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OccitanieTarn

L’échaudé du Tarn

L’échaudé, quel drôle de nom pour un petit biscuit tarnais. Mais, je vous l’affirme, dès lors que vous l’aurez goûté, vous ne serez point échaudé mais conquis !

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi organisé par Sylvie du blog « Le coin des voyageurs ». Le thème choisi pour ce mois d’octobre par Sophie de Escapades amoureuses est « Gourmandises de nos régions ».

Il y a quelques jours, Tourisme Tarn a publié sur son compte instagram une jolie photographie accompagnée d’une recette. En ce premier jour de confinement bis, je me dis que ce serait une bonne occasion pour la tester. Hier soir donc, j’ai préparé ma pâte, et ce matin, je me suis lancée dans la confection de ces petits biscuits. J’ai suivi la recette à la lettre et je n’ai pas été déçue. Je doutais pourtant de voir mes triangles de pâtes remonter à la surface après les avoir plongés dans une casserole d’eau frémissante. Mais oui, ça marche, et même très bien. J’ai trouvé cette recette amusante et facile à faire. Le rendu est assez joli, les biscuits sont bien dorés. Un point de vigilance toutefois. Ne laissez pas traîner la pâte avant de la faire cuire, surtout si des gourmands rôdent dans les parages.

Un biscuit du Moyen-Âge

Ce biscuit, c’est aussi l’occasion de découvrir une histoire de ma région. C’est à Albi dans le Tarn qu’est né ce petit biscuit il y a bien longtemps. Ses origines remontent au Moyen-Âge. Des biscuits secs comme celui-là, il y en avait un peu partout en France, mais à Albi, un pâtissier eut l’idée de lui ajouter des graines d’anis. C’est ce qui en fait sa particularité. Plus récemment, l’échaudé faisait partie de l’encas qu’emportaient les mineurs avec eux au fond de la mine, car il se conserve bien. Alors, pourquoi le parfumer à l’anis, me direz-vous ? Tout simplement parce que cette plante était cultivée dans le Ségala, région qui s’étend du département de l’Aveyron au nord du Tarn.

Echaudé ou Petit Janot ?

Le nom «échaudé» provient de sa cuisson. C’est un biscuit qui est cuit deux fois (comme tous les biscuits d’ailleurs…) ; sa première cuisson consiste en une plongée dans l’eau frémissante ; il est ainsi «échaudé».

Si vous cherchez la recette sur internet, vous trouverez aussi le nom de «Petit Janot», (aussi écrit Jeannot) nom en lien avec son inventeur. Jean, pâtissier à Albi, eut l’idée d’ajouter des grains d’anis à ces biscuits qui furent offerts à Saint Louis lorsqu’il vint visiter la ville.

Où trouver ces biscuits ?

Deux biscuiteries préparent les échaudés dans le Tarn, toutes les deux installées à Carmaux : la biscuiterie Deymier et la Biscuiterie Carmausine. Chacune a sa recette, donnant à l’échaudé un goût différent… il ne reste plus qu’à aller y faire un tour.

La recette :

  • 500 g de farine
  • 3 œufs
  • 50 g de sucre
  • 1 cuillerée à soupe de miel
  • 30 g d’anis vert en graines
  • 1 dé à coudre de sel
  • 2 cuillères à soupe d’eau de vie

Pétrir ensemble tous les ingrédients jusqu’à l’obtention d’une pâte dure.
Ajouter éventuellement de la farine. Façonner une boule, la recouvrir d’un torchon fariné et laisser reposer toute la nuit.
Chauffer de l’eau.
Préchauffer le four à 180°.
Aplatir la pâte au rouleau jusqu’à 1 cm d’épaisseur. La découper en triangles de 3 à 4 cm de côté, les plonger dans l’eau dès son premier frémissement.
Lorsqu’ils remontent à la surface, les récupérer au fur et à mesure avec une écumoire.
Les mettre sur la plaque du four 15 à 20 minutes.
Les retirer dès qu’ils ont une couleur rousse, les badigeonner d’un œuf au pinceau et les remettre au four une minute.


7 comments
  1. Paule-Elise

    Je ne savais pas qu’on cultivait l’anis au Ségala ! Ces petits biscuits ont l’air délicieux. Un très bon programme de premier jour de reconfinement…

  2. sophie

    Mais ils ont l’air délicieux !! Une petite question : est-ce qu’ils se conservent? Bon ok, je suis certaine qu’ils doivent partir vite, mais là en ce moment je suis toute seule et je me demandais si on peut les préparer d’avance?
    Merci pour cette participation gourmande!

  3. Renée

    Bonjour Sophie, oui, ils se conservent mais ont tendance à durcir. Il faut alors plutôt les consommer avec une boisson chaude pour les tremper dedans. Il faut dire qu’au Moyen-Age, les croisés les emportaient avec eux ! Ils les trempaient alors dans du vin…

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