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Espagne

Roadtrip en Pays Basque espagnol

Début novembre, je suis partie en roadtrip pendant 5 jours sur la côte du Pays basque espagnol.
Le Pays basque espagnol est composé de quatre provinces : la Biscaye dont la capitale est Bilbao, la province du Guipuscoa qui a pour capitale San Sebastian, l’Alava avec pour ville principale Vitoria-Gasteiz et enfin la Navarre dont Pampelune est la capitale. Lors de mon échappée belle, j’ai traversé deux d’entre elles, la Biscaye et le Guipuscoa, l’occasion de voir des endroits magnifiques et tellement différents.

Bilbao, capitale de la Biscaye

Quand on regarde Bilbao du haut du mont Artxanda, on ne soupçonne pas qu’elle est si proche de l’océan. Et pourtant, il suffit de se tourner un peu pour apercevoir un morceau de la grande bleue. En fait, de là-haut on voit une ville lovée au bord de la ria et entourée de moyennes montagnes. De nombreux immeubles ont été construits sur les deux rives, plus ou moins hauts, souvent colorés. Il y a aussi une structure un peu particulière qui se détache de la ville, celle du musée Guggenheim.
Pour se rendre sur le mont Artxanda, mieux vaut emprunter un funiculaire. Et ça vaut vraiment le coup car quand on voit la pente raide qu’il emprunte, on se dit qu’à pied, ça doit grimper sec. Allez-y le matin, la lumière est magnifique et surtout il n’y a pratiquement personne. Le soir, ça peut être joli aussi avec le coucher du soleil, mais quand j’y suis allée, il y avait de la brume.

Une fois redescendue du mot Artxanda, je suis allée me perdre dans la vieille ville, le Casco Viejo, où j’ai arpenté les « Siete Calles ». Ce sont sept rues parallèles et piétonnes qui permettent de découvrir le cœur historique de Bilbao. On y voit de belles maisons avec de jolis balcons en fer forgé, des portes en bois sculptées et des façades colorées, une cathédrale et tout près de la rivière, un théâtre.

Impossible de quitter Bilbao sans jeter un œil au musée Guggenheim, un bâtiment moderne recouvert de plaques de titane qui brillent au Soleil. L’architecture intérieure et extérieure  est magnifique ; les collections, par contre, m’ont beaucoup moins intéressée et m’ont même laissée dubitative.

Toutes ces visites, ça creuse ! C’est l’occasion d’aller faire un tour au marché couvert Ribeira (Erribera Merkatua). C’est le plus grand d’Europe. On peut y déguster des Pintxos toute la journée, ces tartines typiques d’ici, garnies de 1000 manières… le choix est difficile tellement il y en a !

Sur la côte, de Getxo à San Sebastian

Le pont transbordeur de Getxo

Getxo est une ville contiguë à Bilbao, située en bordure du golfe de Gascogne et c’est ce qui fait son charme. Ici, la rivière, le Nervión, se jette dans l’océan. Mais avant d’aller en bord de mer, il faut à tous prix aller voir un impressionnant pont transbordeur, tout de métal, dont la structure est directement inspirée de la Tour Eiffel. Et ce n’est pas qu’une illusion : ce pont est le résultat d’une collaboration entre l’ingénieur Ferdinand Arnodin, disciple de Gustave Eiffel et l’architecte Alberto de Palacio. Construit en 1890, inauguré en 1893, il a constitué à l’époque une véritable innovation, utilisant la technique des machines à vapeur pour fonctionner. Il est aujourd’hui inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Imaginez deux immenses pylônes de 63 mètres de haut posés de chaque côté de la rivière et reliés par une passerelle positionnée presque tout en haut. Et, suspendue à cette passerelle, au bout d’immenses filins, une plateforme se déplace d’une rive à l’autre, emportant avec elle 7 ou 8 voitures, quelques vélos et des piétons. Ainsi, le pont n’obstrue pas l’entrée de la rivière et laisse la voie libre aux bateaux.

Ce pont transbordeur est toujours en fonctionnement aujourd’hui et ces va-et-vient sont incessants. Je vous conseille de l’emprunter à pied, en accédant grâce à un ascenseur à la passerelle supérieure. Profitez alors de la vue. Puis faites un petit tour dans Portugaletxe, une ville plus petite que Getxo, avec une jolie promenade le long du Nervion dominée par la basilique Santa Maria. Et pour revenir, prenez le transbordeur.

De retour à Getxo, je me dirige vers l’océan. Il y a une jetée piétonne très agréable avec des bancs pour se poser. La côte forme une petite baie abritant une plage de sable fin. On a beau être en novembre, je regrette de ne pas avoir pris le maillot de bain !
À l’autre extrémité de cette baie, le quai d’Arrilucce est dominé par des villas très cossues, certaines de style basque, d’autres avec des airs de châteaux anglais, toutes très impressionnantes. Construites au 19ᵉ et au 20ᵉ siècles, elles appartenaient à la bourgeoisie industrielle. Mais la curiosité à découvrir, ce sont les Begoña Galleries : ce sont des arcades construites en béton armé au début du 20ᵉ siècle, une véritable innovation à l’époque. Elles permettaient de surveiller l’entrée des navires dans la ria de Bilbao. Elles ont vraiment un style très particulier. Je n’ai pas pu visiter l’intérieur, aujourd’hui transformé en lieu de création.

