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Savoie

Praz-Véchin, un balcon sur le Mont-Blanc

C’est en Savoie que je vous emmène, pour une jolie petite balade avec une vue à couper le souffle sur les magnifiques sommets des Alpes dont le plus majestueux d’entre eux.

D’Alberville au col de l’Arpettaz

Nous rejoignons le col de l’Arpettaz par la route depuis Albertville, une ville qualifiée de camp de base en raison de sa situation géographique. Nichée en fond de vallée, elle est entourée de magnifiques et hautes montagnes. Nous sommes en effet au cœur des Alpes en Savoie, à la confluence de quatre vallées : la Tarantaise, le Beaufortain, le Val d’Arly et la Combe de Savoie. Une situation qui en fait un lieu privilégié pour rayonner et qui lui doit cette qualification de camp de base. Nous traversons ensuite Ugine, ville porte du Parc Naturel du Massif des Bauges. Et effectivement, une fois sortie de la ville, la route enchaîne les lacets jusqu’au col de l’Arpettaz. Elle devient très étroite, se faufile sous les arbres, laissant de temps à autres entrevoir de magnifiques points de vue sur les sommets. Puis les arbres se font rares laissant la place à un paysage de pâturages plus ou moins pentus.

Le col de l’Arpettaz (prononcez « Arpette » – je ne sais pas où le « A » a disparu) est situé à 1581 m d’altitude. Son nom provient du mot « alpe » et désigne un alpage. Il y a ici ce jour-là deux troupeaux, un de chèvres qui se font alpinistes sur les pentes abruptes du Mont Charvin et un de vaches, qui se défoulent et courent allègrement dans les pâturages. Je suis impressionnée par la barrière rocheuse qui surplombe le col, le Mont Charvin.

Grimper au sommet du Praz-Véchin

Le départ de notre randonnée se fait depuis le refuge du col de l’Arpettaz où nous avons passé la nuit. Accompagnées par Olivier, guide de montagne, nous empruntons tout d’abord un petit bout de la route située juste en face du refuge, la RD109, une route bordée de mille fleurs qui donnent une belle touche colorée au paysage. Une fois dépassé un petit oratoire, nous bifurquons à gauche sur un sentier qui serpente à flanc de montagne au milieu des arbres jusqu’au sommet du Praz-Véchin (et on ne prononce pas le « z », pas comme dans le sud). C’est au fil des innombrables fraises des bois (trop bonnes) et des jolies fleurs croisées en chemin que nous effectuerons notre montée, toute en douceur. Car Olivier en profite pour nous partager sa passion de la nature et sa connaissance des plantes.

Allez, un dernier (petit) effort, la pente se raidit quelque peu et nous atteignons le sommet où une jolie récompense nous attend ; une vue à 360° : à l’est, sur le Mont Blanc qui affiche une belle blancheur et la fameuse Aiguille du Midi, à l’ouest sur le Mont Charvin et son sommet rocheux qui domine le refuge, au nord sur la chaîne des Aravis, au sud enfin, sur le Beaufortain et les Bauges avec la Dent de Cons (prononcez le « s » pour une fois 🙂 ). Pas un nuage ne vient troubler ce panorama. Une table panoramique permet de se repérer.

Pour le retour, nous avons emprunté un autre chemin qui part en face du banc installé près de la table d’orientation. La descente est plus raide que la montée, mais avec les conseils d’Olivier, nous l’avons dévalée sans souci. Elle se fait au milieu des arbres, l’occasion d’observer que certains d’entre eux se sont étalés au ras du sol avant de pousser droit ! Une forme due au fait que le poids de la neige a un peu pesé sur eux quand il n’était que de jeunes pousses. Devenus ensuite suffisamment costauds pour résister à ce poids, ils ont alors réussi à se redresser.

Le sentier finit par rattraper une route qui nous ramène en direction du refuge. Mais Olivier nous propose très vite de laisser tomber la route goudronnée pour bifurquer sur un chemin, un raccourci court mais raide celui-là, qui nous a permis de couper à travers « champs » et de retrouver la route un peu plus loin.

Sélection de fleurs croisées en chemin

Voici un petit échantillon de ce que nous avons pu observer et même goûter grâce à Olivier car il n’y a pas que des fraises des bois à manger par ici, mais aussi certaines fleurs :

  • la rhinante Crête de coq , un drôle de nom pour cette plante qui forme une grappe de fleurs jaunes en épi ; la petite partie blanche située à la base de la fleur se mange. Je ne lui ai pas trouvé beaucoup de goût,
  • La raiponce, non pas la princesse mais une fleur qui se mange, notamment le bout vert. Il a un goût proche de l’asperge sauvage,
  • l’orobanche fleur, pas vraiment jolie, d’une couleur jaunâtre qui tire sur l’orangé, un peu grassouillette ;
  • la gracieuse linaigrette à feuilles étroites (ou herbe à coton) dont les fleurs me font penser à des cheveux d’anges dansant dans le vent,
  • la gymnadène, une orchidée sauvage qui présente un épi garni de petites fleurs roses,
  • des gentianes, dont la hauteur m’a surprise. Elles font de belles gerbes jaunes qui émergent au-dessus de la prairie. Saviez-vous qu’il leur faut 10 ans pour fleurir une première fois et qu’elles peuvent vivre 50 ans ?

