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Tchéquie

Prague, la ville aux cent clochers

Un week-end pour découvrir Prague, la ville aux cent clochers, un week-end qui s’apparente à un véritable dépaysement. Prague, à quelques heures de la France, et pourtant si différente, par son architecture, par son ambiance. Un week-end permet de faire le tour des principales curiosités. Nous l’avons visitée à pied, car la ville n’est pas si étendue et les différents monuments relativement proches les uns des autres. Je vous dévoile ici le programme de notre premier journée dans les hauteurs de la ville.

Découvrir la ville depuis la colline de Petřín

Pour découvrir la ville, rien de tel que de prendre de la hauteur. Arrivés sur place la veille, c’est de bonne heure que nous quittons notre logement. Dans les rues s’alignent des façades colorées, certaines ornées de véritables tableaux dignes des musées, et aussi des publicités pour la Pilsner… nous voilà plongés dans l’ambiance tchèque. Nous démarrons donc notre visite par la colline de Petřín. Il y a très peu de monde. En cette fin d’automne, les arbres flamboient et forment un bel écrin à la ville que nous découvrons à travers les feuillages. Il y a bien un funiculaire qui mène au sommet, mais nous préférons grimper à travers les arbres, soit 318 mètres de haut. Petit à petit, des toitures en bronze et tuiles oranges se dévoilent, promesses de beaux bâtiments à visiter. Dans une trouée, nous repérons la tour du Pont Charles et l’église Notre dame de Tyn à l’arrière. Au sommet de la colline se trouve une tour métallique qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la tour Eiffel, en plus petit certes. Elle coiffe le toit d’une maisonnette toute ronde qui fait office de guichet. Pour grimper tout en haut, on a le choix de prendre un ascenseur… ou d’emprunter les 299 marches de l’escalier. Évidemment, nous avons pris la deuxième solution. Le temps est clair, légèrement ensoleillée, la vue magnifique : sous nos yeux, la ville et ses différents monuments, la courbe de la Vltava et les nombreux ponts qui la franchissent, au loin les forêts de Bohème.

De la colline au château, le quartier de Hradčany

Le monastère de Strahov

Commence ensuite à proprement dit notre visite de la ville avec une bibliothèque extraordinaire. Elle se situe dans le monastère de Strahov fondé en 1140. À l’intérieur, les yeux ne savent plus où se poser : entre les plafonds richement ornés, les étagères et bibliothèques en bois foncé remplies de livres plus prestigieux les uns que les autres, chargés d’histoire. J’y ai découvert une carte de l’Europe très étonnante « la Vierge Europe » de 1592, une façon symbolique de la représenter : la tête surmontée d’une couronne représente l’Espagne, un bras figure l’Italie avec la Sicile à son extrémité sous forme de calice, le cou figure les Pyrénées, sur le torse, la France, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche ; la Bohème est représentée par un médaillon que la « Vierge » porte sur son cœur.

ND de Lorette

À l’arrière du monastère, il y a un beau point de vue sur la ville. Puis la rue descend vers ND de Lorette, en traversant le quartier de Novy Svet. Ici les rues sont étroites et pavées, bordées de maisons aux tons pastels. Construites au 16ᵉ siècle, elles servaient à loger le personnel du château. Nous voilà sur la place ND de Lorette entourée d’arcades. La Loreta, voilà encore un bâtiment surprenant. Au premier regard, on découvre une église avec son clocher à bulbe. Mais l’intérieur réserve de belles surprises. Le sanctuaire comporte donc l’église, un cloître et un clocher dont le carillon contient 27 clochettes qui jouent l’air de «Nous te saluons, ô toi Notre-Dame». Mais le plus impressionnant est la copie de la Sainte Maison de Lorette, la maison de Nazareth dans laquelle la Vierge Marie a grandit. La légende raconte que la maison a été transportée par des anges. La maison originale se trouve à Loreto en Italie. C’est une maison couverte de sculptures évoquant les personnages bibliques et la vie du Messie. À voir également en ce lieu, un petit musée qui abrite un important trésor : un ostensoir orné de 6 222 diamants. On peut aussi voir bien d’autres choses plus étonnantes comme cette sculpture d’une femme à barbe : elle représente une princesse que son père avait promise au roi de Sicile. Mais elle ne voulait point de ce mariage ; alors elle pria toute la nuit avec l’espoir que quelque chose pourrait empêcher cette union. Au petit matin, son visage était recouvert de barbe. Son père, furieux, la fit crucifier.

