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Voler, prendre de la hauteur pour admirer les paysages différemment, le faire dans un silence absolu, regarder tout en bas sans être pris de vertige, avancer doucement au gré du vent, se laisser porter sans but précis, c’est tout ce que promet un vol en montgolfière. Allez, suis-moi, c’est au-dessus d’Albi que je t’emmène pour te partager la plus belle des expériences.
Comment se déroule un vol en montgolfière ?
Prendre part à un vol en montgolfière, c’est voler, certes, mais pas que. Tu es convié par le pilote à prendre part à la mise en place et au rangement de la montgolfière. Et j’avoue avoir été bluffée par la rapidité avec laquelle ça se fait, et aussi la simplicité.
Confirmation (ou pas) du vol
La première étape est le contrôle de la météo par le pilote. La veille, il prend la décision de voler ou pas. Il faut donc savoir s’adapter. C’est ainsi que mon vol a été annulé une première fois, car le temps s’annonçait couvert et venteux. Mais quelques jours plus tard, j’ai reçu un sms m’indiquant que des places venaient de se libérer pour le lendemain matin. Je n’ai pas hésité une seconde d’autant que la météo s’annonçait plus que parfaite !
Le gonflage
L’équipe d’Atmosphair, avec qui j’ai réalisé cette expérience, nous a donné rendez-vous sur un parking à Albi puis nous a emmenés dans un champ du côté de Lescure d’Albigeois. Il faut un champ suffisamment grand pour pouvoir dérouler le ballon dans toute sa hauteur par terre (environ 20 mètres). Une fois la nacelle déchargée de la voiture, le pilote teste le brûleur. Puis le ballon est déroulé. C’est assez impressionnant de voir tout ce tissu sortir d’un gros sac. Il est alors accroché à la nacelle qui a été couchée sur le flanc. Le gonflage peut commencer à l’aide d’un gros ventilateur qui envoie de l’air froid. En à peine un quart d’heure, il prend forme dévoilant ses belles couleurs vertes et son smiley tout au sommet. Il faut maintenant le redresser et pour cela, il suffit de lui envoyer de l’air chaud. Celui-ci étant plus léger que l’air extérieur – froid – , le ballon se redresse en quelques minutes, et avec lui, la nacelle. Cette dernière est amarrée au véhicule, elle ne risque donc pas s’envoler ! Nous voilà prêts à monter dedans !
Le vol
L’intérieur de la nacelle est organisé en compartiments : il y en a un pour le pilote et deux pour les passagers répartis par groupe de 4 personnes. Une fois tout le monde installé, et la nacelle décrochée du véhicule, le pilote décolle et le ballon monte tout droit, bien à la verticale. Peu à peu, le paysage se dessine, l’horizon se dévoile, dans un silence presque total. Arrivés à une hauteur satisfaisante, le pilote laisse son ballon flotter au gré du vent. Pendant le vol, il fait régulièrement tourner la montgolfière sur elle-même. Ainsi, tous les passagers bénéficient d’une vue à 360°.
Atterrissage
Une fois que le pilote a repéré un terrain favorable pour l’atterrissage, il amorce la descente. Celle-ci se fait relativement rapidement. Mais avant, le pilote nous rappelle les consignes à suivre : se mettre dos au sens de la marche, tenir les poignées fixées sur la nacelle et plier légèrement les genoux. Nous sommes prévenus qu’à l’atterrissage, la nacelle peut se coucher sur le côté… et que nous ne devons pas bouger tant qu’il ne nous y a pas autorisés. Pour nous, ce fut extrêmement doux, un seul petit (vraiment tout petit) rebond et notre nacelle s’est immobilisée.
Le rangement
Maintenant, il va falloir tout remettre sur le véhicule (qui nous a suivi), c’est-à-dire dégonfler, plier et ranger la toile dans le sac. Tout le monde est invité à participer. L’aide du pilote tire le ballon vers le sol à l’aide d’une corde. La soupape (tout en haut du ballon) est ouverte pour aider au dégonflage. Une fois, le plus gros de l’air parti, tout le monde s ‘active autour de la toile pour la rassembler en un gros boudin et la ficeler. La dernière étape consiste à rentrer la toile dans un gros sac, un sac qui pèse sacrément lourd à la fin. Il ne reste plus qu’à charger le sac et la nacelle sur la remorque et à revenir en voiture à notre point de départ.
