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Paris et Grand Paris

Aux portes de Paris, en Seine-Saint-Denis

Ce blogtip a été réalisé sur invitation d’ExploreParis. Le programme a été coorganisé par Joséphine de l’Office du Tourisme 93 et Sylvie, créatrice du collectif EnFranceAussi. Les opinions et avis exprimés dans cet article me reviennent.

I – Visiter des lieux culturels, du plus ancien au plus moderne

La basilique des rois et reines de France

De l’extérieur, la Basilique Saint-Denis a l’apparence d’une belle église, certes un peu déséquilibrée avec une tour d’un seul côté. Et en fait, ce n’est pas qu’une impression ; un petit point d’histoire s’impose à ce sujet. Saviez-vous qu’elle possédait autrefois une flèche érigée au 13ᵉ siècle ? Celle-ci a en effet été touchée par la foudre en 1834. Fragilisée, elle fut démontée (ainsi que la tour nord)… et jamais remontée depuis suite à plusieurs polémiques entre les architectes Debret et Viollet-le-Duc. Mais ça y est, le chantier redémarre enfin, dans le sillage de la reconstruction de celle de Notre-Dame de Paris. Le début des travaux est programmé pour le printemps 2024 et la fin pour 2029. C’est donc un chantier exceptionnel qui va s’ouvrir. Je ne sais pas vous, mais moi, je n’en avais pas entendu parler et je trouve que c’est bien dommage.

De l’extérieur, donc, la Basilique a les apparences d’une belle église. Mais ne vous y trompez pas. Entrez et vous serez subjugué. Il y a tout d’abord la hauteur de la nef (28 mètres de haut) et ses arcades gothiques. Il y a aussi les vitraux, magnifiquement conservés. Ceux du chœur sont vraiment impressionnants ; ils donneraient presque le tournis à force de les observer. Ce sont des vitraux qui datent du 12ᵉ siècle, de véritables livres d’histoire ; ils ont fait l’objet d’une restauration en 2022. Par endroit, ils projettent des ondes colorées sur les murs et sur l’orgue. Ces reflets ont inspiré Stephen Dean, un artiste contemporain, qui a installé ici une échelle comportant des verres dichroïques entre chaque barreau. Selon l’angle de vision, les couleurs et les reflets changent et nombreux sont les visiteurs, les yeux rivés sur cette installation, à se prendre au jeu de tourner tout autour. Parmi ces vitraux figurent deux remarquables rosaces de 14 mètres de diamètre. L’une d’elle aurait, paraît-il, servi de modèle à celle de Notre-Dame de Paris.

Mais la Basilique Saint-Denis est surtout connue pour abriter des tombeaux royaux. Ici, en effet, furent inhumés 43 rois et 32 reines. Et ceci, même avant la construction de la basilique. Le lieu était à l’origine un cimetière. Il doit son nom à un martyre, Saint-Denis, missionnaire chrétien qui eut la tête coupée par les Romains vers l’an 250. Selon la légende, il aurait continué à marcher en portant sa tête depuis la Butte Montmartre jusqu’à l’emplacement de la basilique ! Il fut enterré ici même dans le cimetière gallo-romain. Les premiers rois à être inhumés ici ensuite furent les mérovingiens au 6ᵉ siècle. On peut découvrir leurs tombeaux dans la crypte. C’est une reine qui fut la première à être enterrée ici, Arégonde, reine mérovingienne et épouse de Clotaire Ier. Sa sépulture fut découverte dans la crypte en 1959 ; on y a retrouvé sa robe pourpre en soie de Chine et ses bijoux (conservés au musée de saint Germain en Laye, mais dont on peut voir une photographie). Quant au premier roi à y être inhumé, ce fut Dagobert en 639.