Le château de Prague

De là, nous avons regagné le château et sommes arrivés juste à temps pour voir la relève de garde. Je n’en garde pas un souvenir impérissable… Il faut savoir que cette cérémonie est relativement récente : elle a été instaurée par Václav Havel qui, pour l’occasion, demanda au costumier du film Amadeus (de Miloš Forman) de redessiner les uniformes des gardes. Nous avons voulu faire notre pause déjeuner dans ce quartier, ce qui n’était pas forcément une bonne idée, les restaurants étaient ou trop chers à notre goût ou complets. Finalement, nous sommes rentrés dans le château et avons déjeuné à l’intérieur de l’enceinte au café Na Baste. Le service y est rapide et les plats corrects. C’est pratique et ça dépanne, surtout quand on a marché toute la matinée !

Le château de Prague, un endroit qui fait rêver : les empereurs du Saint Empire romain germanique y ont siégé, ainsi que les rois de Bohême et les présidents de la République tchécoslovaque. C’est le plus grand château médiéval au monde par sa superficie. Dès lors que l’on franchit la grille, on pénètre non pas dans l’enclos d’un château, mais dans l’enclos d’un véritable village, dans lequel se trouvent des palais, une imposante cathédrale, des ruelles, des maisons et des jardins royaux ! C’est un endroit extraordinaire marqué par différentes époques avec des vestiges d’édifices romans du Xe siècle, des bâtiments de style gothique remaniés au XIVe siècle et même pour certains à la fin du XXe siècle.
C’est un endroit très couru et les temps d’attente pour visiter les différents bâtiments peuvent s’avérer très longs. Il faut donc organiser son temps sur place au vu des files d’attente. Il y a tellement de choses à visiter qu’il faut faire une sélection… ou y consacrer une journée entière. Le choix s’effectue au moment de l’achat des billets (et conditionne le prix). Trois circuits sont proposés. Pour notre part, nous avons choisi d’effectuer le « circuit B » qui comprend la visite de l’ancien Palais Royal, de la basilique Saint-Georges, de la ruelle d’Or et de la cathédrale Saint-Guy. Ça constituait déjà un programme bien copieux. J’ai beaucoup aimé la cathédrale : notamment la Porte d’Or surmontée d’une mosaïque en carreaux de verre de Bohême représentant le Jugement dernier. Mais aussi l’intérieur : les vitraux y sont particulièrement beaux, certains sont très célèbres comme celui de Mucha qui date de 1931 et qui raconte la légende de Cyrille-et-Méthode, les Apôtres des Slaves, les deux frères qui ont évangélisé les peuples slaves de l’Europe centrale. Il y a aussi un spectaculaire tombeau en argent massif. Oui, vous avez bien lu, tout en argent, soit deux tonnes d’argent. Il s’agit du tombeau de Saint Jean Népomucène, patron des bateliers et des ponts et prêtre martyr. Il aurait refusé de révéler au roi Venceslas IV le secret de la confession de la reine. Le roi le fit alors jeter dans la rivière Vltava.

Accolée aux autres bâtiments, la Basilique Saint George se remarque d’emblée en raison de sa façade rouge. A l’intérieur, le rouge laisse la place à des lignes épurées et des murs clairs, couleur de la pierre ; un style qui tranche avec celui de la cathédrale. Ainsi, le style baroque du 18ᵉ siècle de la façade cache en fait une belle église romane édifiée au 10ᵉ siècle. Au fond se trouve un cercueil en bois peint : c’est le tombeau de son fondateur, Vratislav, père de Venceslas (celui qui a fait jeté Saint jean Népomucène dans la rivière…).