Célébrer le moment
Mais avant de monter dans le véhicule, le pilote nous offre le toast de l’aérostier. Nous avons eu droit à un vin pétillant de Gaillac, à du jus de pomme tarnais et à du pain d’épice local. Chacun est reparti avec son diplôme et des étoiles plein les yeux.
Comment se préparer ?
- Choisir un opérateur pas trop loin de chez soi : les vols sont très dépendants de la météo et peuvent donc être annulés la veille. De la même façon, des places peuvent se libérer au dernier moment : en choisissant un opérateur prêt de chez soi, ça permet d’être réactif.
- Suivre les instructions du carnet de vol remis à l’inscription : notamment pour s’habiller, il est préconisé de porter des vêtements en coton, des chaussures imperméables et un pantalon (l’atterrissage se faisant dans les champs), une casquette pour se protéger de la chaleur des brûleurs.
- Pas besoin de se couvrir trop : la température est la même qu’au sol.
- Prévoir son appareil photo avec un zoom et des jumelles autour du cou, téléphone dans la poche. Il n’y a pas de place pour les sacs.
Survoler Albi en montgolfière, ça vaut le coup ?
Mille fois oui ! Albi la rouge vue d’en haut est tellement belle avec sa cathédrale qui se dresse majestueusement et offre un point de repère immanquable. Partis de Lescure d’Albigeois au nord-est d’Albi, nous avons glissé lentement jusqu’à Terssac à l’ouest. Nous avons ainsi survolé Albi, longé la vieille ville en suivant le Tarn. Nous ne pouvions pas avoir de meilleurs points de vue sur le cœur historique de la ville. De là-haut, le Tarn se transforme en un véritable miroir dans lequel les trois ponts d’Albi se reflètent .
C’était un jour sans un seul nuage, avec un beau soleil matinal. La vue portait loin, très loin. Au sud, nous distinguions les Pyrénées ; à l’est, la montagne noire et le Pic de Nore, son plus haut sommet ; au nord Notre-Dame de la Dreiche, la petite sœur de la cathédrale d’Albi qui veille sur la ville perchée au sommet d’un coteau. L’ouest nous dévoilait un paysage vallonné, alternant champs cultivés et petits villages. L’un d’eux est tout particulièrement reconnaissable, car il possède un château en pierres blanches avec une immense tour de 40 mètres de haut : c’est Castelnau-de-Lévis. Et puis, il y a eu aussi ces deux chevreuils qui gambadaient sans nous voir ; nous les avons repérés grâce à leur ombre, longilignes par ce soleil automnal.
Le coin du curieux
C’est à Joseph et Étienne Montgolfier que l’on doit … la montgolfière. Le premier vol eut lieu à Annonay en Ardèche le 4 juin 1783. Quelques mois plus tard, c’est à Versailles devant le roi et sa cour que s’élève leur ballon alors occupé par un coq, un mouton et un canard (pauvres bêtes !). Au 19ème siècle, elle est utilisée à des fins scientifiques, pour faire des observations sur la température et la pression barométrique, mais aussi festives, comme pour marquer le sacre de Napoléon 1er. Cette dernière s’écrasera à Rome le lendemain du sacre… « Le grand ballon » marquera l’Exposition Universelle de 1878 : il s’agissait d’un ballon captif qui, à l’époque, détenait un record de dimension (36 mètres de diamètre et 55 mètres de hauteur). Le 20ème siècle voit le déclin des montgolfières concurrencées par les avions.
Le coin pratique
- Les vols sont organisés du printemps à l’automne, soit le matin, soit le soir : les montgolfières ne volent pas en pleine journée à cause de la température ou des vents thermiques verticaux.
- Je suis passée par Atmosph’air et j’ai volé avec Fanny, une super pilote, très disponible et très sympathique.
- Le vol dure 1 heure, mais il faut aussi compter environ 1 heure de préparation et 1 heure après le vol pour ranger et regagner son véhicule.





