Le flytsch de Biscaye

La route chemine ensuite le long de la côte, très découpée. Au début, elle reste très urbanisée, puis les constructions s’espacent ; c’est alors une côte sauvage qu’on découvre, bordée de hautes falaises et battue par le vent.
J’ai laissé la voiture au parking Galea Lurmuturra. D’ici, une balade permet de longer le sommet des falaises. La vue porte sur l’embouchure du Nervion et son port industriel, puis le chemin lui tournant le dos, sur l’immensité de l’océan. On découvre alors le « Flysch de Biscaye », une formation géologique résultant de l’accumulation de sédiments il y a plusieurs millions d’années. Ils ont formé plusieurs couches de différentes natures, grès, calcaires ou lutites (roches sédimentaires argileuses). Des collisions se sont ensuite produites entre les plaques européenne et ibérique faisant émerger de hautes falaises plissées.

Mais le plus beau reste à venir. Ayant repris la voiture, j’ai marqué un nouvel arrêt sur la plage de Barrikako, une plage de galets. Pour y accéder, il faut emprunter un escalier. C’est un endroit très couru, notamment au soleil couchant où la lumière sublime le paysage.
Le temps a filé vite, déjà la nuit tombe. Je file sur Baquio qui sera mon point de chute pour la nuit.

Baquio, un air de vacances

Baquio, c’est une immense plage de sable fin abritée dans une petite baie. Je ne résiste pas à aller l’arpenter de bon matin et à me tremper les pieds dans l’eau (mais pourquoi je n’ai pas pris mon maillot, bis repetita).

San Juan de Gaztelugatxe

Baquio est à quelques minutes de San Juan de Gaztelugatxe, un haut lieu touristique.
San juan de Gaztelugatxe, c’est une chapelle perchée sur un gros caillou et relié à la côte par une étroite muraille. Le cadre est magnifique ; il a d’ailleurs servi au tournage de Game of the throne : c’est l’île de Peyredragon ; il faut juste imaginer une forteresse à la place de la chapelle. Mais pour y parvenir, il y a trente bonnes minutes de marche en descente… puis de nombreuses marches pour parvenir tout en haut de l’îlot. Depuis le sommet, la vue sur les escaliers est plutôt vertigineuse. Quant à la chapelle, elle était fermée lors de mon passage. Selon la coutume populaire, il faut sonner la cloche trois fois… mais la corde a été coincée dans la porte, donc impossible de l’attraper. Juste en dessous de la cloche, on peut voir le visage de San Juan, représenté décapité… Par une petite ouverture dans la porte, on peut voir l’intérieur de la chapelle, décoré de maquettes, de la proue d’un bateau et d’une hélice à 3 pales, symbole de la Trinité.

Un bel estuaire

Direction maintenant Gernika. De la route, j’aperçois des bancs de sable, de l’eau. Ça a l’air assez grand… ma curiosité est piquée, je bifurque pour m’en approcher au plus près. Et je ne suis pas déçue. Il s’agit de la réserve de biosphère Urdaibai, un bel estuaire et visiblement, c’est marée basse. Ainsi, j’ai pu marcher dans le lit de la rivière, le Mundakako Itsasadara, jusqu’à une petite île. Sur les rochers sont accrochées des centaines d’huîtres. Et dans les trous d’eau, il y a des petits poissons bondissants !

Guernica et Picasso

Guernica est une petite ville fortement marquée par les bombardements allemands et italiens en 1937, au point d’être presque entièrement détruite ; un bombardement d’un jour, immortalisé par Picasso dans son immense fresque éponyme. Il y en a d’ailleurs une reproduction dans la ville, en noir et blanc et en nuances de gris, symbole du deuil et de la mort ; une œuvre où les hommes et les animaux crient de douleur.

Mais Guernica, c’est aujourd’hui une très jolie ville qu’il serait dommage de ne pas visiter. J’y ai découvert de beaux bâtiments, comme les anciens bâtiments du Colegio Público Allende Salazar, les places ornées de fontaines et de statues, une jolie église. D’un point de vue historique, il ne faut pas manquer d’aller voir le Parc des Peuples d’Europe où ont été érigées des sculptures modernes et abstraites de Chillida et la Maison des Assemblées (ou Casa de Juntas), une institution basque. Juste à côté se trouve l’Arbre de Guernica, ou plutôt les arbres. L’arbre originel, dont il ne reste plus que le tronc, aurait été planté au 14ᵉ siècle ; il est protégé par un petit chapiteau. Il s’agissait d’un chêne, symbole de liberté du Pays Basque. Le « nouveau », qui serait en fait le quatrième, a été planté devant la Maison des Assemblées. C’est ici que les seigneurs de Biscaye prêtaient serment et que se tenaient des réunions politiques.