De là, nous avons alors enfilé la Ruelle d’Or. C’est ici qu’étaient logés, au 16ᵉ siècle, les gardes du château. La rue est bordée de petites maisons ; petites est bien le mot : par endroit, le plafond est vraiment bas. Elles furent ensuite occupées par des orfèvres qui vinrent s’y installer pour échapper aux taxes. C’est probablement à eux que la Ruelle d’Or doit son nom. À moins que ce ne soit lié aux alchimistes qui y résidèrent également et qui tentèrent de changer le plomb en or… Franz Kafka y séjourna plusieurs mois, sa sœur habitant l’une d’entre elles (c’est la maison avec la façade bleue). Cette ruelle étroite, ses maisons colorées et leurs fenêtres étroites, c’est une ambiance très particulière. C’est aussi un endroit très courru. La visite de l’intérieur des maisons se fait donc à la queue leu leu, en se faufilant dans des escaliers et des couloirs étroits. Mais cette visite permet de se rendre vraiment compte de l’étroitesse des maisons : dans les étages ont été exposés des armures, des armes et aussi des instruments de torture qui font froid dans le dos. Le rez-de-chaussée est aujourd’hui occupé par des boutiques dans lesquelles il est parfois difficile de se tenir debout tant le plafond est bas.

Se réchauffer devant un merveilleux chocolat chaud

C’est là que se termine la visite de ce château ou plutôt de ce petit village. On débouche alors sur des jardins avec une vue magnifique sur la vieille ville et sur les toits du quartier Malá Strana. La fin de la journée approche. Il est temps de redescendre vers la rivière en serpentant dans les ruelles et d’aller se réchauffer dans l’un des cafés mythiques de Prague, le Savoy. Les comptoirs en bois garnis de gâteaux, kouglofs, Apfelstrudel et autres viennoiseries, les fresques des plafonds néo-Renaissance sont à voir. Si l’ambiance y est un peu guindée, le chocolat est à tomber par terre. On peut juste y faire une pause collation ou même y déjeuner (mais là tout est question de budget). Lorsque nous sortons, la nuit est tombée. Nous ne résistons pas à aller découvrir le Pont Charles illuminé.

Ce que j’ai aimé et ce que j’ai moins aimé

  • J’ai aimé me promener sur la colline de Petřín tôt le matin, lorsqu’il n’y avait que peu de monde et découvrir sous mes yeux la ville aux cent clochers ;
  • j’ai été subjuguée par la richesse de la bibliothèque du monastère de Strahov ;
  • J’ai aimé traverser le pont Charles, tellement fabuleux, et me balader le nez en l’air pour découvrir les ornements des façades .
  • J’ai eu beaucoup de mal à m’adapter à l’ambiance générale, plutôt froide. Il faut dire que les tchèques ne sont pas très parlants et encore moins souriants. À plusieurs reprises, dans les restaurants, nous nous sommes demandés s’ils avaient bien compris qu’on demandait à pouvoir déjeuner…
  • j’ai détesté l’accueil au guichet de la synagogue espagnole ; nous avons été à deux doigts de renoncer à la visite.

Le coin pratique

Découvrez la vieille ville de Prague dans mon article Au cœur de Prague

de l’aéroport au centre de Prague

  • Prendre le bus n°100 jusqu’à la station de métro Zličín, c’est le terminus de la ligne de métro jaune (B) qui mène au centre de ville. Le ticket de bus s’achète à un automate directement à l’arrêt devant l’aéroport.

Déjeuner ou prendre une pause :

  • Pork’s, situé juste à côté du Pont Charles, Mostecká 16, 110 00 Malá Strana, un restaurant découvert le soir de notre arrivée : nous avons aimé le décor avec de grands réservoirs de bière en cuivre (et la bière était très bonne), les plats (essentiellement à base de porc), mais aussi, ce qui est une rareté à Prague, l’accueil très sympathique des serveurs (ce sera bien le seul endroit). Nous avons même eu droit à un petit digestif avant de repartir ;
  • des adresses plus classiques et plus courues :
    • le café Louvre, Národní 22, 110 00 Nové Město
    • le café Savoy, Vítězná 5, 150 00 Praha
  • le marché Havelske Trziste, entre la vieille ville et la place Venceslas. Il est installé là depuis 1232 ! On y trouve des fruits et des légumes et aussi quelques souvenirs.

Le circuit suivi sur cette première journée représente environ 8 km :

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