La Basilique, quant à elle, a été construite au-dessus de ce cimetière sous la direction de l’abbé Suger au 12ᵉ siècle. Elle abrite de nombreuses sépultures dont les plus récentes datent du 19ᵉ siècle. On peut voir l’évolution des représentations au fil des siècles des tombeaux, des plus simples aux plus pompeux. Ainsi, les gisants étaient, à l’origine , représentés à l’âge symbolique de 33 ans, l’âge du Christ, puis plus tard, représentés à des âges de la vie différents, parfois accompagnés d’un petit chien, symbole de fidélité envers Dieu.
Parmi ces tombeaux, celui de Louis XII, mort en 1515, est impressionnant, pour sa taille, certes, mais aussi pour l’ensemble des sculptures qui le composent. Ainsi, le roi est représenté au centre, nu, comme un « transi », c’est-à-dire figé par la mort. Les corps sont sculptés avec un grand réalisme au point de montrer la cicatrice par laquelle les viscères ont été enlevées… Louis XII repose aux côtés de son épouse, Anne de Bretagne. Tout autour d’eux sont figurés les douze Apôtres et à chaque angle, les vertus cardinales : la Prudence, la Force, la Justice et la Tempérance. Enfin, sur le soubassement, les bas-reliefs racontent les victoires remportées par le roi lors de la guerre d’Italie.

La Basilique abrite aussi quelque chose d’un peu spécial, le cœur de Louis XVII, vous savez, cet enfant-roi mort à la prison du Temple. De cœur, il n’en a plus la forme ; il ressemble à un gros caillou… Il s’est desséché suite à l’évaporation de l’alcool dans lequel il était conservé. Il faut dire qu’il a une histoire particulière ce cœur. Il a été soustrait en secret par le Docteur Pelletan, venu reconnaître le corps de l’enfant après sa mort à l’âge de 10 ans. Après l’avoir longtemps caché, il l’avait confié à l’archevêque de Paris. Quelle que soit l’histoire, savoir que j’avais sous les yeux le cœur d’un enfant m’a mis mal à l’aise.

Le coin pratique :

  • Accès : ligne 13 du métro, station Basilique Saint-Denis
  • visite libre ou guidée de la basilique cathédrale avec l‘office du tourisme
  • La basilique s’est vue décernée le statut de cathédrale du diocèse de Saint-Denis en 1966.
  • Mais quelle est la différence entre une église, une basilique et une cathédrale ?
    • Une église est un édifice religieux,
    • Une basilique est également un édifice religieux mais qui a reçu un titre honorifique du pape, car elle apporte une valeur ajoutée. En l’occurrence ici, c’est le fait d’être la nécropole des rois qui lui a valu ce statut.
    • Une cathédrale est l’église principale d’un diocèse.

De tags en fresques à Montreuil

Au cours de notre journée, nous avons aussi bénéficié d’une balade dans Montreuil, autour du streetart, accompagnée par Laurent Fouquet de Fresh Street Art Paris.
Mais avant d’arpenter les rues, il nous a partagé quelques clés de compréhension : tags, graffitis, fresques, collages, pochoirs, craie sur le sol, tricotage autour des arbres, toutes ces techniques sont des variantes du streetart ou art urbain. Il nous a permis de distinguer un tag d’un graffiti : le premier est constitué d’une seule ligne et ne présente pas de volume. Il marque un passage, un territoire, une existence… Le graffiti est plus élaboré avec un contour marqué, du volume ou du relief et des jeux de couleurs.

Nous voilà donc partis dans les rues de Montreuil, des rues calmes, loin du brouhaha parisien ; des rues qui réservent bien des surprises. Et c’est là tout l’intérêt de la visite avec un guide. Il nous a préparé une petite sélection, très variée, l’occasion de voir les œuvres de différents artistes, avec des sensibilités et des messages différents. Ainsi nous avons (entre autres) découvert :

  • ce mur (photo ci-dessus) avec des portraits de femmes connues réalisés par Seyb pour le collectif Ni putes ni soumises. On reconnaît autour de Jeanne d’Arc Angela Davis, Marie Curie, Georges Sand ;
  • et un peu plus loin, une autre œuvre de Seyb, un paysage hyper réaliste ;
  • l’oiseau de Joris Delacourt, une œuvre très récente, très colorée, très gaie. J’avoue avoir un faible pour celle-là ;
  • plusieurs Schtroumpfs (bleus évidemment) réalisés par Disek BerthetOne, accompagnés d’un « j’irai graffer chez vous » ;
  • Soklak qui peint des lettres, fusionnant graffiti et calligraphie. Il faut aller jeter un œil sur son compte instagram, c’est fascinant ;
  • notre balade urbaine se termine devant un portrait de C215, Christian Guémy, celui de Tignous (Bernard Verlhac) un caricaturiste et dessinateur de presse décédé dans l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015.