Je laisse derrière moi la Biscaye pour entrer dans la province de Guizpucoa. San Sebastian (Donotia en basque) en est sa capitale. J’y arrive au coucher de soleil. Mais que c’est beau !

De San Sebastian à Hondarribia

San Sebastian, l’élégante

San Sebastian est lovée dans une baie, bordée d’une longue plage de sable fin, la plage de la Concha. Elle doit d’ailleurs son nom à sa forme arrondie, Concha signifiant coquille. C’est ici que la reine Maria Christina passait ses étés ; on peut encore voir sa résidence, le palais de Miramar, construit en 1893 et entouré d’un parc dominant la baie.

vue du Mont Urgull

Kontxa Pasealekua, le front de mer

Le front de mer est la balade à faire. Il offre une très agréable promenade piétonne avec de très beaux points de vue, mais aussi quelques curiosités. Ainsi ces deux imposantes colonnes qui marquent le milieu de la promenade : ce sont des horloges ; l’une d’elles affiche également des données météorologiques. Il y a aussi quelques luminaires dans le même style. Une très jolie balustrade toute blanche, toute en volutes et fleurs de lys, sépare la promenade de la plage. Construite en 1910, elle fait désormais partie de l’identité de San Sebastian.
Des bâtiments ont été construits en bord de plage, comme la Perla, un établissement thermal, symbole de la Belle Époque. Il possède un accès direct sur la plage !

D’un côté, la promenade mène jusqu’aux pieds du Mont Igueldo. A son sommet se trouve un parc d’attraction. J’ai préféré faire demi-tour en empruntant un ancien tunnel, « l’antiguoko tunela », un tunnel dont le plafond a été décoré et qui donne l’impression de marcher dans la mer.
À l’autre extrémité de la promenade se trouve un autre mont, le Mont Urgull. Trente minutes d’effort et vous aurez le meilleur point de vue sur San Sebastian et l’ïle de Santa Clara située presque au milieu de la baie. Tout en haut, il y a un immense Christ de plus de 12 mètres de haut, et une forteresse, le château de la Mota. Situé à un endroit stratégique, ce château érigé au 12ᵉ siècle, constituait une véritable tour de guet sur l’océan et sur la ville.

Et dans la ville, qu’y a-t-il à voir ?

Ce qui m’a le plus marquée dans la ville, c’est la place de la Constitution, une place entièrement fermée par des immeubles. Ici les immeubles sont tous identiques ; ils possèdent les mêmes fenêtres bleues encadrées de jaune. Et au-dessus de chacune de ces fenêtres, il y a un numéro… car autrefois, cette place servait d’arènes et le public prenait place sur les coursives de ces immeubles.
Le plus beau bâtiment de San Sebastian est probablement la mairie (Donostiako Udaletxea), en fait un ancien casino.
Il y a aussi la cathédrale et son intérieur très lumineux avec de magnifiques vitraux et plusieurs statues polychromes.
J’ai terminé ma découverte de San Sebastian au bord de l’Urumea où se trouve encore une curiosité, le pont Maria Cristina, inspiré du pont Alexandre III de Paris. À chaque extrémité se trouvent des colonnes imposantes, sculptées, affichant des blasons. Je ne peux pas dire que le les ai trouvées jolies, mais elles valent le coup d’œil.

Hondarribia, ville frontière

De San Sebastian à Hondarribia, j’ai choisi la route qui suit (ou domine) la côte le plus près, la GI-3440. Elle serpente sur les hauteurs, que dis-je, elle tourne, elle vire vraiment beaucoup, mais il ya plusieurs endroits pour s’arrêter et admirer la vue, comme au Jaizkibeleko IV. Dorrea, au-dessus de Hondarribia et de Hendaye. Peu de voitures empruntent cette route, par contre on y croise des moutons qui traversent sans crier gare, et aussi des pottoks, dans leur pré quant à eux, ces chevaux typiques du pays basque un peu court sur pattes. C’est la plus belle route de ce roadtrip !

Me voilà à Hondarribia, une ville fortifiée qui a conservé ses murailles. Située sur une hauteur, la ville domine Hendaye, implantée de l’autre côté de la Bidassoa. Je ne savais pas à quoi m’attendre en arrivant ici et je dois dire que j’ai eu un véritable coup de cœur pour cette ville. J’ai aimé déambuler dans les rues pavées et y découvrir de superbes maisons basques aux façades colorées. Il y a quelques maisons seigneuriales et un château, celui de Charles Quint.

Le coin pratique

  • San Juan de Gaztelugatxe :
    • L’accès au site est gratuit mais réglementé en été pour limiter le nombre de visiteurs.
    • Pour atteindre le sommet du monastère depuis le parking, il faut compter environ 30 minutes de marche. Prenez des bonnes chaussures car les 250 marches à monter peuvent être un peu glissantes.
  • Guernica : décryptage de l’œuvre

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