  • l’esparcette des montagnes, une délicate petite fleur rose, appelée aussi Sainfoin des montagnes,
  • l’arnica pousse en bouquet et produit des fleurs jaunes en étoile. Si on connaît bien l’arnica sous forme de granulés ou de pommades pour soigner les bleus, j’ai appris qu’on pouvait aussi utiliser ses fleurs pour fabriquer de l’huile d’arnica ;
  • et aussi l’alchémille, une plante hydrophobe : l’eau qui tombe sur le feuillage forme des gouttelettes d’eau qui viennent s’accumuler dans le cœur de la feuille,
  • enfin, de nombreuses plantes aromatiques comme la menthe aquatique ou le thym serpolet.

Cerise sur le gâteau, pour récompenser nos efforts, Olivier nous a préparé deux tisanes avec des plantes de la région. La première est à base d’asperule odorante, une plante qui pousse dans les zones boisées ; elle se présente sous la forme d’une longue tige verte émaillée de feuilles rassemblées en étoiles tout autour de la tige et couronnée par un bouquet de petites fleurs blanches. Elle a des propriétés sédatives et digestives. Son goût est très agréable ; c’est celle que j’ai préférée. La seconde est à base de calament ; elle aussi a des vertus digestives. Elle émet une légère odeur de menthe ; d’ailleurs, ses feuilles sont assez semblables à celles de la menthe. Son goût est moins prononcé que la précédente.

Bonus, une nuitée au refuge du col de l’Arpettaz

Le refuge est situé au niveau du col de l’Arpettaz. En cette saison, il est accessible en voiture, mais en hiver, c’est à pied qu’il faut s’y rendre. Le chalet, tout en bois, est construit sur le flanc du mont Charvin. Sabine de l’office du tourisme du Pays d’Albertville nous a réservé une nuit ici, un dépaysement total. A peine descendues de voiture, nous sommes subjuguées par le point de vue sur les montagnes environnantes. On devine Albertville au loin dans la vallée.

Le refuge est vraiment très confortable, avec des chambres spacieuses et joliment décorées. Le soir venu, nous avons pu discuter avec Manu qui tient ce refuge et déguster des spécialités locales à base de fromage, comme la tartiflette ou la croziflette ou Mandallaz (prononcer Mandalle), du nom d’une montagne voisine, à base de pommes de terre servies avec une crème aux fines herbes. .

Dormir ici est une expérience que je vous conseille. Si le ciel est dégagé, ce sont des milliers d’étoiles qui se dévoilent. Voir les derniers rayons du soleil illuminer les verts pâturages, voir le jour décliner lentement sur les montagnes est un pur moment de poésie. Le ciel se teinte d’une belle couleur rose pastel tandis que les sommets virent à un bleu sombre. Le paysage se lisse ainsi doucement jusqu’à la nuit complète. Pas un bruit ne vient troubler ce moment si ce n’est le sifflement des marmottes (que nous ne parviendrons malheureusement pas à voir). Et que dire du petit déjeuner pris sur la terrasse sous les premiers rayons du soleil, toujours devant ce fabuleux paysage et une nouvelle lumière.

Cette randonnée a été effectuée dans le cadre d’un blogtrip du collectif EnFranceAussi avec la participation de 5 autres blogueuses : Les aventures d’Arthur et Thibaut, Curiosity Escape, Martin’trip, Avenue Reine Mathilde, The Tiny Points. Le séjour a été coorganisé par la Maison du tourisme du Pays d’Albertville et Virginie .

Le coin pratique

  • Maison du Tourisme du Pays d’Albertville
  • Deux routes permettent d’accéder au refuge :
    • pour s’y rendre, je vous conseille d’emprunter la route des Montagnes au nord-ouest d’Ugine qui traverse une belle forêt ;
    • pour redescendre, on peut emprunter la RD109 (celle qui est perpendiculaire au refuge) qui passe à proximité de Hauteville, beaucoup plus dégagée, elle offre de très beaux points de vue sur le massif du Beaufortain et sur le sommet du Mont Blanc.
  • la rando :
    • 8 km avec un dénivelé de 300 mètres, sans difficulté particulière
    • Altitude de départ : 1581 m,
    • Altitude arrivée : 1743 m,
  • le refuge du col de l’Arpettaz

Epinglez-moi !

6 comments
  1. Estelle

    La rando, les montagnes à été un de mes moments préférés du week-end. Et je suis trop contente d’avoir découvert toutes ces fleurs et plantes avec Olivier.

  2. Virginie

    Tu as raison cette rando mérite un article à elle seule ! Par contre, ton tracé n’est pas complètement correct, je te donnerai la bonne trace si tu souhaites !

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