Voilà une visite qui m’a donné envie d’en faire d’autres !

Le coin pratique :

II – Tester des activités originales

Se mettre dans la peau d’un sculpteur de cathédrale

Pas moins ! Voilà ce que propose cette activité originale. Plus haut dans cet article, je vous ai parlé du chantier de reconstruction de la flèche. Pour l’accompagner, l’association La Flèche et la Basilique Saint-Denis proposent un « atelier pierre » (et une visite guidée). Dans les jardins, plusieurs tables de travail ont été installées avec sur chacune des ciseaux, un petit bloc de pierre, différents modèles de bas-reliefs. C’est guidé par une professionnelle que le travail commence. Après avoir tracé son dessin au crayon, il faut cisailler son bloc de pierre en suivant le tracé. Petit à petit, le dessin apparaît en relief. Sur place, il y a aussi un forgeron coutelier qui fabrique les outils nécessaires à la taille et à la sculpture.

J’ai apprécié les explications données par des compagnons passionnés par leur métier. Et le petit plus est de pouvoir repartir avec son bloc de pierre en souvenir ! Pensez à garder un peu de place dans votre sac…

Le coin pratique :

  • Accès : ligne 13 du métro direction Saint-Denis Université, station Basilique Saint-Denis
  • Durée de l’atelier 1h30 ; activité qui sera à nouveau programmée à partir du printemps 2024
  • L’atelier est combiné à une visite guidée de la Basilique d’une durée d’une heure soit 2h30 en tout ;
  • Tarif en octobre 2023 : 18€, inscriptions sur ExploreParis
  • pendant le chantier, le travail des artisans sera retransmis en direct.

Goûter une bière brassée à Paris

Enfin aux portes de Paris, juste de l’autre côté du périphérique, à Bobigny. Ça se passe à la Brasserie Demory et nous sommes accueillies par Kai, l’un des fondateurs, un passionné. Il nous entraîne dans son aventure démarrée en 2009. Cette année-là, il ressuscite une ancienne brasserie, créée en 1827 et installée à l’origine dans le 5ᵉ arrondissement. C’était alors, nous dira-t-il l’âge d’or des brasseries artisanales où se retrouvaient intellectuels et artistes comme Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Fragilisée par la période des deux guerres mondiales, la brasserie ne retrouvera pas son succès des débuts et fermera définitivement ses portes en 1953…

Enfin, jusqu’en 2009, année où deux passionnés de bières décident de relancer la marque. Ils s’installent alors à Bobigny. Kai nous explique le procédé de fabrication, nous présente les différents types de bières. Nous en goûterons quelques-unes. L’une a un petit goût de banane, l’autre de fruits rouges ; une autre encore pétille en bouche. L’offre est variée : la Paris Ale, la Roquette Blanche, l’Astroblonde, la Nova Noire, Cosmoblonde, l’Atomique, Sainte Geneviève, la Prodige IPA, … À découvrir sur place ou pourquoi pas en été lorsque la brasserie ouvre son Biergarten.

Le coin pratique :

  • Accès : ligne 5 du métro direction « Bobigny-Pablo-Picasso », station Bobigny – Pantin – Raymond Queneau
  • Lien vers la brasserie Demory
  • Informations de l’office du tourisme de Seine Saint-Denis sur la brasserie

Où manger ?

Dock B

C’est ici que nous avons mangé le premier soir dans un bâtiment en bordure du canal de l’Ourcq, un quartier rénové, à vocation culturelle essentiellement. Il comporte plusieurs espaces : une salle de spectacle, à l’étage, une salle avec un grand écran télé (les matchs y sont retransmis), un coin avec coussins et canapés pour le plus grand bonheur des enfants et bien sûr une salle de restauration où l’on peut voir le pizzaiolo à l’œuvre ; enfin il y a une immense terrasse pour manger dehors avec le canal tout à côté. L’ambiance y est sympathique, le décor vintage. Les pizzas y sont correctes et copieuses. C’est un endroit agréable pour venir se détendre ou faire la fête avec des amis.

