Hakodate à quelques mètres du Tim Hôtel (pâtisserie repérée par Tiphanya).

Le coin pratique

  • Site internet de l’hôtel
  • Lien vers le compte instagram de la patisserie japonaise Hakodate , 20 avenue Ledru Rollin dans le 12ᵉ

Mon avis sur cette journée

La surprise pour moi fut la découverte du jardin d’agronomie tropicale. Je conseille vivement de faire la visite avec un guide pour tous les éclairages que cela apporte. J’y ai appris beaucoup de choses sur cette période peu glorieuse de notre histoire et je trouve du coup très intéressant d’avoir conservé ce lieu, pour ne pas oublier.
J’ai été intéressée par le donjon du château de Vincennes, un véritable concentré de notre histoire de France ! Sans oublier la magnifique vue depuis le sommet.
Quant au Bois de Vincennes, je n’en ai vu qu’une infime partie. Il suffit de jeter un œil à la carte ci-dessous. Mon seul regret, y voir autant de voitures…

Créé en 2018, #ExploreParis est devenu l’incarnation du Grand Paris touristique. Dédiée à la visite guidée et aux balades urbaines à Paris et dans les trois départements de la petite couronne, cette plateforme de réservation propose d’explorer les recoins méconnus de la ville-capitale à partir d’entrées thématiques originales (la ville fluviale, la ville cosmopolite, l’agriculture urbaine et la ville-nature, les visites de savoir-faire, l’art dans la ville, le Paris des habitants…) et place la rencontre et la convivialité au cœur de son projet de la découverte de la destination.

À lire également, la suite de ce blogtrip… en Seine-Saint-Denis

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