Le coin pratique :

  • Accès : ligne 5 du métro direction « Bobigny-Pablo-Picasso », station « Église de Pantin »
  • Lien vers le restaurant
  • Informations de l’office du tourisme de Seine Saint-Denis sur le restaurant : fiche du restaurant.

Café Marguerite

C’est un petit café avec une devanture verte, un café culturel qui accueille les œuvres d’artistes du coin. À l’intérieur, l’atmosphère est cosy, on s’y sent bien rapidement. Le restaurant propose des assiettes originales et goûteuses, des boissons très parfumées. Une adresse à garder précieusement dans son carnet !

Le coin pratique :

  • Accès : ligne 13 du métro direction Saint-Denis Université, station Basilique Saint-Denis
  • Situé à 500m à pied de la basilique
  • compte instagram du café
  • informations de l’office du tourisme de Seine Saint-Denis sur le Café Marguerite Charlie
  • Réservation indispensable

Où dormir ?

Nous avons été hébergées au Tim Hôtel dans le 12ᵉ arrondissement. L’hôtel est situé dans une rue calme, à deux pas de la gare de Lyon, dans une rue parallèle à la rue Crémieux. Il est accessible par plusieurs lignes de métro, ce qui est assez pratique. Les chambres sont très propres, mais vraiment très petites, et leur isolation phonique laisse à désirer.

Bonus : si vous êtes gourmand, je vous invite à aller goûter des cheesecakes japonais chez Hakodate à quelques mètres du Tim Hôtel (pâtisserie repérée par Tiphanya).

Le coin pratique :

Mon coup de cœur pour cette journée :

J’ai vraiment été impressionnée par la visite de la basilique Saint-Denis. Elle constitue un incontournable lors d’une découverte de Paris, pour l’histoire qu’elle représente, pour son architecture intérieure. J’ai bien l’intention d’y retourner pour y passer un peu plus de temps même si en 1 heure, nous avons pu voir l’essentiel.

Créé en 2018, #ExploreParis est devenu l’incarnation du Grand Paris touristique. Dédiée à la visite guidée et aux balades urbaines à Paris et dans les trois départements de la petite couronne, cette plateforme de réservation propose d’explorer les recoins méconnus de la ville-capitale à partir d’entrées thématiques originales (la ville fluviale, la ville cosmopolite, l’agriculture urbaine et la ville-nature, les visites de savoir-faire, l’art dans la ville, le Paris des habitants…) et place la rencontre et la convivialité au cœur de son projet de la découverte de la destination.

À lire également, la suite de ce blogtrip dans le Bois de Vincennes !

Le week-end vu par les autres blogueuses #EnFranceAussi :
avec Virginie, du blog Les aventures d’Arthur et Thibaut
avec Lucie, du blog The Tiny points
avec Aurélie, du blog Traveling Addresss
avec Mathilde, du blog Voyager en photos
avec Tiphanya du blog Avenue Reine Mathilde pour un regard sur les reines, toutes les reines…
avec Paule-Élise du blog 1916 kilomètres
avec Sandrine du blog Tu paris combien
avec Sou du blog La galerie de Milla
avec Sylvie du blog Le coin des voyageurs

Épinglez-moi !

12 comments
  1. Tiphanya

    à la lecture de ton article, je me rends compte que je bavarde trop ou n’écoute pas assez les guides. J’ai complètement loupé l’histoire du guerre du jeune roi. ça tombe bien, il faut que j’y retourne avec ma fille cette fois-ci.

  2. Sabrina

    Les guides que nous avons eu la chance d’avoir à nos côtes étaient aussi passionnés que passionnants. Je pourrais les écouter pendants des heures.
    Un superbe week-end riche, instructif…et on a bien rigolé.

  3. Lucie B.

    J’ai aussi été un peu mal à l’aise par le coeur de Louis XVII ! Mais, comme toi, j’aurai envie de revenir à la Basilique et prendre encore plus de temps pour tout admirer ! A bientôt, Renée !

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